François-Étienne Paré

François-Étienne Paré.
Directeur de la LNI

La

LNI

s’attaque

au

cinéma

ENTREVUE.
[ Scène ]

proposée par
Élie Castiel

Nous avions rencontré François Étienne Paré, une des têtes pensantes de la LNI, il y quelques mois, peu avant qu’un autre confinement nous oblige à calmer nos ardeurs. Avec ce nouveau volet cinéma, il était question de présenter à l’Outremont un match cinématographique sur deux personnalités du cinéma, Tim Burton et Jean-Marc Vallée. Maintenant que les choses sont rentrées plus ou moins dans l’ordre, Burton sera l’objet d’une « escapade scolaire ». Vallée, celui d’un hommage hors du commun.

Suite

Philippe Cyr

Philippe Cyr
Crédit : Gaëlle Leroyer

  Ne

jamais

cesser

de

captiver

   

ENTREVUE.
[ Scène ]

proposée par
Élie Castiel

 

 

Depuis août 2021, il assure la direction artistique et la codirection générale du théâtre Prospero, un des hauts lieux de la dramaturgie alternative montréalaise. Nul doute, qu’à sa façon, il poursuit avec haute exigence le travail audacieux mené avec succès de ses prédécesseurs, mais chaque nouvelle tête pensante apporte en soi son lot de créativité, une nouvelle orientation proche de sa contemporanéité, mais plus que tout, ce rapport à la scène constamment renouvelé, sans quoi les nouveaux concepts deviennent stériles. Rencontre avec Philippe Cyr; ses réponses projettent, malgré les temps que nous vivons, des promesses d’un meilleur présent et d’un futur pas si lointain, on pourrait même dire, radieux.

Que représente Déclarations dans votre mandat en tant que directeur artistique?
Philippe Cyr : Bien sûr que nous avons présenté des spectacles depuis ma nomination à la direction artistique, mais dans un sens, Déclarations représente un premier geste de commissariat, une étape importante.

Dans quel sens ce projet vous a séduit?
J’ai l’habitude d’aborder les projets avec un regard instinctif dans la mesure où l’œuvre nous provoque, nous oblige à réfléchir. Je suis attiré également par la forme, la structure. Dans le cas du Canadien Jordan Tannahil, c’est vraiment là sa force de persuasion qui pourrait pousser un organisme théâtral à monter une de ses pièces. Dans son cas, la forme est une sorte de défi bien particulier, en même temps l’œuvre produit une sensation de sensibilité, de fragilité, j’ajouterais même de fébrilité qui dépasse la texture même du texte. Je trouvais intéressant, voire mieux, inspirant, lorsqu’un auteur canadien s’exprime de cette manière-là. D’une certaine façon, ça défait ces a priori qu’on peut avoir sur le théâtre canadien anglais voulant qu’il soit plus conventionnel, plus dans les normes. Avec Jordan, c’est complètement l’inverse qui se produit. C’est chouette de défaire ces fausses impressions. On se rend compte que nos collègues anglophones sont aussi capables de créer des œuvres hybrides, hors du commun, qui s’inscrivent dans un rapport formel, pourquoi pas revendicateur.

Effectivement, c’est bien le cas. Par ailleurs, dans votre programmation, en ce qui a trait au théâtre étranger, vous avez une prédilection pour la dramatugie du Nord et de l’Est de l’Europe.
Effectivement, bien que dans les années à venir, il n’est pas hors de question qu’on n’aborde pas certains pays du sud. Mais il faut comprendre que le territoire ne peut s’élargir que sur plusieurs années. Il est évident qu’en Europe, il y a un autre bassin de création important qu’il faudra un jour explorer.

Le côté queer n’est ni frontal, ni ostentatoire. Mais d’autre part, je crois que le théâtre, d’ici ou d’ailleurs, je suppose, se doit de visibiliser les identités queer. Il y a un travail important de sensibilisation, de normalisation des minorités sexuelles qui doit êtrte entrepris.

Sur un autre ordre d’idée, l’Affaire Kanata (Lepage) a engendré toute une série de nouveaux paramètres qui poussent les compagnies théâtrales québécoises à revoir leurs niveaux d’intégration, particulièrement envers les artistes racisées.
En fait, il faut aborder la question en tenant compte que le théâtre québécois (et le cinéma NDRL), a un grand retard sur cette question. L’affaire-Kanata nous a grandement interpeller et par la même occasion remettant en question notre confort installé depuis de nombreuses décennies, disons depuis toujours. Il était primordial que nous ouvrions nos portes à la diversité.

Jordan Tannahill
Crédit : CAIO SANFELICE

En même temps, il y a, bien sûr, les facteurs talent, intégration à la culture québécoise et pour ne pas le répéter assez, bonne connaissance de la langue française, des attributs qui doivent aussi être pris en compte. N’est-ce pas le cas?
Cela va de soi, j’ajouterais que la diversité, est une question aussi de survie sociale. Il faut l’approcher de tous les fronts, envisager toutes les possibilités qu’elle offre. À mon avis, ce n’est pas seulement une question de représentativité, mais aussi une question de pratique. Le public, lui, est également diversifié. Il s’agit d’une égalité des chances. L’espace est important pour les artistes de la diversité afin que le plus grand nombre puissent pratiquer leur métier.

Mais n’y a-t-il pas déjà un peu trop de créations à tous les niveaux culturels dans un territoire national aussi petit que le Québec?
Je pense qu’un foisonnement d’idées créatives, des propositions élargies, de défis à surmonter, à promouvoir, sur tous les courants de l’expression artistique est sain pour toutes cultures, quelles qu’elles soient. Les pays se forment ainsi. Et puis, ces créations ne s’adressent pas uniquement à une seule tranche de la population. Elles visent des publics pluriels.

D’autre part, la dramaturgie québécoise contemporaine aborde essentiellement des sujets intimes, personnels, au détriment d’une approche universelle. Est-ce que les courants de la politique et du social sont évités.
C’est vrai, mais je crois que si on aborde des thèmes politiques, par exemple, ils doivent s’entrecroiser avec des créations intimes, personnelles, et vice-versa. Mais c’est vrai que dans la création québécoise, le théâtre de l’intime est omniprésent. Il est important que la courbe d’une saison théâtrale soit diversifiée quant aux thèmes abordés.

Déclarations, déjà le titre est une affectation en soi, où l’intime s’exhibe.
C’est bien le cas. Mais ce qui a  conduit à produire la pièce, c’est ces facteusr qui nous poussent à la considérer comme un coup de cœur. Donc, nous ne suivons pas une feuille précise de critères. Je crois qu’il faut savoir comment défendre de manière sensible les propositions reçues. C’est dans un sens large que je me suis intéressé à cet auteur-là. J’ai fait des recherches sur ces écrits, son parcours de militant LGBTQ, ses déclarations, son argumentations, tout cet éventail d’interrogations m’a interpellé. À mon sens, c’est une question de comment manier la forme et dans le même temps l’émotion. Et c’est rare que cette chose existe dans un texte. J’ai également imagniner si le texte est montable. C’est inusité qu’on propose cela au public. La pièce a été remarquée à Toronto, à raison de quelques représentations, mais le fait qu’on la traduise et on la monte pendant trois semaines ici, est quand même un défi de taille pour le Prospero. J’aime bien que notre rapport au public soit une prise de risque, une gageure, une provocation dans le bon sens du terme, visuellement et auditivement. En fait, c’est une question de partage. La pièce de Tannahill s’inscrit dans un cursus de projets difficiles à réaliser, et pour moi, il y a là une posture par rapport à la pratique, et je crois aussi qu’on se doit d’aller dans cette direction. Il y a, dans cette proposition, un haut degré d’audace, cette difficulté essentielle sans quoi la création stagne. En fin de compte, ça produit une coversation stimulante.

Jusqu’à quel point il était important d’aborder, en filigrane je suppose, le thème de la  queeritude au théâtre, on doit l’admettre pas très inscrit dans le parcours québécois. Et pourtant, nous vivons, notamment dans les grandes villes, dans un climat soit-disant, très ouvert!
Quoique la fonction queer ne constitue pas le fondement même de la pièce, le point central, elle est intégrée, non pas comme objet étranger, mais au contraire, comme une évidence. Du fait même que l’auteur en question est queer, et qu’il doit créer en fonction de sa réalité, et pas impérativement en prenant des accents militants. Le côté queer n’est ni frontal, ni ostentatoire. Mais d’autre part, je crois que le théâtre, d’ici ou d’ailleurs, je suppose, se doit de visibiliser les identités queer. Il y a un travail important de sensibilisation, de normalisation des minorités sexuelles qui doit êtrte entrepris.

Déclarations

Déclarations
texte : Jordan Tannahill

mise en scène : Mélanie Demers
Du 1er au 19 novembre 2022
Diffusion & Billets @
Théâtre Prospero
[ 1er novembre : complet ]

Florent Siaud… Sophie Cadieux

ENTREVUE.
[ Scène ]

proposée par
Élie Castiel

En 2016, 4.48 Psychose est proposé à La Chapelle Scènes contemporaines. Le monologue est « joué » par Sophie Cadieux. Florent Siaud met en scène. Six ans plus tard, le Prospero confie au duo de reproduire cette pièce culte de la regrettée dramaturge britannique Sarah Kane. Que nous réservent-ils cette fois-ci? Rencontre avec deux artistes toujours aussi enthousiastes, mûris incontournablement de quelques années et conscients des multiples événements sociaux et politiques qui ont traversé notre époque.

Sarah Kane.
Crédit : Jane Brown

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