Shehzada

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 février 2023

SUCCINCTEMENT.
Bantu est détesté par son père Valmiki depuis qu’il est tout petit. Samara, son patron,  lui témoigne affection et amour jusqu’à ce qu’il découvre que les Jindal sont ses parents.

CRITIQUE.

★★★ ½

Troisième long métrage de Rohit Dhawan, après Desi Boyz (2011) et Dishoom / Dishonor (2016), deux purs divertissements avec leurs doses intentionnelles d’invraisemblances, ce troisième opus mélange certains genres bollywoodiens avec un tel enthousiasme, entrain et sans-gêne qu’on en sort jouissivement désamorcé malgré nos réserves.

texte
Élie Castiel

De

toute

évidence

Karthik Aryan, le Prince en question, ou le domaine des possibles : tout ce que le héros bollywoodien peut nous réserver. Même dans les scènes d’action, de véritables chorégraphies qui n’ont rien à envier à toutes ces cascades « made in U.S.A. ». Tous les coups sont permis, invraisemblances comme autres moyens de persuasion face à l’ennemi.

L’écran, cette fois-ci, en format CinémaScope n’est plus une simple toile blanche, mais devient l’objet d’un plaisir partagé entre notre propre regard et celui des spectateurs. Le cinéma, pour Dhawan, devient ainsi une expérience sociale sur Grand Écran.

Idem pour les idylles amoureuses, car il n’y en pas qu’une seule dans Shehzada. On passe de l’une à l’autre en ne se posant pas trop de questions. Les raisons : une suite de séquences époustouflantes où on n’a rien à cirer de la vraisemblance, des joutes amoureuses qu’on veut qu’elles finissent bien, des « bad guys » dont on adore leurs mauvaises intentions et qu’on déplore de les voir éliminés car ils réussissent bigrement à ce qu’on les aime.

Se prendre au sérieux, même en déconnant.

Et la réponse à cet échange de bébés nés dans la maternité d’un même hôpital? Ce soir-là, un homme va se sentir coupable de… et magnifiquement campé par Paresh Rawal, immense acteur, toujours du mauvais « à côté de la traque » celui par qui les conneries émergent et empêchent les autres de poursuivre leurs chemins..

Et encore une fois, Bantu (Aaryan) héros malgré lui, héros tel « qu’arrangé avec le gars des vues ». Pour mettre plus de calme à tout ce brouhaha de sensations fortes, quelques numéros musicaux bien structurés. Et comment ne pas se sentir envahi par la musique d’un des piliers de la musique-Bollywood. Unique et inventif Pritam.

Les cinéastes indiens, du moins en grande partie, seraient-ils les gardiens de la morale et de la justice? Les nouveaux philosophes?

Masala, mélodrame à la limite du larmoyant, des thèmes qui nous parlent, comme ceux autour des classes sociales, nouvelle Inde, porteuse d’un groupe de plus en plus important de fortunes colossales, une « nouvelle » bourgeoisie qui peine à accéder à son droit de cité. Une nouvelle Inde au miracle économique faussement démocratisé. Un système de corruption endémique auquel on ne s’attendrait pas d’un pays démocratique.

C’est tout cela Shehzada, à voir de très près. Mais de loin, où sans trop se soucier, un divertissement qui, comme la plupart des films populaires indiens d’aujourd’hui, sont de vraies leçons de morale face à monde imparfait. Les cinéastes indiens, du moins en grande partie, seraient-ils les gardiens de la morale et de la justice? Les nouveaux philosophes?

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Rohit Dhawan

Scénario
Rohit Dhawan
D’après une idée de Trivikram Srnivas

Direction photo
Sudeep Chatterjee
Sanjay F. Gupta

Montage
Ritesh Soni
Musique
Pritam

Rohit Dhawan.
Le temps de mûrir la proposition.

Genre(s)
Action

Origine(s)
Inde

Année : 2022 – Durée : 2 h 22 min
Langue(s)
V.o. : hindi; s.-t.a.

The Prince

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Yash Raj Films ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]