Joël Beddows

ENTREVUE.
[ SCÈNE ]

par Élie Castiel

Nous avons rencontré le metteur en scène Joël Beddows en attente des représentations de Solstice d’hiver, du dramaturge Roland Schimmelpfennig, une des propositions majeures de la saison au Prospero. Confinement oblige, les soirées du 11 au 29 janvier 2022 ont été annulées. La même équipe présentera néanmoins le même spectacle au Berkeley Street Theatre de Toronto, du 4 au 12 février, avec surtitres anglais.

En quelque sorte, la pièce de Schimmelpfennig est politique, situant les personnages dans un décor festif, celui de la veille de Noël, au cours de laquelle les idées, les réflexions existentiels, les faux-semblants et tout ce à quoi on ne s’attend pas jaillit de toutes parts, tacitement peut-être, mais assez pour placer les hôtes et les convives dans des microcosmes en forme de huis clos, qui tout autant transformateurs. Sous des dehors anodins, se cachent un désir, avoué ou pas, de personnages rêvant du « c’était mieux avant ». Les débats actuelles sur les présidentielles dans l’Hexagone nous en jettent plein la vue. Jusqu’à ne plus croire en rien. Qui sont ces personnages créés par la plume de Schimmelpfennig?

Quelques minutes avec Joël Beddows.Suite

Au revoir le bonheur

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 décembre 2021

SUCCINCTEMENT.
La famille Lambert se rend à sa résidence secondaire des Ïles-de-la-Madeleine pour l’ultime étape des funérailles.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Fraternité insulaire

Arrivés à leur grande résidence familiale, les quatre frères Lambert découvrent que leurs chambres sont occupées. La maison, acquise et agrandie à plusieurs reprises par leur père récemment décédé, sert de café-couette (Bed & Breakfast) quand ils ne l’utilisent pas.

  Liliane, la Madelinote en charge de l’immeuble, n’a pas été avertie de leur séjour. Charles-Alexandre, William, Thomas et Nicolas s’occupent de loger leurs familles. Le plus jeune Nicolas organise rapidement une visite à vélo pour les enfants de divers lieux vicinaux reliés à la nourriture. La cinématographie de Norayr Kasper emploie avec adresse le grand écran pour nous immerger dans ces paysages et nous faire partager cette joie familiale qui pourrait devenir fugitive. Nicolas est plutôt d’ailleurs un bon vivant, cuisinier hors pair pour qui la modération dans d’autres domaines n’a pas toujours meilleur goût. François Arnaud insuffle à son personnage un tonus de tous les instants qui créera plus tard certaines tensions avec ces frangins aînés.Suite

Houda Rihani

ENTREVUE.
[ SCÈNE ]

proposée par
Élie Castiel

   Elle décroche finalement un rôle important, l’humilité nous empêche de dire « majeur », dans une création québécoise. Un texte (et mise en scène) de Simon Boudreault, le même concepteur de Comment je suis devenu musulman. Houda Rihani campe le personnage de Jihane (dont il faut prononcer le ‘h’ comme il faut), une immigrée marocaine qui, simplement, cherche sa place. C’est dans Je suis un produit (critique ici), titre on ne peut plus générique qui plus que rien, transforme la sphère du théâtre québécois, celui des nouvelles créations, en une aventure de l’inclusion. Cette démarche va-t-elle se transformer en un « grand remplacement ». Nullement, car les dits Québécois de souche seront toujours plus nombreux. D’autant plus que, parmi les groupes ethniques minoritaires, celles et ceux intéressé(es) par le milieu des arts et des médias peuvent se compter sur les doigts de la main. Nous avons rencontré Houda tout de suite après la représentation qui, en passant, elle tenait le rôle d’Amina, dans Les vieux chums, le film de Claude Gagnon. Comme quoi, les choses commencent à bouger.

Éviter les clichés

de la victimisation

Pour Houda Rihani… porter le voile ou pas… une question d’arbitrage personnel.
Crédit : Patrick Lamarche

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