Playlist

P R I M E U R
[ En Salle ]
Sortie
Vendredi 08 juillet 2022

SUCCINCTEMENT.
Sophie a 28 ans. Elle aimerait être dessinatrice, mais ce serait tellement plus facile si elle avait fait une école d’art. Elle aimerait aussi trouver l’amour, mais ce serait tellement plus facile s’il vous sautait aux yeux.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Si en fait, c’était Nine Antico qui tenait le rôle principal dans cette version amoureuse inspirée par-ci, par-là, des essais de Rohmer (pour la logorrhée qui investit le film) ou encore d’autres dessinateurs de BD (petits hommages sympa). Sur le plan de la parole, rien de nouveau dans le cinéma français d’auteur (ne devrait-on pas dire aujourd’hui « personnel »). Le verbe, même dans les rapports charnels n’a pas la langue dans sa poche. Tout est philosophé chez les Français, même l’ « acte ».

Décupler les expériences sexuelles, une façon meilleure que les autres, pour Sophie, fin vingtaine, d’exister, de confier le corps au rapprochement à l’autre, de tout donner pour mieux espérer.

Et les Hommes, plus propices à l’immédiateté de la conquête physique, sans, la plupart des cas, de compromis – que fera Sophie lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte?

Amours graphiques

Malgré tout, cette aventure, ce n’était que provisoire.

Ce qui surprend, c’est bel et bien de constater que nonobstant son engagement féministe savamment contrôlé, Playlist ne succombe pas aux derniers élans réprobateurs envers la masculinité qui s’affirme.

La mise en scène, chez Antico, consiste à incarner l’aspect graphique de la BD, à lui insuffler diverses cadences selon les circonstances. Si la bande sonore se permet quelques trouvailles intéressantes, c’est pour situer l’âge des personnages. Rythmes du moment, autres époques aussi qui se juxtaposent pour soutenir le rythme du film.

Et Sarah Forestier, traversée par un souci de se démarquer, d’aller plus loin dans sa quête du personnage. De permettre à Sophie de combattre le banal du quotidien en invitant d’autres réalités. En fait, de côtoyer habilement le royaume des possibles. Ses copines, toutes des actrices totalement investies, vivant le présent en « documentarisant » habilement le quotidien.

Lorsque la BD s’incruste dans le monde du cinéma, il invente toutes sortes de trucs pour épater la galerie, les uns comme les autres, les bédéphiles tout autant que les cinéphiles.

Après le court sujet Tonite (2014), Nine Antico surprend avec ce premier long métrage dont l’accueil critique a été injustement mitigé. Comme quoi les bons comptes ne font pas nécessairement les bons amis.

Car les personnages transitoires sont, comme dans la bande-dessinée, aussi multiples qu’interdépendants. (Patrice) Killofer et (Cyril) Pedrosa se présentent comme si de rien n’était pour établir le lien entre la proposition et sa génétique, pour ne pas dire A.D.N.

Comme on peut s’y attendre, le plan fixe domine, le pano est évité de justesse pour extrapoler la frontalité de la BD. De par ce choix plastique, les inter-corporalités s’animent, renvoient à ce rapport avec le sublime et mine de rien, confirment avec délicatesse et abandon le côté romantique du projet. Comme le confirme ce fabuleux plan final.

Après le court sujet Tonite (2014), Nine Antico surprend avec ce premier long métrage dont l’accueil critique a été injustement mitigé. Comme quoi les bons comptes ne font pas nécessairement les bons amis.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nine Antico

Scénario
Nine Antico
Avec la collaboration de Marc Syrigas

Direction photo
Julie Conte

Montage
Carole La Page

Musique
[ Artistes variés ]
True Love Will Find You in the Ed
@ Daniel Johnston

Nine Antico.
Le tout pour le tout.

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 26 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Playlist

Dist. [ Contact ] @
FunFilm

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]