Nous serons les oubliés
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 29 octobre 2021
SUCCINCTEMENT.
Colombie, années 1980. Le docteur Hector Abad Gomez lutte pour sortir les habitants de Medellin de la misère. Et malgré les menaces qui pèsent sur lui, il refuse d’être réduit au silence.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Le charme sincère
d’une certaine bourgeoisie
Le classicisme «vieux jeu» de la mise en scène n’en est que plus ravissant, charmant, oblitérant tout acte d’agitation ou d’agressivité. le sujet se prêtant à ce film sur la mouvance familiale en période de bouleversements politiques (et sociaux). Sans compter que la voix-off du narrateur raconte une période de sa vie, jeune adolescent, très proche de son père, docteur célèbre à Medellin. L’appareil de photo prend une importance symbolique. Capter le moment, arrêter l’instant, revoir sa vie, assurer une pérennité.
Fernando Trueba, dont nous avions hautement apprécié L’artiste et son modèle / El artista y la modelo (2012) avec un Jean Rochefort impeccable, a un penchant pour le vécu, le temps passé (Belle époque, 1992). Il chérit ces moments où la vie de famille, avec ses petits bonheurs, ses infortunes et les liens qui unissent ou déchirent chacun des membres sont autant de métaphores de la vie qui passe.
Le politique l’intéresse, mais pas jusqu’au plus haut point, juste assez pour voir son influence sur la vécu privé des individus, sur leur famille, leur propre personne. Ne pas être d’accord avec le sytème établi, c’est aussi le parti pris du docteur Héctor Abad Faciolince, magnifiquement campé par un habitué de Pedro Almodóvar, Javier Cámara, multipliant les registres d’interprétation jusqu’à leur attribuant une aura autant de dignité que d’assurance. Cela n’affecte pas pour autant, du moins en apparence, sa vie de père d’une famille, en apparence, unie.
À deux reprises, dans un cinéma et plus tard à la télévision, on voit un court extrait, quelques secondes de Mort à Venise / Morte a Venezia, un des plus beaux fleurons de Visconti. Au cinéma, en compagnie de son fils, le docteur en question jettera quelques larmes. Devant la beauté de la séquences sans doute, fort révélatrice, suscitant chez le spectateur quelques interrogations passagères.
On retiendra le jeu des éclairages et les mouvements de caméra qui épousent amoureusement la période en question, ce début des années 1980 en Amérique latine. La cellule familiale, c’est ce qui compte le plus pour Trueba, quitte à ignorer parfois les bouleversements sociaux et politiques ; dans le cas des enfants, enivrés par une enfance heureuse en milieu bourgeois.
Les turbulences ne sont pas montrées avec violence. Tout navigue dans des eaux plutôt calmes. L’abattement social et ses répercussions s’expriment en filigrane et grondent en commençant par des petits cris stridents, à peine perceptibles. Jusqu’à ce que les affres du destin conduisent vers un nouveau tournant.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Fernando Trueba
Scénario
Héctor Abad Faciolince
David Trueba
Direction photo
Sergio Iván Castaño
Montage
Marta Velasco
Musique
Zbigniew Preisner
Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Colombie
Année : 2020 – Durée : 2 h 17 min
Langue(s)
V.o. : espagnol, italien, anglais; s.-t.f. ou s.-t.a.
We’ll Be Forgotten
El olvido que seremos
[ Memories of My Father ]
Dist. [ Contact ]
A-Z films
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]