Le silence

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 24 septembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Enquête sur les nombreux cas de prêtres catholiques pédophiles au Nouveau-Brunswick.

CRITIQUE

★★★ ½

texte
Luc Chaput

L’horreur dévoilée

   Un soir, en Acadie, un groupe de citoyens dont des pompiers décide de débaptiser le nom de l’aréna de la localité et d’enlever ainsi le nom d’un curé célèbre maintenant accusé de pédophilie. C’est par cette séquence d’archives vidéo que débute ce documentaire prenant de Renée Blanchar.

La réalisatrice néo-brunswickoise s’implique directement dans son documentaire, étant la narratrice et l’intervieweuse. Elle rassemble dans certaines circonstances des témoins ou protagonistes de ces affaires qui ont perduré pendant longtemps dans le chuchotement, le déni, la honte et le silence. Remontant le fil de l’histoire, Blanchar établit avec discernement des liens entre des affaires à première vue éloignées. Comme dans le gagnant de l’Oscar du meilleur film Spotlight de Tom McCarthy, elle démontre que les évêchés ont déplacé des prêtres de paroisses pour réduire les effets des scandales potentiels.

De dos, comme pour oublier le déni, la honte et le silence.

Le montage d’Elric Robichon construit une gradation dans l’horreur, décrivant les occasions, les pratiques et les effets sur les victimes et leurs familles. Les témoignages du couple Lowell et Doria Mallais, de Kenneth Goguen, de Victor Cormier et de sœur Nualla Kenny ressortent ainsi du lot et complètent la charge émotive de ces révélations successives.

Le rapport à la foi et à l’Église catholique en tant qu’institution est également l’objet de questionnements pour cette cinéaste, auteure de Raoul Léger, la vérité morcelée sur la mort d’un missionnaire laïque acadien au Guatemala et du moyen métrage Vocation ménagère dont elle découvre que l’un des religieux est maintenant impliqué directement dans ce scandale. La suite judiciaire permet à la réalisatrice de critiquer implicitement les différences de traitement entre sa province et d’autres entités canadiennes. Auscultation précise de cette Affaire qui perdura en catimini pendant plus de trois décennies, ce long métrage mérite tous les prix qu’il a déjà pu remporter au Québec et ailleurs.

Le rapport à la foi et à l’Église catholique en tant qu’institution est également l’objet de questionnements pour cette cinéaste, auteure de Raoul Léger, la vérité morcelée sur la mort d’un missionnaire laïque acadien au Guatemala et du moyen métrage Vocation ménagère dont elle découvre que l’un des religieux est maintenant impliqué directement dans ce scandale.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Renée Blanchar

Scénario
Renée Blanchar

Direction photo
Philippe Lavalette

Montage
Elric Robichon

Musique
Jean-François Mallet

Renée Blanchar.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada

Année : 2020 – Durée : 1 h 48 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.f.
The Silence

Dist. [ Contact ]
ONF

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]