Nadia, Butterfly

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 18 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Nadia, 23 ans, nage pour le Canada aux Jeux olympiques, mais, éprouvée par sa vie de sacrifice, cette compétition sera sa dernière.

LE film de la semaine.

Texte.
Élie Castiel

★★★ ½

 

La belle carte de visite que constituait Les faux tatouages (2017) donne lieu cette fois-ci à un film encore plus abouti, grâce à un scénario cousu de fil blanc, adroit, rigoureux, inventif, un parcours qui divise Nadia, Butterfly en deux parties. La sportive d’abord, où les affres et les bons côtés de la compétition sont montrés avec un esprit documentaire délicatement assumé donnant la possibilité à une équipe de nageuses et de comédiennes non professionnelles de se distinguer. Comme Katerine Savard, nageuse de profession, criante de vérité, s’appropriant les séquences aquatiques et d’autres intimes avec une force de persuasion presque innée. La Nadia du titre est suivie d’une virgule, comme si dans cette forme de ponctuation, deux personnages distincts l’un de l’autre s’exposaient devant nous. « Butterfly » pour le 100 m papillon et dans le même temps, en dehors du jeu, la fragilité de la protagoniste, fugace comme cet insecte.

Flotter à marée basse

On émettra des réserves à la (trop) longue partie autour des activités nocturnes des membres de l’équipe olympique, perdant de vue en quelque sorte avec un début plus que prometteur. Mais à bien y réfléchir, c’est dans ces moments que Nadia éprouve toute la douleur de sa décision de prendre sa retraite. Car pour elle, c’est pour finir avec le métier en beauté. Ce qui nous vaut une séquence entre Nadia et Marie-Pierre (brillante Ariane Mainville, elle aussi nageuse professionnelle et d’une certaine façon, née pour aussi jouer) où la complicité amicale et de travail entre les deux comédiennes et nageuses forme de formidables lignes parallèles.

Individualisme, esprit d’équipe, discipline, ras-le-bol, allier convenablement études/sport, autant d’ingrédients que Pascal Plante livre en peu de mots, mais assez pour sentir le poids qu’ils représentent pour chaque membre de l’équipe aux Jeux, et plus particulièrement dans le cas de Nadia.

La Nadia du titre est suivie d’une virgule, comme si dans cette forme de ponctuation, deux personnages distincts l’un de l’autre s’exposaient devant nous. « Butterfly » pour le 100 m papillon et dans le même temps, en dehors du jeu, la fragilité de la protagoniste, fugace comme cet insecte.

Car Nadia, c’est une véritable anti-héroïne à l’état pur ; elle montre ses capacités aussi bien que ses limites. Ses faiblesses, ses doutes, et plus que tout, une forme de résilience qu’elle tente en vain de combattre. Et dans la chaleur des nuits de Tokyo, entre Clubbing et le after-party incontournable, elle se livre corps et âme pour un lendemain où tout sera  probablement plus clair. Franche réussite.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pascal Plante

Genre(s)
Drame sportif

Origine(s)
Canada [ Québec ]

Année : 2020 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : français, anglais ; s.-t.f. ou s.-t.a.

Nadia, Butterfly

Dist. @
Maison 4 :3

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]