SUCCINCTEMENT Des hommes et des femmes de différents milieux traversent la vie dans la splendeur de sa banalité.
LE FILM de la semaine.
texte Luc Chaput
★★★½
Un couple survole une ville en ruines et qui fut très belle, dit la narratrice. Elle ressemble à Cologne à cause de sa cathédrale. Cette vision éthérée d’un monde, inspirée peut-être de Chagall, étonne dans cette suite de vignettes à l’humour souvent mi-noir.Suite
SUCCINCTEMENT Les membres de la famille Cannary, Martha Jane, son père Robert, sa jeune sœur et son petit frère, caressent l’espoir de vivre des jours meilleurs en Oregon.
SUCCINCTEMENT La vie d’une mère truie, d’une bande de poules et d’un troupeau de vaches constituent les éléments documentaires prétextes à illustrer le regard sur le monde du cinéaste.
COUP DE CŒUR de la semaine.
texte Élie Castiel
★★★★★
Quelque chose de sincèrement magique, de mystique, de pieux, émane de cet essai lumineux de Victor Kossakovsky (épelé ici en accord avec le générique du film), connu pour ses allégeances envers la cause animale. Documentariste chevronné, son précédent film, Aquarela / Aquarela : L’odyssée de l’eau (2018), nous avait laissé une sensation de plénitude et nous attendions avec hâte sa prochaine proposition.
Gunda, prénom de la truie-vedette du film éponyme. Un film inusité où ce qui frappe le plus, c’est la mise en scène, ou plutôt la mise en situation. La caméra, aussi discrète que curieuse, demeure constamment à hauteur-de-terre, se voulant complice de ce qu’elle filme.
Une truie et ses petits, nombreux, jonglant avec qui aura le premier le lait de sa maman, malgré les nombreuses possibilités. L’objectif d’enregistrement participe à ce jeu naturel de survie avec un sens inouï de la démonstration, mais pas gratuite, s’en tenant à ces gestes qui conditionnent l’existence autant de la truie que de ses porcelets. Ils grandissent à vue d’œil et nous les suivons à l’intérieur de leur communauté, un environnement primaire, proche de la terre nourricière, avec ses propres règles, ses moyens d’existence, ses va-et-vient incessants.
Le film a été tourné en Espagne, en Norvège et en Grande-Bretagne, dans des fermes et des sanctuaires de ferme, d’où la discrétion de la caméra, que seul son rapprochement avec les sujets filmés rend son intrusion sensible et délicate. Le noir et blanc participe à cette vision anti-spectaculaire, comme si le but du documentariste était associé à la photographie. Un album d’images d’un autre temps qui rend la nostalgie et le rapport à l’Histoire encore plus flagrants.