The Room Next Door

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 10 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Ingrid et Martha, amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Lorsque Ingrid devient romancière à succès et Martha, reporter de guerre, leurs chemins se séparent. Mais des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★


Femmes

entre

elles

Le titre de notre critique est pris de celui français du film de Michelangelo Antonioni, Le amiche. Ceci dit, accueil mitigé pour le récent film de l’incontournable Almodóvar, habitué généralement à des réactions favorables. Ce qui n’empêche pas que le Lion d’or lui a été attribué à la Mostra de Venise en 2024.

Il y a, chez certains réalisateurs homosexuels, une tendance à vouloir tourner avec des femmes qui, à leurs yeux, sont de battantes, s’auto-suffissent dans tous les aspects de la vie ; pas nécessairement comme s’il s’agissait d’une sorte d’isolationnisme inné ou proprement acquis, mais suite à des expériences observées dans l’ordre établi.

Toujours est-il qu’avant tout, il nous semble que Pedro Almodóvar rêvait de tourner avec des stars anglophones qui ont fait leurs preuves en matière d’autonomie. Et sans doute aussi que tourner en anglais était une aventure à risquer après son moyen métrage Strange Way of Life (Extraña forma de vida), à l’accueil plus convenable que divisé.

Dans le cas de The Room Next Door, film bourgeois en raison qu’il met en scène deux femmes éduquées ? Qu’importe, puisque le cinéaste s’en fiche éperdument. Deux vedettes qui ne reculent devant rien pour prouver qu’il n’est pas essentiel qu’atteint l’âge mûr, les femmes peuvent encore tourner et ce ne devrait pas être un droit presque essentiellement accordé aux hommes.

Parler de choses sérieuses, entourées du beau.

Ce constat nous mène à croire que ce nouveau film est un acte de résistance de la part du cinéaste issu de la célèbre movida. C’est d’ailleurs dans cet esprit de revendication, mais dans le même temps d’attrait pour les actrices et le thème principal que la mise en scène perpétue son rythme, son dynamisme, sa particularité de demeurer toujours captive de la proposition.

Mais aussi, de ne pas se laisser envahir par la langue choisie (un détail ?) pour éviter ces affinités formels (production values) qui confèrent aux films d’Almodóvar leurs originalités.

Ici, un kitsch plus contrôlé, dont les couleurs (encore) pastels se targuent d’être plus accueillantes, en fonction des moments qui se vivent entre les deux femmes. Une mort annoncée, sans grande pompe, mais prise avec émotion intérieurement. Pedro Almodóvar ne croit pas aux larmes. Il est partisan de la nuance ; dans cet esprit, le narratif et l’esthétique se conjuguent harmonieusement, laissant entendre que le cinéma de ce réalisateur est une affaire de correspondances, de mise en valeur des rapports entre « le cinéma et la vie », entre « l’idéateur et ses muses », entre « l’écran et les spectateurs ». Le 2.39 : 1 favorise ces sublimes contrastes , forçant notre regard à constamment évaluer ce qui passe à l’écran.

Ici, un kitsch plus contrôlé, dont les couleurs (encore) pastels se targuent d’être plus accueillantes, en fonction des moments qui se vivent entre les deux femmes. Une mort annoncée aussi, sans grande pompe, mais prise avec émotion intérieurement. Pedro Almodóvar ne croit pas aux larmes.

Un dialogue qui évite les lourdeurs, s’en tenant à ceux qui compte seulement. Une rigueur dans le jeu des deux remarquables actrices et, finalement une sorte de bienveillance à continuer de tourner lorsque les années passent si rapidement.

Et le thème du dernier départ prémédité, c’est à chacune et chacun de nous de former dans son esprit les bouleversements que ce passage bouleversant occasionne.

Est-ce un cliché d’ajouter qu’il s’agit d’un cinéaste à suivre ? On a hâte à son prochain film, actuellement en préproduction, Amarga Navidad (Noël amer / Bitter Christmas).

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pedro Almodóvar

Scénario : Pedro Almodóvar; d’après le roman
de Sigrid Nunen What Are You Going Through
Direction photo : Eduard Grau
Montage : Teresa Font
Musique : Alberto Iglesias

Genre(s)
Drame intime
Origine(s)
Espagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.a., s.-t.f.
ou Version française
La chambre d’à côté
La habitación de al lado

Pedro Almodóvar

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongreal Medias ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Un ours dans le Jura

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 10 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Michel et Cathy forment un couple usé par le temps et les difficultés financières. Un jour, Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Dans le coffre arrière…

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★

Délits

sous

la neige

 

Avec son troisième long métrage à titre de réalisateur, Franck Dubosc, souvent associé à la comédie populaire et à des rôles de sympathiques blagueurs, opère ici un véritable virage cinématographique en s’attaquant à un genre plus audacieux : le néo-noir. Avec Un ours dans le Jura, il prend le pari de s’éloigner des sentiers battus pour offrir une œuvre à la fois surprenante et rafraîchissante, même si elle n’échappe pas à quelques failles.

Malgré son titre, ce film n’a rien à voir avec le boursoufflé Cocaine Bear (Elizabeth Banks) alors que l’univers s’inspire clairement de l’univers de Fargo (les Coen) dans son approche décalée et ses personnages borderline, sans jamais atteindre la profondeur ou l’originalité de son modèle. Le récit, certes un peu tordu et parfois prévisible, déploie une intrigue qui oscille entre comédie noire et polar, qui possède un certain charme et même pimenté d’une légère dose de subversion. On s’amuse des péripéties des personnages, même si certains développements semblent tomber dans le déjà-vu, ce qui ne nuit cependant pas à la qualité de l’ensemble.

Prévisible et dans le même temps, subversif.

L’humour, moins lourd que prévu, trouve un équilibre entre le grotesque et la subtilité et où les rebondissements ne sont jamais uniquement là pour faire rire à tout prix. Quelques répliques bien senties, à la fois percutantes et pleines de dérision, pimentent le tout, donnant au film une dimension plus savoureuse qu’on ne l’attendait.

Bien sûr, Un ours dans le Jura n’est pas une révolution, mais il fait preuve d’une écriture plus aiguisée que ce à quoi on pourrait s’attendre de Dubosc… et c’est tant mieux.

La mise en scène exploite bien les paysages naturels du Jura enneigé et le rythme est soutenu. Le couple Calamy (toujours aussi délicieuse) et Dubosc (attachant) alors que Benoît Poelvoorde, fidèle à lui-même mais en bonne forme, incarne avec humour un rôle de flic aux multiples facettes, tandis que la galerie de personnages secondaires, tous plus colorés les uns que les autres, apporte de la légèreté à l’ensemble qui contraste avec certains aspects plus glauques de l’intrigue. Bien sûr, Un ours dans le Jura n’est pas une révolution, mais il fait preuve d’une écriture plus aiguisée que ce à quoi on pourrait s’attendre de Dubosc… et c’est tant mieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Franck Dubosc

Scénario : Franck Dubosc, Sarah Kaminsky
Direction photo : Ludovic Colbeau-Justin, Dominique Fausset
Montage : Audrey Simonaud
Musique : Sylvain Goldberg

Genre(s)
Comédie noire
Origine(s)
France
Année : 2024 – Durée : 1 h 53 min
Langue(s)
V.o. : français
Un ours dans le Jura

Franck Dubosc

Dist. [ Contact ] @
TVA Films
[ Gaumont ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Uninvited

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 10 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Soyez témoin jusqu’où une mère ira pour l’amour et la justice. Eva gâche la fête d’un milliardaire avec un plan de vengeance alors qu’elle n’est pas invitée.

S  A  N S
COMMENTAIRES

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dan Villegas

Genre(s)
Suspense
Origine(s)
Philippines
Année : 2024 – Durée : 1 h 34 min
Langue(s)
V.o. : tagalo; s.-t.a.
Hindi imbitado

Dan Villegas

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Mentorque Productions ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Violence ]

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