Mistral Spatial

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Un épisode étrange bouleverse la vie de Sam.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Trois

actes

dans

la vie

de

Sam

Le soir d’une rupture amoureuse, Sam se
réveille plusieurs heures plus tard sur un
passage piétonnier d’une rue secondaire
alors peu achalandée de Montréal.

Sam collectionne les sons et en produit également pour un studio d’enregistrement d’images. Il joue du thérémine, cet instrument musical inventé il y a un siècle. Les ondes qu’il y suscite semblent produire une réaction dans la stratosphère acoustique

Ce premier long métrage de Marc-Antoine Lemire, connu surtout pour le court métrage Pré-Drink, plébiscité dans de nombreux festivals, se présente sous la forme de trois actes dont l’enrobage visuel est très différent. Le premier est cadré assez serré et permet de comprendre l’angoisse montante du protagoniste qui cherche ailleurs des explications à son évanouissement.

Au réveil, tout est possible…

L’emploi de projections sur les murs ou les meubles rappelle certains moments de la relation déchue. Sam, avec l’aide d’amis, explore ensuite les effets des ondes qu’il crée dans d’autres lieux. L’emploi du noir et blanc contrasté renforce le caractère artisanal de cette quête.

Des indices parsemés dans les actes précédents amène le protagoniste dans un camp de vacances pour adultes avec Marie Brassard dans le rôle de la cheffe. L’appropriation culturelle de certains animaux semble y aller de soi. La campagne, la forêt, les étendues d’eau et les personnages sont filmés dans des couleurs fortes qui accentuent le caractère ludique de ce troisième acte redoublé par l’animation cascadante des dessins de Vincent Éthier.

La fluctuante interprétation de Samuel Brassard n’est toujours pas au niveau de la mise en scène et du scénario dans cette comédie, par moments, déroutante et qui reflète un tant soit peu l’air du temps.

La plupart des personnages principaux portent des variations simples de leurs véritables prénoms d’acteurs. La fluctuante interprétation de Samuel Brassard n’est toujours pas au niveau de la mise en scène et du scénario dans cette comédie, par moments, déroutante et qui reflète un tant soit peu l’air du temps.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marc-Antoine Lemire

Scénario
Marc-Antoine Lemire

Images
Olivier Racine
Montage
Anouk Deschênes
Musique
Kerry Bursey, Lydia Képinski
Aleks Schumer, Pierric Soucy

Marc-Antoine Lemire.
Expérimenter avec la forme de l’esthétique et du récit.

Genre(s)
Comédie de science-fiction
Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 1 h 42 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Mistral Spatial

Dist. [ Contact ] @
H264

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc

 Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

No Bears

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Dans un village iranien proche de la frontière, un metteur en scène est témoin d’une histoire d’amour tandis qu’il en filme une autre. La tradition et la politique auront-elles raison des deux?

COUP de ❤️
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★ ½

C’est à la frontière entre l’Iran et la Turquie, alors qu’il était en liberté conditionnelle, que Jafar Panahi a tourné, en toute discrétion, son dernier film. C’est ce qui explique également que le couple qui veut quitter le pays est installé à la frontière, territoire neutre, et la femme peut se permettre de ne pas porter le voile, en attendant les (faux) passeports tant convoités. Après le tournage, ça a valu à Panahi l’emprisonnement.

Dépasser

volontairement

les

limites

de

l’ingérence

texte
Élie Castiel

Et si les films romancés ressemblaient dorénavant à cette récente merveille du cinéaste persan? Dans un village iranien où les bouleversement politiques des grandes villes ou de la capitale semblent ne pas préoccuper les habitants, un récit aux amours impossibles, assujetti aux strictes préceptes de la tradition. L’autre, un couple qui désire quitter un pays régi par un Islamisme intolérant.

Jafar Panahi se donne un rôle, celui d’un documentariste venu dans ce petit patelin pour saisir quasi à l’improviste quelques moments du quotidien des habitants. Mais une photo pourrait changer le déroulement des évènements. D’ailleurs, Panahi ne sera jamais des plans tournés à la frontière (toujours en prison dans son pays), même si lors d’une envolée nocturne en voiture…

La photo en question : une image pourtant discrète, même innocente, entre un jeune homme et une jeune femme qui se sont promis un amour éternel, donc de s’épouser. Mais la jeune et jolie jeune fille est promise, par arrangement (et aussi convoitée) à quelqu’un d’autre.

Tout face à face peut paraître suspect.

Pas trop compliquées comme intrigues entre les mains de Jafar Panahi. Les comportements, les gestes, la direction d’acteurs (à qui le cinéaste donne ici beaucoup plus d’importance que dans ses films précédents), et d’autres facteurs de la fiction sont assez tempérés pour que No Bears établisse un sain équilibre entre le documentaire et la fiction, entre le drame et le quotidien, entre le pathos et la manipulation. Mais consciemment aussi, un regard sur les images en mouvement et ce qu’elles recèlent comme informations autant du privé que du public. Car la caméra n’est-elle pas une spoliatrice de vie, d’instants, d’images, d’histoires et de récits qu’on vole par intrusion, par intervention inventée.

Le cinéaste se donne un rôle ou plutôt, vu les circonstances, s’impose un personnage. Il est tout à fait conscient de cette nouvelle donne apportée au film et tentera par tous les moyens de l’assurer le mieux possible en se résolvant à un jeu nuancé, volontaire distant, apportant parfois son grain de sel avec un humour maladroit, mais circonstanciel.

Panahi, le cinéaste, Panahi le personnage reprend la route vers la grande ville. Le plan devient noir quelques secondes avant le générique de fin. Malgré sa simplicité et son côté fictif romancé, plutôt grâce à ces deux éléments, No Bears est un grand film.

Ce qui pourrait s’évérer un mélodrame se transforme par l’objectif de la caméra d’Amin Jafari – à qui l’on doit la très belle image de l’éthéré Hit The Road (Jaddeh khaki / En route) de Panah Panahi, fils de Jafar P. – en une sorte de balade anodine qui, du coup, prend les formes de la tragédie. Mais Panahi, toujours vigilent, sait comment éviter l’excès, l’ostentatoire.

Panahi, le cinéaste, Panahi le personnage reprend la route vers la grande ville. Le plan devient noir quelques secondes avant le générique de fin. Malgré sa simplicité et son côté fictif romancé, plutôt grâce à ces deux éléments, No Bears est un grand film.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jafar Panahi

Scénario
Jafar Panahi
Images
Amin Jafari
Montage
Amir Etminan
Musique
Ne Koolai Etminan

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Iran

Année : 2022 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : persan; s.-t.a. & s.-t.f.

Aucun ours
Khers nist

Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ FilmsWeLike ]

 

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rojek

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Portraits de la vie de certains groupes dans le Kurdistan syrien.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

 

Dans une région

pour

le moment apaisée

 

Des femmes surtout remplissent des sacs de grains et les mettent dans des camions. La scène a un côté bucolique vite démentie par la suite.

Nous sommes dans le Rojava, région kurde de la Syrie. Daech, aussi appelé l’État islamique, a été vaincu en 2017 mais la région est peu sure encore car la Syrie a aussi été en proie avec une très meurtrière guerre civile.

Des plans pris de drones survolent des petites localités puis arrivent au-dessus d’un immeuble. C’est une prison et des hommes surtout y sont interviewés. La caméra est fixe et cadré d’assez près. Les individus s’expriment dans plusieurs langues selon leur bon vouloir, acceptées par leur interlocutrice, la réalisatrice qui pose les questions.

Répondre aux questions dans sa propre langue.

Un ou deux portraits-types de ces prisonniers se construit selon leur point de départ, leur embrigadement, leur activités durant la montée de Daech et sa défaite subséquente. Le montage ne permet pas de dire si d’autres questions plus précises sur leurs implications ont été posées et répondues. Plusieurs parlent de cellules dormantes, de dirigeants cachés et de tractations entre des gouvernements.

Une femme dont le voile recouvre presque tout le visage apparaît la plus déterminée. Elle a joui d’un statut privilégiée par ses fonctions et donne des opinions contredites par certains des témoignages précédents ou subséquents des autres détenus.

La cinéaste montréalaise Zaynê Akyol, à la suite de plusieurs séjours dans cette partie du Moyen-Orient, nous en offre, dans ce long métrage dont le titre signifie « un jour », un portrait vivement contrasté d’une région meurtrie.

La cinéaste retourne auprès d’une unité féminine de l’armée kurde comme elle l’avait fait dans Gulîstan, terre des roses. L’entraînement semble aussi précis, le discours sur l’appui extérieur laconique et les plans pris de drone ou au ras du sol agrandissent de belle manière l’image de ces combattantes. Certaines dirigent les contrôles routiers contre la contrebande d’armes, de pétrole ou l’infiltration pouvant aider les cellules dormantes. La caméra d’Arshia Shakiba et de Nicolas Canniccioni engrange des images parlantes tant de jour comme de nuit avec ces feux dont l’origine est inconnue et qui rougissent puis noircissent ces plaines.

La cinéaste montréalaise Zaynê Akyol, à la suite de plusieurs séjours dans cette partie du Moyen-Orient, nous en offre, dans ce long métrage dont le titre signifie « un jour », un portrait vivement contrasté d’une région meurtrie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Zaynê Akyol

Scénario
Zaynê Akyol
Images
Nicolas Cannicioni
Arshia Shakiba
Montage
Mathieu Bouchard-Malo
Musique
Roger Tellier-Craig

Zaynê Akyol.
Sur le vif du sujet.

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 2h 06 min
Langue(s)
V.o. : mixte; s.-t.f.

Rojek
[ Un jour ]

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3.

Diffusion @
Cinéma Beaubien

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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