Ordinary Love

PRIMEUR
Sortie
vendredi 21 février 2020

SUCCINCTEMENT
Le quotidien de Joan et Tom, mariés depuis de nombreuses années, est dramatiquement perturbée lorsque Joan reçoit un diagnostic du médecin qui bouleverse leur vie.

CRITIQUE

texte
Élie Castiel

★ ★ ★ ½

Dans la vie publique, Lisa Barros D’Sa et Glenn Leyburn forment un couple; dans leur métier, réalisent ensemble si l’on tient compte du court sujet The 18th Electricity Plan  (2006) et deux longs, dont Good Vibrations (2012). Leur troisième opus vibre en raison d’un titre tout à fait original qui présente l’amour comme une évidence : comment vivre l’affectif lorsqu’on a vécu longtemps une vie plus ou moins paisible et que le destin, d’un coup, sans qu’on s’y attende, nous réserve des surprises.

Mirages

de la vie

Avec Ordinary Love, les deux cinéastes proposent leur film, sans doute, le plus personnel, nonobstant s’ils ont vécu ou pas l’expérience que vivent Tom et Joan – lui, un Liam Neeson débarrassé de tous ces films où il prend la justice en main propre, et Lesley Manville, qui donnait diablement et étonnamment la réplique au formidable Daniel Day-Lewis dans le superbe Phantom Thread, de l’incontournable Paul Thomas Anderson.

Affronter la douleur, apprivoiser la peur de la finitude, de la solitude aussi, mais faire face à ces inconvénients de l’existence avec une sérénité qui donne au film son caractère, non seulement neutre, mais lui évite le pathos larmoyant. La co-réalisation procède par petites doses (visites médicales, conversations, champs/contrechamps où l’émotion est plus sincère que travaillée, mise en exergue) équilibrées, comme si le récit ne tenait qu’à un fil qui pourrait se briser d’un moment à l’autre.

Les protagonistes de cette histoire douce-amère sont de la classe moyenne, formés de gens éduqués, sensibles, imparfaits, conscient des changements sociaux (et sans doute politiques), des gens pas souvent montrés à l’écran par les temps qui courent. Cela fait plaisir à voir. Mais pour nous tous, les communs des mortels, impossible de nier que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ».

Certains émettront des réserves en ce qui a trait à des séquences un peu trop directes, ne laissant pas la possibilité aux spectateurs de deviner. Dans un monde d’aujourd’hui où les sensibilités individuelles sont à fleur de peau, où certaines choses ne peuvent pas être ni dites, ni encore moins montrées, un univers où le populisme a atteint des niveaux d’intolérance comme jamais auparavant, Ordinary Love présente sa neutralité face aux multiples carences de la vie avec une charge émotionnelle, vive certes, mais dans le même temps indicible. Comme des choses qui nous paraissent utopiques, trop vraies pour que nous y croyions.

Les protagonistes de cette histoire douce-amère sont de la classe moyenne, formés de gens éduqués, sensibles, imparfaits, conscient des changements sociaux (et sans doute politiques), des gens pas souvent montrés à l’écran par les temps qui courent. Cela fait plaisir à voir. Mais pour nous tous, les communs des mortels, impossible de nier que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ».

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE

Réalisation
Lisa Barros D’Sa
Glenn Leyburn

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Grande-Bretagne

Année : 2019 – Durée : 1 h 31 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
L’amour tout simplement

Dist. @
TVA Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]