Une histoire sur le goût de la langue

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Rappel de l’histoire de la langue française au Canada.

 

Une langue

au

long cours

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Un leader syndical se souvient de l’attitude de sa mère concernant la langue dans un petit village à majorité anglophone de l’Estrie.

Le français en Nouvelle-France et dans toutes les entités politiques différentes qui se sont succédé depuis le traité de Paris constitue le sujet de nombreux livres, mémoires, études et autres débats contradictoires depuis au moins deux cents ans. La réalisatrice Hélène Choquette, dans ce long métrage, a le mérite d’en donner un aperçu vivant et imagé.

La recherche d’archives a été bien menée et l’on peut en remarquer certaines plus évidentes dans le contexte. Il est toutefois étonnant que le Speak White de Michèle Lalonde, dans sa version de La nuit de la poésie 27 mars 1970 (1971), ne soit venu illustrer et appuyer les propos d’un intervenant dans la dernière partie de l’exposé visuel. Des débuts de citations se retrouvent virtuellement placés sur des murs tels des graffitis bien stylés. Un montage précis rapproche avec bonheur la condition ouvrière des paroles d’une chanson de Charlebois et Ducharme.

Conserver la langue est toujours dans le domaine du possible.

L’éventail étendu et coloré des personnes ressources qu’elles soient universitaires, artistes, femmes politiques ou autres amène le champ d’investigation dans des domaines variés. Certaines expressions épinglées en feront sourire quelques-uns et pas seulement les terminologues qui ont aussi mis la main à la pâte.

Mu par un optimisme tempéré, ce film pourra ainsi servir de point de départ plus informé à d’autres discussions sur ce sujet qui n’a pas fini de faire travailler les esprits chagrins ou non.

L’importance de la Révolution française puis de la séparation de l’Église et de l’État dans ce pays ont favorisé la montée de l’ultramontanisme au Canada français et monseigneur Bourget aurait ainsi eu droit de cité. L’immigration massive aux États-Unis est trop rapidement évoquée et la figure de Jack Kerouac oubliée.

Ce documentaire répond une nouvelle fois à la fameuse question d’Yvon Deschamps : les unions quossa donne en fournissant de nombreux exemples de luttes pour des contrats discutés, négociés et signés dans les deux langues officielles. Mu par un optimisme tempéré, ce film pourra ainsi servir de point de départ plus informé à d’autres discussions sur ce sujet qui n’a pas fini de faire travailler les esprits chagrins ou non.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hélène Choquette

Scénario
Hélène Choquette

Direction photo
Joël Provencher

Montage
Dominic Lessard

Musique
Anthony Razankovic

Hélène Choquette.
Dialoguer avec les mots.

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2022 – Durée : 1 h 16 min
Langue(s)
V.o. : français

Une histoire sur le goût de la langue

Dist. [ Contact ] @
La bille bleue média
Diffusion @

[ Cinémathèque québécoise ]

Classement (suggéré)
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Petite nature

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Johnny a dix ans. Mais à son âge, il ne s’intéresse qu’aux histoires des adultes. Cette année, il intègre la classe de Monsieur Adamski, un jeune titulaire qui croit en lui et avec lequel il pousse la porte d’un nouveau monde.

La banlieue

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Après la coréalisation du remarquable Party Girl avec Marie Amachoukeli Barsacq et Claire Burger, le comédien Samuel Theis souligne à gros traits un premier long métrage d’une simplicité étonnante.

Pas de récit, mais du ressenti, du vécu, des situations où la normalité ou la marginalité de la vie s’incruste dans le quotidien, faisant du plan un outil d’enregistrement, de prise en charge, de quelque chose qui a à voir avec l’instant même.

Allure androgyne. Est-ce un garçon ou une fille? À 10 ans, Johnny préfère la compagnie des adultes, même lorsqu’il est à table avec sa famille et même lorsque des invités se présentent. En classe, il fait transparaître sa différence, s’en fichant éperdument des réactions.

Johnny aime… ce qui le pousse à… ou est-ce suite aux conseils d’une jeune fille plus âgée que lui?

Dix ans et déjà en crise existentielle.

Qu’importe, puisque Petite nature est un film de mise en scène, là où les événements, les situations ne sont que des pièces à conviction pour que la caméra de Jacques Girault (de l’inédit ici Sous le béton, de Roy Arida) puisse se frayer un passager à travers non seulement les lieux, mais quasiment explorant le for intérieur des personnages, notamment celui de Johnny (excellent Aliocha Reinert dans son premier geste à l’écran). Il déploie autant de bonne volonté que de cynisme, autant d’innocence que de pugnacité (une séquence équivoque saura vous décontenancer).

Johnny cherche le père qui vient de foutre le camp, faute de quoi il s’invente une vie (car il est déjà assez adulte) où il ne peut compter que sur lui. Samuel Theis, sur ce point souligne les frontières fragiles entre les « jeunes âges » et la maturité, entre le temps qui passe et le présent, entre tout accepter et la débrouille.

Un premier long troublant, presque pédagogique, même si Theis se retient pour ne pas trop pousser, prouvant jusqu’à quel point le métier de réalisateur est définitivement fait pour lui.

Un milieu anxiogène traverse la vie de Johnny, notamment en raison de la vacuité intellectuelle du milieu où il évolue et où tous les coups sont permis.

La banlieue, les HLM, la mixité des origines, une autre France (c’est à Forbach, quelque part dans l’Est de la France que ça se passe). On parle souvent de Metz, comme si à Metz, tous les possibles pouvaient se réaliser.

Un premier long troublant, presque pédagogique, même si Theis se retient pour ne pas trop pousser, prouvant jusqu’à quel point le métier de réalisateur est définitivement fait pour lui.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Samuel Theis

Scénario
Samuel Theis
Gaëlle Macé (consultante)

Direction photo
Jacques Girault

Montage
Nicolas Desmaison
Esther Lowe

Musique
Ulysse Klotz

Samuel Theis.
L’approche des possibles.

Genre(s)

Drame

Origine(s)
France

Année : 2021 – Durée : 1 h 34 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Softie

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien

[ Cinéma Moderne ]
[ Cinémathèque québécoise ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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