Profession du père

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 12 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
En 1961, Émile, 11 ans, vit avec ses parents dans la ville de Lyon, en France. Le discours télévisé de Charles de Gaulle sur l’autodétermination de l’Algérie a l’effet d’une bombe sur la famille.

En France, durant la guerre d’Algérie, un père entraîne son fils dans une dangereuse vision du monde.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Figure d’autorité lézardée

   Un garçon quitte l’appartement de ses grands-parents où il s’est bien amusé. Il rencontre son père au bas de l’immeuble et marche avec lui. À la suite d’une réflexion des vieux qu’il répète à ce dernier, son paternel lui annonce que ce ne sont pas ses vrais aïeuls mais des personnes âgées qu’il emploie pour lui faire plaisir.

À Lyon en 1961, dans le contexte de la guerre d’Algérie, vit Émile, douze ans qui adule son père André Choulans. Celui-ci lui raconte ses nombreux emplois plus originaux les uns que les autres dans lesquels il a montré du courage. Émile est bon en dessin et transfère finalement ses peurs dans les croquis qu’apprécie son institutrice. André embrigade petit à petit son fils dans une profession de foi envers l’OAS et dans des actions risquées.

Embrigader son descendant dans une profession de foi.

L’adaptation par le réalisateur et Murielle Magellan du roman éponyme de Sorj Chalandon augmente l’aspect de tyran domestique d’André, ce qui suscite des moments angoissants causés par ses sautes d’humeur et ses colères pour un rien modulées avec son côté enjôleur et hâbleur. Denise, la mère interprétée avec finesse par Audrey Dana, tente d’aplanir les conflits que relance son mari qui l’a séduite naguère et qui la fait rire encore. Le regard divergent que les deux portent, pendant un repas de Fêtes de fin d’année, devant la prestation télévisuelle de Michel Simon chantant Mémère, résume bien l’écart qui s’est construit dans ce couple.

Benoît Poelvoorde qui avait été un Émotif anonyme remarquable dans un précédent film d’Améris réussit ici à nous offrir une palette complètement intégrée de variations de jeu qui rendent sensible cette danse quotidienne avec la folie.

Émile, auquel Jules Lefebvre offre toute la candeur constante de son art, est de plus en plus happé dans le périlleux discours de son père et y entraîne en cachette Luca, un enfant pied-noir nouvellement arrivé dans sa classe. La mise en scène d’Améris utilise avec adresse les rues étroites de Lyon qu’il vide de ses passants pour donner à André un théâtre urbain dans lequel il peut proférer ses mythomanies, ses élucubrations aux conséquences désastreuses. Benoît Poelvoorde qui avait été un Émotif anonyme remarquable dans un précédent film d’Améris réussit ici à nous offrir une palette complètement intégrée de variations de jeu qui rendent sensible cette danse quotidienne avec la folie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jean-Pierre Améris

Scénario
Jean-Pierre Améris, Murielle Magellan
D’après le roman éponyme de Sorj Chalandon

Direction Photo
Pierre Milon

Montage
Anne Souriau

Musique
Quentin Sirjacq

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France

Année : 2020 – Durée : 1 h 46 min

Langue(s)
V.o. : français

Profession du père

Dist. [ Contact ] @
Axia Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]