Counter Offence

CRITIQUE
Scène

texte
Élie Castiel

★★★ ½

En 1995, lorsque la pièce est présentée pour la première fois, les choses sont différentes – le racisme ordinaire se fait sentir de façon plus ou moins palpable au sein des pouvoirs publics. Avec les années, les nouvelles technologies, une génération montante s’abreuve des libertés qu’offrent les réseaux sociaux en matière de résistance et de lutte.

En 2020, la reprise de Counter Offence paraît encore plus essentielle, migrants, injustices et autres maladresses dues à un racisme enraciné et, dans quelques cas, inconscients (ou l’est-ce vraiment?) – les cas Kanata et Slāv en sont des exemples édifiants.

Crédit photo @ Svetla Atanasova

Suite

Nederlands Dans Theater

CRITIQUE
danse

texte
Élie Castiel

★★★ ½

Crédit photo @ Rahi Rezvani

 

Un triptyque chorégraphique signé par quatre grands noms de la danse moderne. Crystal Pite, avec The Statement (19 minutes), ouvre grand les portes du théâtre, du mime post-moderne et de la chorégraphie, sans oublier la parole ou peut-être mieux dit sa « parodie » pour nous offrir des moments saccadés de pure magie. C’est le genre de spectacle sur scène qu’apprécie la majorité des spectateurs, sortant de l’ordinaire, offrant une nouvelle voie dramaturgique. La musique d’Owen Bolton, quasi muette, l’est au profit de la parole et du geste. Le corps des deux danseurs et des deux danseuses tournent autour d’une table rectangulaire qui offre son espace vierge à des entreprenants parlant d’un conflit quelque part dans le monde, mais qui nous échappe. Qu’importe, car The Statement est avant tout un morceau de bravoure théâtro-chorégraphique dont la binarité des disciplines artistiques abordées renvoient à un nouveau concept de l’art de la représentation, risquant le tout pour le tout au nom de la liberté de création. Belle proposition.Suite

The Times They Are A Changin’

CRITIQUE
scène

Élie Castiel

★★★ ½

Chanter pour changer un monde fracturé

Uniquement, deux personnages sur scène, une narratrice-chanteuse et son pendant masculin. Une bande de musiciens aussi enthousiastes que persévérants. Non pas une comédie musicale que ce The Times They Are a Changin’, mais un concert-hommage aux années 1960, particulièrement la fin de cette décennie particulière.

À travers le prisme et l’éthique de chansons engagées, aussi bien que chargées d’airs inoubliables, tout simplement. On évitera la liste d’épicerie, mais comment ne pas citer le Suzanne de notre Cohen national, The Sound of Silence de Paul Simon, Like a Rolling Stone de Boy Dylan, et le nostalgique Changes de Phil Ochs, qui émeut l’âme et ravive l’esprit, disparu trop tôt dans des circonstances tragiques (suicide par pendaison). Déjà, sa chanson There But for Fortune (également au programme) fait part d’un pessimisme pourtant annonciateur des temps qui vont suivre.

Voyage nostalgique, retour sur la mémoire, théâtre musical digne de son nom, The Times They Are A Changin’ illumine la grande scène du Segal, subtilement, sans trop de bruit, mais avec assez de prestance, d’élégance, de bon-goût et, plus que tout, d’un rapport au public des plus bienveillants.

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