My Love
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021
SUCCINCTEMENT
L’histoire d’amour entre Zhou Xiao Qi et You Yong Ci, elle et lui, étudiants au secondaire. Et 15 ans plus tard…
SANS
COMMENTAIRES.Suite
PRIMEUR
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Vendredi 07 mai 2021
SUCCINCTEMENT
L’histoire d’amour entre Zhou Xiao Qi et You Yong Ci, elle et lui, étudiants au secondaire. Et 15 ans plus tard…
SANS
COMMENTAIRES.Suite
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021
SUCCINCTEMENT
Dans un monde postapocalyptique, au fil des évènements, une vieille dame retrouve inconsciente une jeune mère musulmane qu’elle a rencontrée quelques jours auparavant. Elles essaient de comprendre ce qui s’est vraiment passé.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Luc Chaput
Une lueur dans
des lieux fantomatiques
Un peu plus haut que le niveau des rails que l’on voit en avant, un tracé coupant l’horizon se déroule devant nos yeux. La séquence ressemble à ces moments du début du cinéma appelés phantom ride (voyage fantomatique) où la caméra placée sur le devant d’une locomotive ne semble pas avoir de caméraman responsable. Le point de vue est celui d‘une draisine, moyen de locomotion minimum par rapport à une locomotive et portant comme conductrice et passagère N que nous apprendrons à connaître.
Le paysage au bord d’un grand fleuve apparaît aussi différent mais là c’est fruit de moyens les plus modernes qu’emploie Simon Lavoie. Une lentille capte les ondes infrarouges et donne à ces paysages et à ces personnes un aspect étrange avec de multiples nuances de gris et de noir. Les arbres ont un aspect hivernal alors que, d’après les dialogues, nous sommes en automne. Le cinéaste, après un générique complet et l’intro en panoramique, présente des scènes suivantes dans un autre format plus carré puis alterne entre les deux. Ces diverses tensions techniques voulues manifestement par le réalisateur amènent le spectateur à l’intérieur de cette dystopie à deux personnages principaux féminins.
Le cinéaste, après un générique complet et l’intro en panoramique, présente des scènes suivantes dans un autre format plus carré puis alterne entre les deux. Ces diverses tensions techniques voulues manifestement par le réalisateur amènent le spectateur à l’intérieur de cette dystopie à deux personnages principaux féminins.
Une guerre civile a encore lieu. Des frontières plus ou moins étanches et délimitées se sont construites comme il n’y a pas si longtemps en Yougoslavie. N, la femme mature du début parcourt sur sa draisine le chemin de fer encore en état. On voit des convois également passés plutôt la nuit. Elle rencontre une jeune femme avec un bébé et les aide à passer un point de contrôle pour les mener à destination. Occupée à survivre et à transporter d’autres effets, N est une solitaire engoncée dans cet état. La cinématographie de Simran Dewan l’enveloppe dans de grands espaces tout en détaillant quelques-uns de ses travaux et de ses journées. Monique Gosselin, surtout actrice de théâtre, par sa masse et son accoutrement, assoit durablement son personnage avant que la nouvelle rencontre avec la jeune femme change la donne.
Celle-ci, nommée au générique Awa (Ève) mais nullement dans les dialogues, est une femme pieuse, guidée par sa foi et dont les jours sont rythmés par ses pratiques religieuses. N, par ses nouvelles interactions obligées avec cette colocataire de quelques jours, s’ouvre alors un peu et le jeu de Gosselin en souligne les subtiles variations. Nathalie Doummar irradie une autre force par son jeu après une entrée en scène plus timide. Son interprétation de la berceuse de la fin en souligne l’éclat intemporel. Hier, dans son court Une chapelle blanche (2005), la spiritualité s’incarnait également dans des murs et la relation avec la nature prenait une grande place dans ses longs métrages en solo (Le Torrent). Ici, dans un environnement modifié par les actions humaines, la flamme ténue de la foi, de l’espoir dans des jours meilleurs, ballottée par les vents de l’histoire, continue d’irradier comme hier dans Andrei Roublev / Andrey Rublev (1966) d’Andrei Tarkovski.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Simon Lavoie
Scénario
Simon Lavoie
Direction photo
Simran Dawan
Montage
Mathieu Bouchard-Malo
Musique
Jean L’Appeau
Genre(s)
Drame d’anticipation
Origine(s)
Canada
Année : 2020 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : multilingue / s.-t.a. ; s.-t.f.
No Trace
Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021
SUCCINCTEMENT
En avril 1944, Alfred Wetzler et Rudolf Vrba, deux Juifs originaires de Slovaquie, réussissent à s’évader d’Auschwitz et racontent aux Résistants le cruel fonctionnement de ce lieu de détention.
COUP DE CŒUR
de la semaine.
texte
Élie Castiel
★★★★ ½
Si le film du Slovaque Peter Bebjak, plutôt cantonné aux téléséries et signataire de quelques longs métrages, réussit à solidifier une constante originalité, c’est grâce à sa brillante mise en scène évoquant à certains points celle du Hongrois László Nemes dans son étonnant Le fils de Saul (Saul fia).
Effectivement, The Auschwitz Report, également intitulé Escape from Auschwitz [ à ne pas confondre surtout avec le film très mal reçu de Terry Lee Coker, The Escape from Auschwitz, muni de l’article défini « The » ], la mise en scène de Bebjak se démarque par son approche conceptuelle. Le récit, d’une simplicité extraordinaire, est au service du cinéma et non le contraire; les règles de la représentation sont ainsi gérées par le réalisateur, maître de sa proposition, installant des paramètres précis que le spectateur doit absorber pour saisir la portée du film.
Car Peter Bebjak, comme tous ces cinéastes d’un certain cinéma d’auteur, exige une complicité manifeste avec ceux et celles qui visionneront son film, même dans sa symbolique, ses métaphores et au-delà de ces considérations, une connaissance, même de base, des évènements majeurs de l’Histoire de la fin de la première partie du XXe siècle.
Formellement, le film favorise surtout l’écran carré, comme si les images maintenaient une qualité photographique, donnant au récit son aspect documentaire, voire même anthropologique. Le tout mis en valeur par une superbe image en noir et blanc.
Contre l’oubli
Dans The Auschwitz Report, le cinéaste divise le film en trois parties : l’existence pénible au camp de concentration (rappelant jusqu’à certain point, l’incontournable Schindler’s List (La liste de Schindler), de Steven Spielberg), incluant des moments où les deux futurs évadés survivent dans une cachette de fortune; l’évasion et ses multiples aléas; la confrontation avec les Alliés, donnant lieu à un discours sur l’amnésie du monde, apathie en quelque sorte face à ce qui s’est vraiment passé. La multiplication des langues parlées dans le film octroie une caractéristique universelle, soulignant pour ainsi dire le conflit dans sa perspective globale.
C’est justement dans cette dimension que le carton, au début du générique, prend son sens en la citation de George Santayana (ou Jorge Agustín Nicolás Ruiz de Santayana y Borrás), grand philosophe espagnol du siècle dernier, très claire lorsqu’il est dit que « Those who cannot remember the past are condemned to repeat it. », autrement dit « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter. » Belle leçon de morale, d’éthique humaniste, principes que Bebjak adopte avec un sens formidable du point de vue.
Les films sur la Shoah sont nombreux. Certes, on s’entend. Mais aujourd’hui, à l’heure où l’antisémitisme s’étend de plus en plus, particulièrement en Occident, à l’heure où la nostalgie d’un passé fasciste anime certains esprits, on est en droit de se demander si l’heure n’est pas vraiment à une nouvelle rhétorique de la mémoire.
Formellement, le film favorise surtout l’écran carré, comme si les images maintenaient une qualité photographique, donnant au récit son aspect documentaire, voire même anthropologique. Le tout mis en valeur par une superbe image en noir et blanc.
Populisme? La droite qui se profile de plus en plus à l’horizon? Nouvelle Gauche antisémite? Bien entendu, conflit israélo-palestinien, dont les partis pris sont d’un côté ou de l’autre, aux antipodes de l’entente, c’est-à-dire gisant dans les terrains boueux des extrêmes.
Dans cette perspective, The Auschwitz Report est un bel exemple de bouée salvatrice qui, tout en affirmant son côté formel à la limite du révolutionnaire, prêche adroitement pour la politique du souvenir, contre l’oubli.
Sans doute que Peter Bebjak, à l’instar du peintre Walter Spitzer, voulait montrer la mort selon une perspective picturale, furtivement, comme si la caméra, telle un pinceau de peintre, brossait ces moments dramatiques comme des témoins du temps. C’est dans ces moments où le cinéma des sous-entendus, des métaphores mystiques et des images remplies de sens que la proposition engendre l’envolée de sa signification, bouleversante, humaniste, métaphysique.
Et quel est donc ce fameux rapport? Celui, véridique, compilé par Alfred Wetzler et Rudolf Vrba, deux Juifs d’origine slovaque, évadés du camp d’Auschwitz, ceux-là mêmes présentés dans le film. Connu également comme le « protocole d’Auschwitz », cet écrit d’un peu plus de 30 pages se présente comme une sorte de confession, ayant permis de connaître la vérité sur les camps de la mort et poussant ainsi les Alliés à agir plus rapidement. Mais il s’agit d’un document sur lequel le cinéma ne s’est jamais penché, ou du moins avec l’emphase particulière que lui donne Peter Bebjak, soucieux d’aborder des enjeux méconnus de cette époque charnière de notre Histoire.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Peter Bebjak
Scénario
Peter Bebjak
Tomás Bombik
Josef Pastéka
D’après What Dante Did Not See
d’Alfred Watzer
Direction photo
Martin Žiaran
Montage
Marek Kralovsky
Musique
Mario Schneider
Genre(s)
Drame de guerre
Origine(s)
Slovénie / République tchèque
Pologne / Allemagne
Année : 2021 – Durée : 1 h 34 min
Langue(s)
V.o. : multilingue / s.-t.a.
Escape from Auschwitz
Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
En salle(s) @
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]