L’Opéra de Paris
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[ Inédit en salle ]
Vendredi 19 juin 2020
SYNOPSIS SUCCINCT
Une saison dans les coulisses de L’Opéra de Paris. Passant de la danse à la musique; des tranches de vie au cœur d’une des plus prestigieuses institutions lyriques du monde.
CRITIQUE
texte
Élie Castiel
★★★
Discrètement…
derrière les coulisses
Le titre original est L’Opéra; historiquement, une des formes de la représentation culturelle vouée à la pérennité. Impossible d’y échapper. L’art lyrique n’est plus une discipline d’élite, mais tente de se tailler ne serait-ce qu’un petit passage dans le conscient collectif français – mais lorsque les administrateurs, en réunion, décident de parler du prix des places à allouer, on questionne si le bas coût de 150 euros devrait être le moins cher, on ne peut que se poser des questions sur le coût des billets, à Paris, dans la consommation culturelle de qualité. Sur ce point, à Montréal, on ne devrait pas trop se plaindre.
Signataire de plusieurs documentaires et d’une seule fiction en 2006 – le plutôt moyen Mon frère se marie, Jean-Stéphane Bron est cofondateur de la maison de production Bande à part Films. Il n’est donc pas étonnant que, pour des raisons indubitables, L’Opéra de Paris procède parfois par touches godardiennes où plus que tout le plan manifeste sa texture clinique, froide par moment, se limitant à l’essentiel : courts extraits d’opéras, de ballets, particulièrement à leur état de répétition, propos importants tenus lors des assemblées ou réunions. Force est de souligner l’absence symbolique de la caméra, comme si elle n’existait pas. Bron préférant capter le moment, saisir l’importance des rares propos tenus. Les silences s’éloignent pour laisser la place à des bruits de pas, de portes qui s’ouvrent et se ferment, les diverses sonorités lors des répétitions ou de pas de danse.
Les moments les plus émouvants sont lorsqu’on rencontre à quelques reprises un jeune baryton au talent prometteur; il est né, comme il le dit dans un français et anglais approximatifs, dans les montagnes de l’Oural, dans un petit coin perdu. Et pourtant, vers la fin, il entamera en français, un air d’un opéra de Gounod avec une voix et une prestance extraordinaires. Magnifique passage à la suite duquel, lors de l’acceuil du public dans le hall, il dira à de nombreux admirateurs, tout à fait conquis, que c’est important pour lui d’avoir des réactions positives. Il cherche son chemin. C’est émouvant.
En matière d’insertion dans un milieu particulier parisien, Frederick Wiseman avait mieux réussi son coup avec Crazy Horse (2011), le célèbre cabaret du « nu BCBG ».
Dans L’Opéra de Paris, il sera question, d’une façon ou d’une autre, de La Bayadère, de Moïse et Aaron, ou encore La damnation de Faust et du Concert des petits violons, réunissant de jeunes afro-français jouant avec un sens aussi professionnel qu’attendrissant, tous surpris de se retrouver sur les planches de l’OdP, comme un rêve devenu réalité.
Somme toute, L’Opéra de Paris oscille entre le documentaire sciemment désincarné, dès lors que l’objectif de la caméra se tourne derrière les coulisses ou à l’intérieur des officines administratives ou capte de très rares extraits de représentations, malheureusement furtives et nous laissant sur notre faim. C’est presque très bon, mais pas tout à fait.
En matière d’insertion dans un milieu particulier parisien, Frederick Wiseman avait mieux réussi son coup avec Crazy Horse (2011), le célèbre cabaret du « nu BCBG ».
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jean-François Bron
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
France
Suisse
Année : 2017 – Durée : 1 h 50 min
Langue(s)
V.o. : anglais, français; s.-t.a.
The Paris Opera
L’Opéra de Paris
Dist. @
MK2 | Mile End
[ En collaboration avec le Cinéma du Parc ]
Classement
Tous publics
Diffusion en ligne @
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]