Compartment No. 6

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 25 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Deux personnes en train de se connaître dans la Russie post-soviétique.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Le chemin parcouru

Dans un train, une jeune femme regarde dans son caméscope des vidéos de son séjour à Moscou. Elle y voit le chemin parcouru.

Laura est une Finnoise, étudiante en archéologue dans une université moscovite. Elle demeure chez sa professeure Irina et a décidé d’aller voir les pétroglyphes de la région de Mourmansk à l’incitation de celle-ci. Nous sommes dans les années 90 d’après certains indices dont ce caméscope, une référence au Titanic et les téléphones publics d’avant nos cellulaires.

Le périple en train de la capitale russe au port de la mer de Barents avec arrêt à Saint-Pétersbourg serait de plus de 36 heures et Laura se retrouve dans ledit compartiment. Ljoba, l’occupant d’une autre couchette, apparaît comme un être frustre et déjà aviné. La caméra de J-P Passi, le plus souvent à l’épaule, accompagne de très près les marches de Laura dans les couloirs du train et ses interactions avec d’autres passagers. Une certaine compréhension s’installe entre les deux voisins malgré des difficultés linguistiques.

Installer une certaine compréhension malgré le barrage des langues.

Le scénario du réalisateur, d’Andris Feldmanis et de Livia Ulman incite le spectateur à croiser des individus de divers milieux obligés d’utiliser ce transport en commun pour se déplacer sur de peut-être très longues distances.

Le cinéaste finnois Juho Kuosmanen a donc trouvé dans le roman éponyme de sa compatriote Rosa Liksom un véhicule idéal pour continuer son exploration des relations interpersonnelles dans un contexte historique après son coup de maître Olli Maki, gagnant du prix de Certain Regard à Cannes 2016. Après l’exiguïté des wagons, la mise en scène prend ses aises dans la métropole portuaire et ses environs dans un final doux-amer attendu mais joliment dévidé.

Le Grand prix du Jury, décerné au dernier festival cannois, apparaît trop important par rapport è la profondeur de Drive My Car, mais le périple dans les deux cas vaut plus que le coût de l’investissement temporel tout au moins.

Seidi Haarla montre de très belles qualités en Laura, jeune femme cherchant encore ses marques. Yuri Borisov, déjà remarqué dans le rôle principal de On the Road to Berlin / Doroga na Berlin (2015), distille avec doigté sa fêlure tapie derrière une carapace.

Le Grand prix du Jury, décerné au dernier festival cannois, apparaît trop important par rapport è la profondeur de Drive My Car, mais le périple dans les deux cas vaut plus que le coût de l’investissement temporel tout au moins.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Juho Kuosmanen

Scénario
Andris Feldmanis
Juho Kuosmanen
Livia Ulman
D’après le roman de Rosa Liksom

Direction photo
Jani-Petteri Passi

Montage
Jussi Rautanieni

Musique
Chanson Voyage
interprétée par Desireless

Juho Kuosmanen

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Finlande / Russie

Estonie / Allemagne

Année : 2021 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a.
Hytti nro 6

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]