J’ai placé ma mère

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 mars 2023

SUCCINCTEMENT.
Une famille est confrontée aux dédales du système de santé concernant les personnes âgées.

CRITIQUE.

★★★ ½

 

Un homme filme sa mère dans son petit appartement. Il souligne d’un mouvement de la caméra la balustrade du balcon.

Au bout de leurs âges

texte
Luc CHAPUT

 

Le cinéaste Denys Desjardins s’est depuis longtemps intéressé à l’histoire du cinéma québécois par des portraits spécifiques (le court sujet, La dame aux poupées) et sa série d’entrevues de participants à cette épopée (De l’Office au Box-Office). Le déplacement de sa mère Madeleine Ducharme dans un résidence pour personnes âgées est le sujet d’un long métrage récent, Le Château, décrivant la vie dans ces immeubles situés à Montréal-Nord en bordure de rivière. La caméra de Desjardins présente, en plus des membres du personnel et d’autres résidents, la manière dont Madeleine s’y adapte plus ou moins, confrontée aux pertes de mémoire et autres incidents. Denys et sa sœur Maryse continuent à être des proches aidants souvent sollicités et toujours avenants, mus par leur amour filial.

Contre toute attente, garder l’œil lucide.

L’évolution de l’état psychologique de Madeleine amène un placement dans un autre type de résidence à teneur beaucoup plus hospitalière. C’est l’objet de J’ai placé ma mère décrivant le labyrinthe administratif auquel sont confrontés ces deux enfants proches et aidants. Les entrevues en personne sont remplacées par de multiples appels téléphoniques. Des images tirées de films de famille tournés par le père et des moments plus joyeux s’insèrent naturellement dans ce long métrage à l’évolution déchirante.

Le motif visuel des grilles vers l’extérieur devient un autre d’enfermement quand Madeleine, hier boute-en-train, se retrouve dans un CHSLD situé en face de la prison de Bordeaux sur le boulevard Gouin. La pandémie transforme et distend encore plus ces relations téléphoniques entre ces deux adultes aidants et les employés du Centre.

Des images tirées de films de famille tournés par le père et des moments plus joyeux s’insèrent naturellement dans ce long métrage à l’évolution déchirante.

Le cinéaste Desjardins et son équipe familiale et professionnelle ont réussi, en incluant la websérie L’Industrie de la vieille$$e diffusée en 2021, une trilogie essentielle sur la situation présente et future possible des soins aux personnes âgées au Québec. Cette trilogie trouve d’ailleurs un écho historique étonnant dans Au bout de mon âge de Georges Dufaux, filmé en partie, il y a près de cinquante ans, dans ce même centre Notre-Dame-de-la-Merci.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Denys Desjardins

Scénario
Denys Desjardins
Direction photo
Denys Desjardins

Mathéo Lemay
Montage
Denys Desjardins
Michel Giroux
Musique
Stéphanie Hamelin Tomala

Denys Desjardins.
Une question de filiation.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 1 h 16 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

I Lost My Mother

Dist. [ Contact ] @
Les Films du 3 mars
[ Films du Centaure ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]