Opera

 

| Minuit
au Parc |

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★★

L’antre

de

l’horreur

Moins connu que certains classiques du cinéma d’horreur italien, Opera de Dario Argento (Deep Red, Suspiria)  n’en demeure pas moins un de ses films les plus stylisés et obsessionnels de son illustre carrière. Sorti en 1987, ce drame d’horreur a été sévèrement critiqué et qualifié de misogyne lors de sa sortie et n’a pas connu le succès international comme les autres œuvres maîtresses du cinéaste. Il jouit désormais d’une réputation de film culte et il est célèbre pour sa combinaison de violence stylisée, de suspense intense et d’une esthétique visuelle captivante avec notamment son utilisation judicieuse de la caméra subjective et de ses plans vertigineux à une époque où l’utilisation du drone n’était pas monnaie courante.

L’intrigue tourne autour de Betty, une jeune chanteuse qui se voit offrir le rôle principal dans une production de Macbeth de Verdi. Cependant, le tournage est ensorcelé par une série de meurtres brutaux et macabres. Le tueur sadique oblige Betty à regarder les meurtres en épinglant ses paupières pour qu’elle ne puisse pas fermer les yeux. Le film explore le thème de la fascination morbide et de la vulnérabilité de l’artiste, et il le fait d’une manière qui déconcerte et terrifie le spectateur.

Les yeux grand ouverts.

Très habile, Argento utilise une série de plans subjectifs pour montrer ce que voit Betty lorsqu’elle est forcée de regarder les meurtres, ce qui nous met directement dans la peau du personnage.

L’obsession d’Argento pour le détail se manifeste également dans les séquences de meurtre elles-mêmes. Les scènes de violence sont stylisées de manière presque artistique, avec une utilisation innovante de la caméra et des angles de prise de vue. Argento parvient à transformer la brutalité en une forme d’art visuel.

Très habile, Argento utilise une série de plans subjectifs pour montrer ce que voit Betty lorsqu’elle est forcée de regarder les meurtres, ce qui nous met directement dans la peau du personnage.

À cet effet, l’une des scènes les plus mémorables du film se déroule dans une salle de répétition d’opéra inondée de lumière bleue, créant une atmosphère onirique qui contraste violemment avec la violence qui se déroule à l’écran.

En plus de l’aspect visuel, Opera aborde également des thèmes plus profonds. L’un d’entre eux est la relation complexe entre l’artiste et son œuvre. Betty est à la fois attirée et repoussée par le rôle principal dans l’œuvre de Verdi, ce qui reflète la dualité de l’artiste confronté à la beauté et à la destruction. Cette exploration du conflit intérieur ajoute une dimension psychologique fascinante et rarement explorée précédemment dans ses films. Une belle occasion de découvrir ce qui est sans doute le film le plus mésestimé dans la carrière du grand maître italien.

Il est présenté sur grand écran ce weekend au Cinéma du Parc.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dario Argento

Origine(s)
Italie
Année : 1989 – Durée : 1 h 48 min

Langue(s)
V.o. : italien; s.-t.a.
Opera

Classement
Interdit aux moins de 16 ans

[ Horreur ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]