The Territory

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 26 août 2022

SUCCINCTEMENT.
En Amazonie, une Première nation défend son lieu de vie.

CRITIQUE.
★★★ ½

texte
Luc Chaput

Forêt

de

convoitises

Un Amérindien du Brésil montre à de plus jeunes membres de sa communauté l’utilisation de drones.

La déforestation en Amazonie occupe dans la conscientisation aux changements climatiques une place importante puisque cette grande étendue est considérée comme le poumon de la planète et son emblème le plus visible. Dans l’état de Rondonia, frontalier de la Bolivie, se trouve les Uru-eu-wau-wau. Le directeur photo américain Alex Pritz (When Lambs Become Lions) s’y est rendu pour documenter sur plusieurs années l’arrivée de colons et la lutte de ce peuple aborigène pour préserver son lieu de vie et sa culture.

Il est d’ailleurs étonnant que le nom de Vincent Carelli et celui de son organisation Video nas Aldeias (Vidéos dans les villages), qui forme et fournit depuis 1986 de l’équipement de tournage aux populations des Premières nations brésiliennes ne soient nullement mentionnés ni dans le générique final ni dans le dossier de presse.

La production a fourni des caméras à certains membres de cette tribu et Tangãi est reconnu comme co-directeur photo du long métrage coproduit par l’association indigène Jupau. Des batraciens, fourmis et papillons animent la forêt luxuriante dans une bande-son vibrante pendant que ces êtres y vaquent à leurs diverses occupations journalières. Ari et Bitaté apparaissent comme les leaders de ce groupe qui veut défendre l’intégralité de son territoire.

Préserver un lieu et une culture.

Les aide Neidinha, écologiste vivant dans une ville de la région et alarmée par les discours puis l’élection de Jair Bolsonaro en octobre 2018.  Deux colons Sergio, plus âgé et légaliste, et Martins, qui veut s’établir dans la forêt  sont les représentants de l’esprit de la Frontière qui semble avoir migré des westerns dans ces lieux et qui en change rapidement l’aspect.

Le montage est vif et alterne avec bonheur entre les divers épisodes et intervenants de ce drame ordinaire qui se serait passé loin des réseaux d’informations avant l’arrivée des citoyens-vidéastes.

Il est d’ailleurs étonnant que le nom de Vincent Carelli et celui de son organisation Video nas Aldeias (Vidéos dans les villages), qui forme et fournit depuis 1986 de l’équipement de tournage aux populations des Premières nations brésiliennes ne soient nullement mentionnés ni dans le générique final ni dans le dossier de presse.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alex Pritz

Direction photo
Alex Pritz

Tangãl Úru-eu-wau-wau

Montage
Alex Pritz
Carlos Rojas

Musique
Katya Mihailova

 Alex Pritz, réalisateur.
Donner la voix aux oubliés.
Crédit : Chelsea Lauren

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Brésil, Danemark

États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 25 min

Langue(s)
V.o. : portugais; s.-t.a.

O Território

Dist. [ Contact ] @
Equinoxe Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Three Thousand Years of Longing

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 26 août 2022

SUCCINCTEMENT.
Alithea Binnie, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Par un concours de circonstances « exceptionnelles », elle rencontre un génie qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. 

COUP de ❤️
de la semaine.

CRITIQUE.
★★★★ 

texte
Élie Castiel

Entre l’allégorie

de l’imaginaire

et

le retour vers soi

De son vrai nom Yorgos Miliotis, George Miller délaisse ses premières ambitions apocalyptiques des Mad Max (même s’il annonce deux autres chapitres, l’un en 2024, Furiosa (?), qui pourrait changer de date et l’autre en 2027 – nous souhaitons qu’il se dépêche) pour proposer un conte philosophique tiré (et non pas le vilain mot « basé ») d’une nouvelle de A.S. Byatt qui se transforme en récit romantique.

En effet. À 77 ans, âge vénérable, sans doute que Miller s’accroche à son existence, reflète sur son parcours artistique, mais également sur ses origines, ses racines helléniques que plusieurs de la génération de ses parents ont dû modifier pour fins de reconnaissances sociales et par défaut, de possibilités de réussites.

Miller n’a jamais été aussi Grec que dans Three Thousand Years of Longing. Film brillant, lucide, d’une poésie à la fois ludique, enchantée, nous ramenant à nos fantasmes d’enfance, mais dans le même temps, racontant certaines légendes de notre civilisation occidentale. Comment s’est-elle formée?

Il parlera du Roi-sage Salomon et de son attrait pour la légendaire Reine de Saba, il mettra en valeur les vertus démocratiques de Soliman le Magnifique. Faits historiques, légendes, mythes?

Un rapport de forces qui tentent de s’équilibrer.

Peu importe, puis qu’en parlant de « mythes », la Grèce antique refait furtivement surface ici, sans trop de démonstration, se joignant aux autres civilisations pour « expliquer » en quelque sorte la nôtre. Il n’est jamais question de Christianisme puisque celui-ci serait le produit des autres et que sans les autres, il n’aurait pas eu lieu, ne se serait pas manifesté.

Le George Miller de Three Thousand Years of Longing est oriental, fier de ses sources premières, le film étant comme une sorte de parcours thérapeutique qui confronterait le cinéaste à ses propres interrogations.

En même temps qu’une pause bien salutaire qui le reposerait de ses films dits « d’action », pleins de bruits et de fureur, le nouvel opus parle de solitude, de la création, de cette pulsion incontrôlable du rapprochement des corps, de s’identifier ou encore mieux de se confier et de s’unir à quelqu’un, quitte à ce qu’on l’invente.

Alithea (en grec « vérité »), ce n’est pas surprenant. C’est non pas, pour Tilda Swinton, parfaite dans ce rôle, découvrir , mais surtout ce qui donne un élan à la vie, à l’existence terrestre.

Attention : Three Thousand Years of Longing / Trois mille ans à t’attendre n’est pas un film d’action – sauf pour quelques séquences furtives pour fins pédagogiques, mais une proposition romantique, un discours philosophique sur la nature du monde, sur notre approche de la vie et des relations humaines, sur notre soif insurmontable de conflits, sur la jalousie, le pouvoir, la trahison, même au sein d’une même famille.

En attendant, Three Thousand Years of Longing demeure un conte philosophique bouleversant sur la condition humaine. Attendrissant, et pourquoi pas, divertissant.

La presse cinématographique, mitigée. Ce qui prouve, jusqu’à un certain point que l’acte critique est un exercice subjectif.

Il n’est pas donc pas surprenant qu’à l’instar du Djinn (Idris Elba, géant, dans les deux sens du terme), Alithea est célibataire (même si elle mentionne qu’elle a déjà été mariée). Deux héros solitaires (relation aux westerns de la grande époque) marchant droit devant, dans une route droite qui les mène nulle part, ou plutôt « oui », vers des ailleurs à découvrir, vers une planète-terre qui ne cesse de briller et en même temps de brouiller les pistes, comme il se soit.

George Miller philosophise le propos avec un grain de sel, un humour pince-sans-rire, là où l’ironie est une forme de qualité. Non pas pour dérouter, mais plutôt pour accentuer le propos.

Des éléments visuels, illustrés sans trop d’ampleur, arrivent à donner un sens au discours millerien, à ses envies de finalement parler de lui et de nous. Mais le plus important dans cette aventure, c’est bel et bien que le cinéaste n’a pas hésité une seconde à prendre le risque de peut-être décevoir ses fans mad-maxés depuis la première mouture.

Mais ne nous avait-il pas proposé, en 1992, le lumineux Lorenzo’s Oil / L’huile de Lorenzo? Une première pause pour montrer que son flair artistique est varié. En attendant, Three Thousand Years of Longing demeure un conte philosophique bouleversant sur la condition humaine. Attendrissant, et pourquoi pas, divertissant.

La presse cinématographique, mitigée. Ce qui prouve, jusqu’à un certain point que l’acte critique est un exercice subjectif.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
George Miller

Scénario
George Miller, Augusta Gore
D’après la nouvelle de A.S. Byatt
The Djinn in the Nightningale’s Eye

Direction photo
John Seale

Montage
Margaret Sixel

Musique
Tom Holkenborg

[ Junkie XL ]

John Seale (gauche, images) et George Miller, cinéaste.
Une nouvelle aventure cinématographique.

Genre(s)
Conte

Origine(s)
Australie

États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 49 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a.

& Version française
Trois mille ans à t’attendre

Dist. [ Contact ] @
Entract Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Une histoire à soi

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 26 août 2022

SUCCINCTEMENT.
Cinq adultes adoptés à l’international reviennent sur leurs itinéraires.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Si près, si loin

À l’occasion de la rencontre avec une responsable d’organisme d’adoption, une jeune femme découvre de nombreux faits sur ses origines.

Elle-même adoptée sous X en France, l’universitaire Amandine Gay, présente plusieurs cas dans le domaine international. Après un court extrait sur une fondation française illustrant l’ancien discours, des témoignages basés sur les voix off, les archives filmiques, et photographiques et ainsi que des écrits divers de cinq personnes sont ainsi déroulés dans un montage qui permet les rapprochements et souligne également les différences.

Comme au premier jour.

Après Ouvrir la voix, la réalisatrice Amandine Gay apporte, par ce documentaire émouvant, un regard et une parole nécessaires sur la place de l’adoption dans notre univers si changeant.

Un travail en amont a permis de recruter 93 candidats. Au terme du processus, Joohee, Anne-Charlotte, Céline, Niyongira et Mathieu ont été sélectionnés d’après la qualité de leurs informations et la diversité de leurs parcours. Le rapport avec le pays d’origine devient au cours de ses récits, une donnée cruciale. La place que la nouvelle famille au sens large (amis, parentèle) accorde à cet intérêt est un autre facteur de construction d’une identité. Ainsi certains retrouvent et emploient leurs prénoms d’origine. En filigrane au début et de manière ensuite plus directe, la cinéaste nous fait saisir le fait que la gratitude d’avoir été adopté dans une bonne famille est une avenue à double sens. Car l’enfant a aussi permis de combler à sa façon et sur le long terme ce désir d’être deux plus un autre.

Après Ouvrir la voix, la réalisatrice Amandine Gay apporte, par ce documentaire émouvant, un regard et une parole nécessaires sur la place de l’adoption dans notre univers si changeant.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Amandine Gay

Scénario
Amandine Gay

Direction photo
Enrico Barolucci

Montage
Enrico Bartolucci

Musique
Arnaud Dolmen

Ifé

Amandine Gay, cinéaste.
Le regard de l’autre.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
France

Belgique

Année : 2021 – Durée : 1 h 40 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. / s.-t.f.

A Story of One’s Own

Dist. [ Contact ] @
Cinémathèque québécoise
[ Les Films du Losange ]

Classement (suggéré)
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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