Call Jane

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 28 octobre 2022

SUCCINCTEMENT.
Chicago, années 1960. Des femmes se réunissent secrètement pour pratiquer des avortements clandestins, des années avant la légalisation de la pratique par l’arrêté Roe v. Wade.

Comme si

c’était

aujourd’hui

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Il n’est guère surprenant que Call Jane sorte à ce moment-ci de l’année, grands débats et revendications sur la liberté de choix en matière d’avortement obligent. Le cinéma emboîte toujours le pas sur ces questions sociales, le parti pris le plus souvent du côté de ceux et surtout celles luttant pour conserver leur propre prise en charge de leur corps. Jamais on n’aura été aussi d’accord sur cette question.

Très belle séquence d’ouverture sur fond de générique qui façonne rigoureusement la classe sociale de la principale intéressée. Détail important pour la suite des choses, montrant jusqu’à quel point, le sujet en question allie toutes les classes de la société.

Le film avance à petits pas d’abord, puis, à mesure que les véritables enjeux de l’intrigue font surface, une certaine liberté de ton de la part de Phyllis Nagy qui, bientôt, la soixantaine, signe ici son premier long métrage. Non pas un caprice, mais essentiellement une nécessité de tous les instants, une façon de revendiquer le droit fondamental des femmes à disposer de leur propre corps. On sent un peu partout la touche LGBTQ+ – n’a-t’elle pas écrit le scénario de Carol, le très beau film de Todd Haynes, tiré du roman The Price of Salt de Patricia Highsmith?

Belle initiative que nous saluons puisque sans le dire, la présence LGBTQ+ est présente dans le film. Il faut savoir ligne entre les lignes, observer les gestes et bien entendre les mots des personnages. Dommage que l’intrigue matrimoniale prenne autant de place et que le film s’achève sur une note rose-bonbon.

Le téléphone, en toute discrétion.

« Wishful-thinking » (vœu pieu, si vous préférez) face aux élections de mi-mandat chez nos voisins du Sud? Proposition personnelle sur la question? Engagement social?

L’année, 1968. Le contexte : le féminisme qui s’affiche de plus en plus, le conflit au Vietnam dont on veut se débarrasser, bientôt, la Libération gaie. Effets des baby-boomers né.es au début de l’après-guerre – mais dont, malheureusement une grande partie a joint les rangs du capitalisme effrené quelques décennies plus tard.

Mais le sujet principal, l’avortement clandestin rejoint en quelques sortes le débat d’aujourd’hui, d’autant plus que dans certains états (et un peu partout dans le monde) il est illégal d’avorter, sous peine de…

Le titre français traduit beaucoup mieux la proposition de Nagy : « Nous sommes Jane » autant les femmes que les hommes qui comprennent leurs revendications.

Si Elizabeth Banks se transforme bigrement bien à mesure qu’elle découvre les arcanes de l’engagement, Sigourney Weaver déploie avec vigueur la rebelle/féministe typique de cette époque qu’elle a connue – elle avait 18-19 ans cette année-là.

Et un tournage en format 16 mm concède à l’ensemble un aspect quasi documentaire, comme si du coup, le temps s’arrêtait pour donner lieu à une ère d’émancipation sociale malgré l’élection de chefs d’état de droite.

Le titre français traduit beaucoup mieux la proposition de Nagy : « Nous sommes Jane » autant les femmes que les hommes qui comprennent leurs revendications.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Phyllis Nagy

Scénario
Phyllis Nagy
Roshan Sethi

Images
Greta Zozula

Montage
Peter McNully

Musique
Isabella Summers

Genre(s)
Chronique sociale

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 2 h 01 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

Nous sommes Jane

Dist. [ Contact ] @
Sphère Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]