BDQ
Histoire de la bande dessinée au Québec

RECENSION.
[ Histoire culturelle ]

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Un arbre aux multiples

feuilles ornées de bulles

La bande dessinée au Québec connaît actuellement un âge d’or avec des éditeurs comme La Pastèque et des artistes tels Guy Delisle et Michel Rabagliati. Son histoire est pourtant longue et complexe et ce gros bouquin, par Michel Viau, version refondue de l’édition de 20014, en est la démonstration la plus évidente.

   Michel Viau, professeur, collectionneur et auteur du BDQ : Répertoire des publications de bandes dessinées au Québec des origines à nos jours en 1999 commence son récit après la Conquête de 1760 puisque des journaux sont alors publiés. En 1792, à Québec, une affiche électorale avec des dessins contenant des phylactères et des légendes est publiée. Elle serait la première de ce type en langue française. Les dessins légendés sont ensuite plus nombreux et des illustrateurs tels Henri Julien deviennent célébrés. Au XXXe siècle, les journaux publient de plus en plus des séries mettant en vedette des personnages du cru comme Le Père Ladébauche et Timothée. L’arrivée des comics américains est favorisée par la création d’organisations de vente appelées syndicates qui réduisent les coûts pour les journaux.

   L’emprise de la religion catholique amènera, comme pour le cinéma, à de nombreuses campagnes contre l’influence des comics sur la population. L’offre par les organisations catholiques de bandes dessinées pour les jeunes dans les revues Claire et François connaîtra un certain succès que décrit comme pour les autres étapes l’auteur avec moult exemples. Le style est vif et informatif. Le livre divisé en neuf chapitres comprenant chacun plusieurs sections est complété par une bibliographie et un index complet qui permet de retrouver facilement les Raoul Barré, Albéric Bourgeois et Albert Chartier qui ont œuvré avec bonheur dans ce domaine artistique.Suite

Steven Soderbergh,
anatomie des fluides

RECENSION.
[ Essai-Cinéma ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

La facette « anthropologue » de Pauline Guedj, entre autres, journaliste et maître de conférences à Lyon 2 , est évidente dans son tout dernier essai consacré au cinéma de Steven Soderbergh. On lui doit, parmi ses nombreux écrits, un essai sur Luis Malle, cinéaste franco-français par excellence même si, à un certain moment dans sa carrière, il s’est épris de l’Amérique en signant réalisations mémorables.

   Existentiellement parlant, un dénominateur commun entre les deux cinéastes : leur individualisme aussi conquérant qu’éclairé qui les démarque des autres hommes et   femmes de cinéma.

   Un prologue, trois chapitres et un épilogue. En fait, le prologue aurait très bien pu être un chapitre de plus, quitte à profiter d’un avant-propos d’un des membres de Playlist. Mais bon… des mots clés relatifs à chacune des parties soulèvent la proposition de Guedj et la mènent à bon port : Méthode; Cerveau/Écran; Corps; Flux; Cinéma/Movies.Suite

Le totalitarisme travesti

RECENSION.
[ Sociopolitique ]

★★★★

texte
Élie Castiel

Essayiste féru de préoccupations sociales contemporaines, de cinéma de genre et de poésie (celle de Rimbaud surtout) – sans doute que j’oublie d’autres affectations, Michel Arouimi cache bien ses tendances politiques même si dans certains de ses écrits, on peut saisir en filigrane les dessous de son parcours idéologique. Après tout, tout homme de lettre ne doit-il pas se compromettre politiquement, même en catimini. De gauche? Pas vraiment. De droite? Peut-être, un peu et parfois beaucoup, et d’autres fois, pas du tout. Centriste? Presque. En fait, selon le sujet abordé.

   C’est ce que l’on ressent à la lecture de ce passionnant recueil de treize chapitres consacrés à diverses manifestations sociopolitiques de notre temps. Des courants de la pensée et de la dynamique qui ont fait et font encore écho dans la mémoire collective.

   Arouimi, dans Le totalitarisme travesti, titre qui suscite le débat autant qu’il laisse au lecteur le soin de s’interroger sur ces questions que nous laissons de côté par inadvertance ou paresse parfois, ne passe pas par quatre chemins, même si dans les quelques parties qui divisent l’opinion publique, il s’avoue plus prudent. Il expose les faits, certes, parfois avec une déréliction passagère car déçu de son temps; et puis, pris par un sentiment d’urgence, il devient aguerri, totalement convaincu de ses théories.

Radicalités

prononcéesSuite

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