RÉSUMÉ SUCCINCT. Une carrière dans la vente de produits pharmaceutiques résoudrait les soucis financiers de quelques individus. Mais quel sera le prix du rêve américain?
APERÇUS > Si la présence de vedettes comme Emily Blunt et Chris Evans vous interpelle; > Pour les amateurs d’intrigues compliquées.
[ ÉC ] Cote : NC
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation David Yates
Genre(s) Comédie criminelle Origine(s) États-Unis Grande-Bretagne
David Yates
Année : 2023 – Durée : 2 h 02 min Langue(s) V.o. : anglais Pain Hustlers
RÉSUMÉ SUCCINCT. Au nord-ouest de la Tunisie, des jeunes femmes travaillent à la récolte des figues. Sous le regard des ouvrières plus âgées et des hommes, elles flirtent, se taquinent, se disputent.
CRITIQUE Élie Castiel
★★★ ½
Une journée
particulière
Elles travaillent occasionnellement au champ, ramassant des figues. Elles sont jeunes, d’une beauté radieuse que le soleil illumine encore plus, ou plus âgées, nobles, expérimentées dans les choses de la vie. Leurs brèves mélopées remplissent tristement le cœur et l’esprit. Même chose pour les garçons, la plupart des jeunes, timides ou plus pressants, selon les circonstances de la journée. Ces travailleurs dans un verger du pays, utilisent les réseaux sociaux – Facebook, WhatsApp, Instagram, et pourquoi pas! La Tunisienne Erige Sehiri, après quelques courts et un long documentaire, Albums de famille (Mawsem Hisad), signe ici un premier long métrage lumineux, saisi par cette urgence de contempler et dans le même temps de capter les visages, les frustrations, les dilemmes entre travailleurs, les flirts inévitables, les envies de toutes sortes, les disputes aussi et les réconciliations.
Le soleil en face.
La caméra de Frida Marzouk est très proche des intervenants qui n’hésitent pas à improviser et montrent un talent fou devant l’objectif qui les filme. Les gros plans, insistants, n’empêchent pas les protagonistes de se révéler. Les problèmes des uns sont aussi ceux des autres.
Une sorte de communauté où la démocratie se conjugue par l’entraide, pas toujours, mais la plupart du temps.
Une radiographie en quelque sorte de ce que peut être la dynamique sociale dans les pays d’Afrique du Nord. L’auteur de ces lignes en sait quelque chose. Dans ce genre de travail, le jour de la paie, on négocie le salaire, on emprunte, on échange, on demande toujours plus. Aucun contrat à signer, mais empruntant au système de « la débrouille ».
Pour Sehiri, la Tunisie avance lentement, à petits pas, malgré les difficultés de s’adapter aux changements ou à un gouvernement, après celui autoritaire de Ben Ali, également contesté.
Sous les figues, après tout, emprunterait-il au néoréalisme maghrébin que ces jeunes cinéastes émergeant tentent de créer. Un cinéma régional qui puise ses images hors des grandes villes urbanisés et occidentalisés, colonialisme du siècle dernier oblige.
Au champ, on commet des erreurs, parfois par paresse, d’autres fois par fatigue. Hors de la présence du patron, on se permet quelques pauses pour parler de tout ou de rien. De la vie, de la famille, des hommes qui brisent le cœur de ses jeunes filles, eux, ne devinant rien, ou peut-être faisant semblant. D’où cette sensualité nette, presque érotique, qui se mélange à l’air que l’on respire. C’est ainsi en Afrique du Nord.
Le temps passe, la journée se termine. On a eu le temps de travailler, mais aussi de rêver, comme se marier ou poursuivre ses études. Pour Sehiri, la Tunisie avance lentement, à petits pas, malgré les difficultés de s’adapter aux changements ou à un gouvernement, après celui autoritaire de Ben Ali, également contesté.
Genre(s) Comédie dramatique Origine(s) Tunisie / Suisse France / Qatar Allemagne Année : 2021 – Durée : 1 h 32 min Langue(s) V.o. : arabe; s.-t.f. ou s.-t.a. Under the Fig Trees Taht alshajra
RÉSUMÉ SUCCINCT. Silva traverse le désert à cheval pour retrouver Jake qu’il a connu vingt-cinq ans plus tôt lorsqu’ils étaient tous deux tueurs à gages. Silva souhaite renouer avec son ami d’enfance désormais shérif, mais ces retrouvailles ne sont pas sa seule motivation.
CRITIQUE Élie Castiel
★★★
Humeurs
vagabondes
On attendait impatiemment le « western gay » de Pedro Almodóvar pour la simple raison qu’on se demandait s’il évoquerait le sensationnel long métrage Brokeback Mountain (Souvenirs de Brokeback Mountain), d’Ang Lee.
Si Strange Way of Life se démarque, c’est bien par son caractère original qui ne cède pas à la tentation de mimer. Une proposition simple qui aurait pu néanmoins se transformer en un long métrage, mais que le cinéaste espagnol a cru bon de limiter à 31 minutes. Sans doute pour de bonnes raisons.
Assez cependant pour que nous soyons les témoins passifs d’une étrange histoire d’amour entre deux hommes qui se rencontrent après de longues années sans s’être vus.
Le premier, Silva (magnifique et sensuel Pedro Pascal), qu’Almodóvar se permet de filmer de dos, sur le lit, le fessier en l’air, grâce à la caméra gourmande de José Luis Alcaine. Et le plus passionné des deux. Le second, Jake (Ethan Hawke, plus stable et confortable dans les histoires d’amour hétéros, faisant des efforts pour manifester un semblant de passion, toutefois éteinte).
Et si l’on recommançait?
On n’avancera rien sur l’intrigue. Mais la passion, après des années, se dilue. L’homosexualité est vécue, du moins pour l’un d’eux, comme un « rite » de passage, une curiosité provisoire qu’on ferait mieux d’oublier. Sauf que…
Mais chez Almodóvar, aucun signe n’expliquant ce constat. Il dirige ses acteurs, s’assure que le tout est bien filmé. Ce moyen métrage se trouve finalement à mille lieues de la cohésion et de la richesse plastique que procurait La loi du désir (La Ley del deseo), imbattable film gai de la fin des années 1980.
Reste un plan final où le personnage de Silva donne une réplique qui, à elle seule, résume le but de cette rencontre entre deux anciens supposément amants.
Ici, de courtes séquences inutiles. Des personnages aussi, mal définis. Une erreur dans la filmographie de Pedro Almodóvar, et pas la seule. Mais Strange Way of Life, titre d’autant plus paradoxal, semble suggérer que le cinéma des « homosexualités » n’est pas un genre facile à faire, même pour les cinéastes ouvertement gais. Si on se rabat sur les images vaguement érotiques, le discours, lui, celui de la passion, n’est point, ici, incarné.
Une histoire un peu compliquée de relation intime mal assumée, de vengeance après la mort de la maîtresse de l’un; de la protection du fils de l’autre. Trop complexe comme récit.
Reste un plan final où le personnage de Silva donne une réplique qui, à elle seule, résume le but de cette rencontre entre deux anciens supposément amants.
En attendant le prochain long métrage du cinéaste ibérique qui semble être un secret bien gardé.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation Pedro Almodóvar
Scénario Pedro Almodóvar Direction photo José Luis Alcaine Montage Teresa Font Musique Alberto Iglesias
Pedro Almodóvar
Genre(s) Comédie dramatique Origine(s) Espagne / France Année : 2022 – Durée : 31 min Langue(s) V.o. : anglais; s.-t.f. Étrange façon de vivre
Extraña forma de vida
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