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Metronom

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 juin 2023

SUCCINCTEMENT.
Bucarest, 1972. Ana a 17 ans et rêve d’amour et de liberté. Un soir, elle rejoint ses amis à une fête où ils décident de faire passer une lettre à Metronom, l’émission musicale que Radio Free Europe diffuse clandestinement en Roumanie. C’est alors que débarque la police secrète de Ceausesςu, la Securitate.

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE

★★★★

texte
Élie Castiel

 

Une réalisation

magistralement

chorégraphiée

 

Le premier long métrage du Roumain Alexandru Belc débute et se clôt au même endroit, une place publique, surplombée de figures de pierre représentant des personnages historiques.

D’une part, un (presque) 360º, sorte de présage que Metronom sera le cercle d’une situation étouffante; de l’autre, un plan (presque) fixe sur une partie du même décor alors qu’un groupe d’étudiants, adolescentes et adolescents discutent de tout et de rien.

Entre ces deux cadres magnifiques, un exercice de style qui fraternise sans ambigüité avec l’intime et le politique, le rêve d’un meilleur avenir et un présent anxiogène. Les années-Ceaușescu sont ainsi mises en cause dans un film politique qui évite à tout prix le discours radical. Tout est dans le suggestif, ce qu’on ne voit pas, mais qu’on devine, ce que l’on sent intimement sans rien dire, de peur de…

Un romantisme oscillant entre la tranche de vie et le fleur bleue.

Et cette Radio Metronom, un poste clandestin qui fait passer des tubes occidentaux qu’on passe dans le monde libre en ce début des années 1970.

Également, une mise en scène inventive, où deux ou trois idées narratives sont suffisantes pour exprimer de multiples considérations sociales et politiques. D’une part, la liberté que prennent en catimini les membres de ce groupe d’adolescents, malgré les codes sociaux stricts de la Securitate. Comme écouter de la musique occidentale et se comporter comme des occidentaux. Le tout, en tirant partie des codes de la débrouille.

Une première partie où Ana, 17 ans, très bonne élève, amoureuse de Sorin, un collègue au lycée, qui prépare un plan de passage vers l’Ouest.

Une fête semble s’éterniser. Si la partie paraît interminable, Belc ne fait qu’illustrer la précarité sociale de l’époque; il le fait par le biais de passages flous, de plans furtifs, de gros plans insistants. Et un recours chromatique où le sombre domine. Et ses alternances et parallèles qui ne se croisent jamais, mais inventent une sorte de continuité narrative qui n’annonce nullement ce qui suivra.

Le garde-à-vue de la deuxième partie répond à ce qui lie l’ensemble. Un ensemble fait d’une idée centrale en fait. Rien de plus.

Pour les cinéphiles, donnant l’occasion de revoir l’excellent comédien roumain Vlad Ivanov, comme agent de la Sécurité de l’État, une présence, comme toujours, aussi puissante. Le personnage, un manipulateur face à la jeune fille – qui aurait pu être sa fille. Probablement, le contact aurait été plus costaud s’il s’agissait d’un adolescent.

Avec Metronom, titre d’autant plus révélateur, Alexandru Belc continue la percée menée par les Cristian Mungiu, Cristi Puiu et autres acolytes. Pourquoi pas, Eugen Jebeleanu et son courageux Poppy Field / Câmp de maci.

On ne peut garder sous silence la présence de Mara Bugarin, un premier film. L’adolescente des premiers jours se transforme en femme, lors d’une scène d’amour vers la fin du film. Le visage même n’est plus le même. Le corps, où l’on voit une nudité partielle, a aussi changé.

Avec Metronom, titre d’autant plus révélateur, Alexandru Belc continue la percée menée par les Cristian Mungiu, Cristi Puiu et autres acolytes. Pourquoi pas, Eugen Jebeleanu et son courageux Poppy Field / Câmp de maci.

Un début lumineux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alexandru Belc

Scénario
Alexandru Belc
Direction photo
Tudor Vladimir Panduru

Montage
Patricia Chelaru
Musique
[ Artistes variés ]

Alexandru Belc.
Témoigner d’une certaine époque par analogie.

Genre
Drame

Origine
Roumanie
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : roumain; s.-t.a. ou s.-t.f.

Radio Metronom

Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ Films We Like]

Diffusion @
Cinéma du Musée
 Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Montréal Girls

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 juin 2023

★★★

texte
Élie Castiel

La cinéaste, originaire du Salvador,  depuis bien longtemps « québécoise », affiche avec une assurance, par moment touchante, de connivence envers les personnages. Déjà quelque chose de gagné.

Patricia Chica signe un premier

long métrage sur l’amour et le

respect qu’elle ressent pour sa

ville… Montréal

Qu’il s’agisse de Ramy, qu’on avait vu dans Antigone, de Sophie Deraspe, ici tenant le rôle principal avec une assiduité à la fois vulnérable, combattante ou plus encore, ces « filles de Montréal », libres, terriblement physiques, sans aucune inhibition sur les choses du sexe, ne se posant pas de questions sur leur recours à l’anglais comme langue de communication, le plus souvent bilingues et en fin de compte, vivant leur montréalité tous azimuts et développant avec panache ce sens quasi survolté de la franchise.

La cinéaste, plus connue jusqu’ici pour ses courts sujets, s’inscrit finalement dans le long métrage par le biais de la chronique de mœurs. Il n’est donc pas par hasard que la direction photo d’Alexandre Bussière (de nombreux courts et en 2018, Identités, de Samuel Thivierge) capte la métropole comme rarement vue auparavant. Souvent prise en plongée ou contre-plongée, comme s’il s’agissait de la situer dans un contexte mégalopole nord-américain et dans le même temps ouverte à toutes les tentations. Montréal est un personnage à part entière et souvent, le territoire géographique et la vie des individus se confondent avec une matérialité surprenante.

Effectivement, les excès auxquels Ramy s’intègre avec une facilité souvent naïve n’apparaisse pas aussi banals. Si Chica évite le sexe complaisant, il n’en demeure pas moins que les participantes et les participants semblent vivre ces moments avec une dédication surprenante, tout à fait conscient.e.s. que la caméra les capte amoureusement.

Si le roman emblématique Two Solitudes (Deux solitudes) de Hugh MacLennan veut encore dire quelque chose, Montréal Girls présente de multiples solitudes, ces nouveaux arrivants de nombreux pays qui, consciemment ou non ont choisi l’anglais comme langue d’apprentissage. Toutes ces revendications sur la langue, ils ne s’en soucient guère. Ils passeront de l’une à l’autre, évacuant toutes résonnances politiques. La seule séquence où apparaît Martin Dubreuil dialoguant avec Ramy, tous deux face au Saint-Laurent, en est l’exemple le plus édifiant.

Surtout, ces québécois de longue date, de souche étrangère, ont (presque) finalement l’occasion d’avoir du temps-écran dans un film de fiction tourné au Québec. Il est temps.

Et justement, ces « Montréal Girls », affichent toutes une sensation de bien-être, de vivre « le moment », mais qui au fond, cache une solitude, celle de soi, de trouver l’âme-sœur, de penser l’avenir et qui, de loin, dépasse toutes velléités nationalistes.

Surtout, ces québécois de longue date, de souche étrangère, ont (presque) finalement l’occasion d’avoir du temps-écran dans un film de fiction tourné au Québec. Il est temps.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Patricia Chica

Scénario
Patricia Chica
Kamal John Iskander
Direction photo
Alexandre Bussière

Montage
Patricia Chica
Musique
Suad Bushnaq
David Deïas

Patricia Chica.
Parler de ce qu’on connaît.

Genre
Chronique sociale

Origine
Canada
Année : 2022 – Durée : 1 h 35 min
Langue(s)
V.o. : anglais, français; s.-t.a.

Les filles de Montréal

Dist. [ Contact ] @
Filmoption International
[ Objectif 9 ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cinémathèque québécoise

 

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Squaring the Circle
(The Story of Hypgnosis)

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 juin 2023

SUCCINCTEMENT.
Documentaire consacré à l’emblématique studio de conception graphique d’albums Hipgnosis, responsable de la création des pochettes d’albums les plus reconnaissables de tous les temps pour des artistes tels que Peter Gabriel, Pink Floyd, Led Zeppelin et Paul McCartney.

S A N S
COMMENTAIRE
CRITIQUE

3 Raisons (ou moins) pour aller le voir quand même /
1 >  Pour les amateurs d’art pop.
2 >  Ceux qui connaissent Hipgnosis, ce studio consacré à un art inusité.
3 >  Ceux qui suivent les documentaires sur toutes formes d’art.
[ ÉC ]

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Anton Corbijn

Genre
Documentaire

Origine
Grande-Bretagne
Année : 2022 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Squarring the Circle
(The Story of Hypgnosis)

Dist. [ Contact ] @
levelFILM

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement (suggéré)
Visa GÉNÉRAL

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