Broker

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 13 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Par une nuit pluvieuse, une jeune femme abandonne son bébé. Il est récupéré illégalement par deux hommes, bien décidés à lui trouver une nouvelle famille.

CRITIQUE.

★★★ ½

Leurs

voeux

secrets

texte
Pascal Grenier
Ce premier film coréen du cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda s’inscrit dans les thématiques qu’il aime abordé dans son cinéma. Ce digne héritier du grand maître japonais Yasujiro Ozu continue son exploration de la famille et sa filiation avec Broker (Beurokeo) récipiendaire de deux prix au dernier Festival de Cannes l’an dernier, dont le Prix d’interprétation masculine attribué à Song Kang-ho.

Venant du documentaire, qu’il revisite de temps en temps, Kore-eda accorde un souci très particulier à la véracité et aux recherches sur les sujets qu’il aborde. Ainsi, c’est lorsqu’il faisait des recherches sur le système d’adoption japonais pour son film Tel père, tel fils (Soshite chichi ni naru) en 2013 qu’il est tombé sur le phénomène controversé de la boîte à bébé ( qui était d’ailleurs le titre initial du projet). Beaucoup plus répandu en Corée du Sud qu’au Japon, territoire qui permet après une grossesse non désirée à des gens de laisser leur nouveau-né de manière anonyme derrière une trappe automatisée d’une église.

Un réalisme social qui transcende le quotidien.

Il a donc imaginé cette fiction en forme de road movie émouvant qui flirte autant avec le cinéma de genre qu’avec le cinéma national. Une des grandes forces du cinéma du, récemment, sexagénaire réalisateur nippon est la qualité et la finesse de son écriture. Un film peuplé de marginaux et malfrats, d’être désespérés où la moindre perte humaine est particulièrement importante pour chacun. Ancré dans un réalisme social que ne renierait pas Ken Loach, ces personnages vont vivre des moments de tension et de tendresse et se livrer les uns aux autres pour mieux se comprendre et se soutenir. Non dénué d’humour du quotidien comme antidote aux moments les plus tendus, Kore-eda jongle avec les liens thématiques qui nouent les personnages entre eux.

[ … ] le cinéma universel de Kore-eda parle de familles brisées et de la notion de pardon avec une grande justesse comme il en va de soi. Et la qualité de la mise en scène avec son montage adroit et précis ainsi que l’interprétation uniformément solide renforcent l’intelligence de son cinéma.

Ce qui donne droit à de grands moments d’émotion même si ce dernier a parfois tendance à forcer un peu la note lors des derniers moments du film. En cherchant à boucler la boucle, certains développements apparaissent un peu artificiels même si cela est fait d’une manière franche et empathique. Malgré ces bémols, il n’en demeure pas moins que le cinéma universel de Kore-eda parle de familles brisées et de la notion de pardon avec une grande justesse comme il en va de soi. Et la qualité de la mise en scène avec son montage adroit et précis ainsi que l’interprétation uniformément solide renforcent l’intelligence de son cinéma.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hirokazu Kore-eda

Scénario : Hirokazu Kore-eda

Images : Hong Kyung-pyo

Montage : Hirokazu Kore-eda

Musique : Jung Jae-il

Hirokazy Kore-eda.
Situer les rapports de filiation.

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Corée du Sud
Année : 2021 – Durée : 2 h 09 min
Langue(s)
V.o. : coréen; s.-t.a.

Beurokeo

Dist. [ Contact ] @
Entract Films

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]