| Tribune
L I B R E |
texte
Sylvio Le Blanc
En prévision de la sortie du livre écrit par le politologue Denis Monière, Roger Frappier. Oser le cinéma québécois, le producteur de La grande séduction et d’Un zoo la nuit a déclaré : « On est le seul domaine où les institutions se mêlent du contenu. En littérature, les institutions financent les éditeurs sans demander à regarder les livres avant leur publication. En musique, elles financent les maisons de disques aussi directement. Est-ce qu’on verrait un fonctionnaire de la SODEC dire à Daniel Bélanger : “Ton refrain n’est pas bon sur telle chanson, il faut que tu le changes, sinon on ne finance pas ton disque” ? »1 C’est ce que j’ai toujours pensé.
Le film Chien blanc2, tiré du roman éponyme du Français Romain Gary, a obtenu le concours financier de Téléfilm Canada et de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Son sujet – le racisme antinoir aux États-Unis – est certes dans l’air du temps depuis la mort de George Floyd3, mais en quoi peut-il intéresser tout particulièrement le Canada et le Québec? Les États-Unis ont promu l’esclavagisme à grande échelle, créant des fractures au sein de leur population qui perdurent encore aujourd’hui à des degrés divers, mais rien de tel au Canada et au Québec. Pour la pertinence, donc, il faudra repasser (et savait-on que Samuel Fuller avait déjà réalisé un bon film en 1982 tiré du même roman?4)
Suite