Something You Said Last Night

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 07 juillet 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Ren, italo-canadienne, quitte Sienne avec ses parents et sa jeune sœur pour passer des vacances. Sa famille ne sait pourtant pas que la jeune femme transgenre de 20 ans vient de perdre son emploi.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

Nul

besoin

de

le dire

Tout est dans le regard posé par Luis De Filippis, transgenre italo-canadienne, dans ce premier long métrage inusité, notamment par sa forme, hyper-minimaliste, intransigeante, pas du tout habituelle, proposant, peut-être par goût de la provocation, quelque chose de transgressivement palpable, autant sur la plan de la mise en scène que du traitement.

Justement, par une mise en perspective dénuée de tout évènement spectaculaire, reposant sur les banalités qu’on se dit, notamment celles émanant de la mater familias, qui contrôle le quotidien sans qu’elle se rende compte qu’il n’est pas vraiment ainsi.

De Filippis, après un premier court, For Nonna Anna (2017) – Prix du jury / court métrage à Sundance, en 2018, signe ici le film qui lui tenait à cœur, parler de sa condition, pertinemment sans en parler. 

Une discrétion péremptoire.

Dans cette famille italienne qui passe ses vacances dans un appartement loué pour la circonstance dans un lieu de villégiature, le quotidien est fait de paroles banales, de discussions parfois acerbes, de ces silences qu’on se plaît à accepter grâce au portatif des unes et de l’autre, le père, préférant prononcer le moins de mots possibles; ce comportement étant vu comme une manière d’échapper aux revendiques possibles.

Ren (magnifique Carmen Madonia, elle aussi trans) transmet toute l’ambigüité du personnage tout en s’intégrant comme dans une sorte de mise en abyme intellectuelle (et faciale) à De Filippis elle-même. Elle a compris quelle était la proposition de la réalisatrice; d’une part parce qu’elles vivent toutes les deux une transsexualité assumée, mais surtout que cette conditin n’a nul besoin d’être illustrée à l’écran à coups de situations trop évidentes.

À partir d’un sujet rebattu à toutes les sauces, Luis de Filippis organise un petit tour de force tout à fait singulier, particulièrement exprimé par le titre du film, tout le contraire de ce qu’il prétend être.

Ren semble ne pas avoir d’enracinement – est-ce parce qu’elle se pose, intérieurement, trop de questions, ou peut-être qu’elle réfléchit sur ce que sera sa vie, hors du nid familial. Ren laisse aux spectateurs le soin de deviner sa pensée, même si tout est fait pour les dissuader de se laisser séduire par cette aura de mystère.

Après tout, ce qu’on vit en famille – celle-ci trop ouverte d’esprit, est à cent mille lieues du regard extérieur. Il dira, dans ses mots les plus lucidement exprimés – « I got fired » (J’ai perdu mon travail).

Le reste, c’est continuer à profiter de ce lieu de vacances hors du temps avant que le réel n’impose, parfois agressivement, son droit de cité.

À partir d’un sujet rebattu à toutes les sauces, Luis de Filippis organise un petit tour de force tout à fait singulier, particulièrement exprimé par le titre du film, tout le contraire de ce qu’il prétend être.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Luis De Filippis

Scénario
Luis De Filippis
Direction photo
Norm Lia
Montage
Noemi Katharina Preiswerk
Musique
Ella Van Der Woude

Luis De Filippis.
L’entière sensation « d’être ».

Genre
Comédie dramatique

Origine
Canada
Suisse
Année : 2022 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)
V.o. : anglais, italien; s.-t.a.

Something You Said Last Night

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Indiana Jones and the Dial of Destiny

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 30 juin 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
1969. Sur le point de prendre sa retraite, le docteur Jones (Indy) décide d’aider sa filleule Helena Shaw à trouver un artefact rare, le fameux cadran d’Archimède.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★Suite

Lynch/Oz

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 30 juin 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Le réalisateur a invité sept critiques de cinéma et cinéastes américains et leur a donné carte blanche pour explorer leurs propres théories sur la relation entre David Lynch et The Wizard of Oz.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

Trop

de

rideaux

Le chien Toto déplace un rideau et Dorothy découvre la supercherie de l’image et de la grosse voix du magicien. Nous sommes dans The Wizard of Oz (Le magicien d’Oz), de Victor Fleming, d’après le roman de Lyman Frank Baum, qui connut un succès mitigé en 1939, surtout en comparaison à Gone With The Wind (Autant en emporte le vent), réalisé par le même cinéaste.

Cette scène et de nombreuses autres font partie de ce long métrage du réalisateur suisse Alexandre O. Philippe, maintenant résident aux États-Unis, sur les liens qui unissent la filmographie de David Lynch et ce conte bizarre pour enfants. Philippe, auteur du remarqué 78/52: Hitchcock’s Shower Scene sur Psycho (Psychose) convie sept personnes, Amy Nicholson, Rodney Ascher, John Waters, Karyn Kusama, le duo  Justin Benson Aaron Moorhead et David Lowery à discourir en six chapitres sur divers aspects des irrigations thématiques entre l’œuvre de Lynch et Oz.

Une mise en perspective discursive.

La critique Amy Nicholson lance le bal de belle manière par Wind montrant le caractère étrange de la bande son de Wizard. La réalisatrice Kusama souligne la pratique de la synchronisation labiale (Lipsync) dans le film et son emploi répété par David. Les sections dus aux autres collègues sont de valeurs très inégales, se perdant dans des considérations autobiographiques tout en remarquant la présence constante des rideaux, des noms de Dorothy et des références à son interprète Judy Garland et autres indices dans les recoins et les scènes de l’auteur de Twin Peaks.

La nature de ce travail semble le destiner à une version DVD qui permettra une consultation plus aisée. Cette compilation hétérogène pâlit devant la pertinence encore évidente du David Lynch: The Art Life d’Olivia Neergaard-Holm, Rick Barnes et John Nguyen, sorti il y a déjà sept ans.

Philippe rajoute une ribambelle d’extraits de films de toutes sortes pour illustrer ces rapprochements quelquefois tirés par les cheveux mais aussi par trop évidents. La nature de ce travail semble le destiner à une version DVD qui permettra une consultation plus aisée. Cette compilation hétérogène pâlit devant la pertinence encore évidente du David Lynch: The Art Life d’Olivia Neergaard-Holm, Rick Barnes et John Nguyen, sorti il y a déjà sept ans.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alexandre O. Philippe

Scénario
Alexandre O. Philippe
Direction photo
Robert Muratore

Montage
David Lawrence
Musique
Aaron Lawrence

Alexandre O. Philippe.
Adopter une approche similaire.

Genre
Documentaire

Origine
États-Unis
Année : 2022 – Durée : 1 h 48 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Lynch/Oz

Dist. [ Contact ] @
[ Dogwoof ]

 

 

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement (suggéré)
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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