P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 juin 2023
SUCCINCTEMENT.
Moussa a toujours été doux, altruiste et présent pour sa famille. Un jour il chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d’un traumatisme crânien. Désormais…
CRITIQUE
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Famille…
je vous aime
Les origines maghrébines de Roschdy Zem et de Maïwenn sont-elles pour quelque chose propre à la singularité du scénario ? Une situation commune prenant ici des proportions de mise en scène rarement atteintes.
Il s’agit d’une écriture qui s’inscrit dans une série de dialogues du quotidien, tel qu’on l’aurait capté dans un documentaire ou encore un « home-movie » (film amateur) qu’on aurait tourné instinctivement pour la postérité. Pour garder le souvenir de ces moments inoubliables, de joie ou encore de conflits.
Les deux scénaristes complices ont ceci de particulier qu’ils s’immiscent physiquement dans la fiction. Participant activement de ce jeu, faussement innocent, de manipulation, de contraintes, d’incertitudes et qui, suite à un incident, transforme la fratrie dont il est question en un conseil de famille qui se multiplie à mesure que les psychologies se déterminent sous leur vrai jour.
Ce qu’on pense d’un personnage n’est pas nécessairement ce qu’il représente vraiment après cet appareillage en forme de thérapie des membres de toute une famille, adultes, comme enfants.
Dans l’art du jeu, dépasser les enjeux du personnage.
Zem est un acteur puissant, au physique imposant, charismatique dans tout ce qu’il entreprend, « bon » ou « méchant » ; mais aussi un réalisateur portant constamment un regard humaniste sur ses « sujets ». On a pu le constater, par exemple, dans le remarqué Omar m’a tuer (2011).
Déjà, le titre, Les miens, évoque l’intimité du sujet (il s’agit d’un incident personnel dans la vie du cinéaste), sa particularité maghrébine, qu’il évoquera souvent dans ses fréquents voyages à Casablanca, ses visites à la Corniche… Si le cinéaste est né en France, il n’en demeure pas moins qu’il demeure tendrement accroché à ses racines.
Les nombreux plans-séquences déploient avec fermeté, sans recours aux effets gratuits, avec une prépondérance pour ce qui sonne « vrai », ce rapport entre les origines et les vertus de la République, montrant une famille entièrement assimilées, tout en conservant, dans l’intime, certaines traditions d’une expérience passée, aussi lointaine soit-elle.
Finalement, quel plaisir de revoir Sami Bouajila (celui de Omar…) dans une rôle casse-gueule qui souligne admirablement bien son talent inépuisable.
Comme c’est le cas dans la séquences finale, que bien entendu, on ne décriera pas, mais qui constitue en faits et gestes, à ce comportement nord-africain de concevoir l’aboutissement d’une fêlure qui s’est cicatrisée.
Certes, Les miens est fait de moments graves, flirtant avec l’impuissance aussi bien qu’avec les émotions (encore une caractéristique maghrébine), une certaine forme d’humour intemporel et concret, une façon de concevoir la vie.
Finalement, quel plaisir de revoir Sami Bouajila (celui de Omar…) dans une rôle casse-gueule qui souligne admirablement bien son talent inépuisable.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Roschdy Zem
Scénario
Maïwenn
Roschdy Zem
Direction photo
Julien Poupard
Montage
Pierre Deschamps
Musique
Maxence Dussère
Roschdy Zem.
Confidence pour confidence.
Genre
Drame familial
Origine
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 26 min
Langue(s)
V.o. : français
Les miens
Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ Le Pacte ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma Beaubien
Classement
Visa GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]