La nuit du 12

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 juin 2023

SUCCINCTEMENT.
Dans la nuit du 12 octobre, Clara est assassinée. La PJ de Grenoble enquête.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

 

Cercles concentriques

 

Le soir, dans la lumière des forts projecteurs, un
cycliste pédale sur la piste en bois en forte pente
d’un vélodrome extérieur atteignant une belle vitesse.

Ce cycliste, Yohan, est chef de groupe à la police judiciaire (PJ) de Grenoble. Il vient d’entrer en fonction le soir précédent la fameuse nuit du 12 octobre. La mort brûlée vive de Clara est montrée simplement par le cinéaste. Seul un léger ralenti souligne la course et la fin de cette victime dans un parc.

Le scénario du cinéaste et de son collaborateur habituel Gilles Marchand reprend des éléments d’une affaire non médiatisée et non résolue dans la région parisienne. Les deux adaptent ainsi le livre d’insertion documentaire de Pauline Guéna, 18:3 – Une année à la PJ sur le travail dans une direction régionale de la police judiciaire. La caméra de Patrick Ghiringhelli oppose la grandeur des paysages de montagne à un description minutieuse des étapes de l’enquête et des tâtonnements de l’équipe dans laquelle des frictions voient le jour entre autres dans les périodes de repas pris ensemble. La variété des lieux et des interactions dans les interrogatoires établit un rythme dans cette fiction dans laquelle la procédure se bute aux manquements du soutien technique et financier.

Deux approches différentes d’une enquête.

Le duo d’enquêteurs de Yohan et Marceau, construit sur l’opposition entre deux caractères d’âges différents, permet à des informations sur le crime et sa relation avec l’état du monde de circuler sans trop paraître. Bouli Lanners, en vieux bourru qui pense à changer d’affectation, prend plus de place face à Bastien Bouillon en Yohan qui trouve dans le cyclisme un moyen de lâcher prise. L’emprise de l’horrible mort de Clara sur Yohan est également soulignée par une courte séquence dans les tons sombres aux allures de cauchemar. Les portraits-robots simplifiés des suspects se superposent au visage du policier pendant que des bribes de dialogues s’incrustent. Anouk Grinberg, en juge relançant l’affaire trois ans plus tard, est aussi habitée et pourtant si différente de son rôle plus flamboyant de Sylvie dans L’innocent (Louis Garrel), tourné à la même époque.

Le duo d’enquêteurs de Yohan et Marceau, construit sur l’opposition entre deux caractères d’âges différents, permet à des informations sur le crime et sa relation avec l’état du monde de circuler sans trop paraître.

Son succès aux César est amplement mérité pour cette  mise en scène quasi documentaire de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien) qui amène le spectateur à considérer également pour longtemps les victimes collatérales dont Pauline Serieys en Nanie est une porte-parole efficace.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dominik Moll

Scénario
Dominik Moll. D’après
le livre de Pauline Guéna
Direction photo
Patrick Ghirenghelli

Montage
Laurent Rouan
Musique
Olivier Marguerit

Genre
Suspense policier

Origine

Dominik Moll.
Témoigner d’un certain air du temps.

Belgique
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 54 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
The Night of the 12th

Dist. [ Contact ] @
Cinéma du Parc
[ Film Movement ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise

 

 

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]