Schechter et Salem
Critique
DANSE
Élie Castiel
★★★ ½
DIALOGUE SUBREPTICEMENT FRUCTUEUX
Toutes deux et un des chorégraphes, sont de la même ville : Jérusalem. Le chorégraphe est Juif. Les danseuses-interprètes, musulmanes. Un courage tenace et audacieux pour dialoguer par le biais de l’art et du geste. Deux courtes pièces sur la condition de la femme musulmane à Jérusalem, ou plutôt en Palestine.
Un walkman, un appareil photo, quelques autres petits objets qui représentent une réalité devenue banale dans le territoire social et politique dont il est question. De la musique, à peine quelques brèves secondes, mais surtout une magnifique chanson algérienne et un dialogue entre mère et fille par cellulaire, instantané, pudique; pour amadouer le geste, pour ne pas éterniser le moment. Des mouvements emprunts de la danse post-moderne, celle qui s’inscrit dans une autre réalité ayant pour mission l’engagement à la fois démocratique et activiste. Le masbaha (chapelet arabe) que nous montre Ziad Taha n’évoque en rien les rituels religieux, mais s’infiltre plutôt dans la couleur des vêtements évoquant le drapeau palestinien. Le message est lumineux.