Julien Rambaldi

ENTREVUE.
[ Cinéma ]

Proposée par Élie Castiel

Julien Rambaldi signe un troisièe long métrage sans prétention, s’en donnant à cœur joie, passant d’un état d’esprit à l’autre, virevoltant les situations comme bon lui semble, librement, ludiquement, pris par un excès de roublardise contrôlée, teintée de bonnes intentions et de situations honorables. Il dirige ses comédiennes surtout et ses comédiens comme si, du coup, l’univers qu’il crée devient, le temps du tournage, le centre du monde, alors qu’il s’attend à ce qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Rencontre en six questions.

Julien Rambaldi (tuque rouge).
Multiplier les lieux de tournage.

En fait, le sujet, les affres de l’accouchement, n’est pas nouveau.
Effectivement, mais c’est pourquoi j’ai voulu y apporter une touche inusitée par le truchement du film choral. Un film assez libre, assez fou sur un sujet qui est assez universel. En fait, j’avais en tête un film de Richard Curtis, Love Actually (au Québec, Réellement l’amour). Fabriquer un film choral sur cet évènement particulier, c’est tout de même assez inspirant.

Les sage-femmes, le milieu hospitalier, tout cet univers semble provoquer en vous une certaine admiration.
Effectivement. Il y avait là matière à réflexion. je me suis attaché à illustrer le contexte difficile dans lequel se trouve souvent ce milieu particulier, mais sans trop encombrer le message.Suite

Joël Beddows

ENTREVUE.
[ SCÈNE ]

par Élie Castiel

Nous avons rencontré le metteur en scène Joël Beddows en attente des représentations de Solstice d’hiver, du dramaturge Roland Schimmelpfennig, une des propositions majeures de la saison au Prospero. Confinement oblige, les soirées du 11 au 29 janvier 2022 ont été annulées. La même équipe présentera néanmoins le même spectacle au Berkeley Street Theatre de Toronto, du 4 au 12 février, avec surtitres anglais.

En quelque sorte, la pièce de Schimmelpfennig est politique, situant les personnages dans un décor festif, celui de la veille de Noël, au cours de laquelle les idées, les réflexions existentiels, les faux-semblants et tout ce à quoi on ne s’attend pas jaillit de toutes parts, tacitement peut-être, mais assez pour placer les hôtes et les convives dans des microcosmes en forme de huis clos, qui tout autant transformateurs. Sous des dehors anodins, se cachent un désir, avoué ou pas, de personnages rêvant du « c’était mieux avant ». Les débats actuelles sur les présidentielles dans l’Hexagone nous en jettent plein la vue. Jusqu’à ne plus croire en rien. Qui sont ces personnages créés par la plume de Schimmelpfennig?

Quelques minutes avec Joël Beddows.Suite

Au revoir le bonheur

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 décembre 2021

SUCCINCTEMENT.
La famille Lambert se rend à sa résidence secondaire des Ïles-de-la-Madeleine pour l’ultime étape des funérailles.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Fraternité insulaire

Arrivés à leur grande résidence familiale, les quatre frères Lambert découvrent que leurs chambres sont occupées. La maison, acquise et agrandie à plusieurs reprises par leur père récemment décédé, sert de café-couette (Bed & Breakfast) quand ils ne l’utilisent pas.

  Liliane, la Madelinote en charge de l’immeuble, n’a pas été avertie de leur séjour. Charles-Alexandre, William, Thomas et Nicolas s’occupent de loger leurs familles. Le plus jeune Nicolas organise rapidement une visite à vélo pour les enfants de divers lieux vicinaux reliés à la nourriture. La cinématographie de Norayr Kasper emploie avec adresse le grand écran pour nous immerger dans ces paysages et nous faire partager cette joie familiale qui pourrait devenir fugitive. Nicolas est plutôt d’ailleurs un bon vivant, cuisinier hors pair pour qui la modération dans d’autres domaines n’a pas toujours meilleur goût. François Arnaud insuffle à son personnage un tonus de tous les instants qui créera plus tard certaines tensions avec ces frangins aînés.Suite

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