Medea

Nos plus sincères remerciements vont à Dimitris Athanitis, cinéaste grec, un des membres
fondateurs et premier secrétaire de la Hellenic Film Academy (Académie du cinéma hellénique),
pour nous avoir permis de visionner une copie finale de son projet, Medea (Mýdeia), d’après Euripide.

Un projet cinématographique obsessionnel.

SUCCINCTEMENT.
La fin de l’histoire d’amour entre Jason et Médée, dès leur arrivée à Corinthe.

CRITIQUE.
[ Découverte ]

★★★★ ½

texte
Élie Castiel

Un projet ambitieux inconcevable qui traverse son esprit depuis des années, une idée intarissable qui tient de l’obsession, celle propre aux créateurs qui fantasment sur une simple image, un concept abstrait, aboutir à une relecture d’un texte antique et, ultime transgression, le déconstruire de façon à l’actualiser.

Acte « féministe » émanant d’un réalisateur gynophile? Nullement. Au contraire, un geste érudit, un rapport à la femme dénué de toute analyse freudienne compliquée ou de compromis (dé)raisonnnables. Entre Dimitris Athanitis et « sa » Médée, un rapport implicite intrinsèque, dans l’écrit, dans le concept hautement méritoire du personnage, mais, au contraire, manifeste dans la représentation. Médée, l’ex-épouse de Jason, la sorcière sensuelle d’une contrée « sauvage » qui a trahi les siens par amour, passion et sans doute goût insatiable de liberté. Et puis, la trahison. Est-ce nécessaire de plonger dans l’intrigue, mille fois racontée?

Les dix premières minutes de Medea et les dix finales se chargent de montrer l’(anti)héroïne dans une position de force, une femme face à la nature austère d’une Grèce antique sise dans une terre rocailleuse quasi inhospitalière, mais adorée des Dieux, les vents menaçants de cet empyrée où se manifestent régulièrement des divinités en colère.

Et puis un film. Une œuvre, sans doute sa meilleure, qui défie les règles de la narration linéaire même si l’horizontalité du plan, la caméra enquiquineuse et le goût pour la tragédie fondatrice se manifeste tout au long du film.

La certitude d’une sensualité vengeresse.

Mais un ajout, encore une fois, une sorte de transgression normative qui consiste à justifier la prise en charge de moments narratifs, hors l’œuvre original. Comme un péché de jeunesse irréversible qu’on ne veut nullement condamné.

Les dix premières minutes de Medea et les dix finales se chargent de montrer l’(anti)héroïne dans une position de force, une femme face à la nature austère d’une Grèce antique sise dans une terre rocailleuse quasi inhospitalière, mais adorée des Dieux, les vents menaçants de cet empyrée où se manifestent régulièrement des divinités en colère. Médée (et Athanitis) en est consciente, puisque sa proximité aux Dieux lui permettent cet affront. Aucun dialogue, seuls les sons de la nature (magnifiquement orchestrés par Mihalis Sarimanolis), inquiétants, surréalistes, hors-normes, se substituant à la quiétude humaine, elle, fabriquée.

Dimitris Athanitis n’est pas tout seul dans cette magnifique aventure. Pier Paolo Pasolini (pour l’austérité de la nature), un certain cinéma de l’Est, notamment des années 60 (pour la rigueur des plans) et un rapprochement au drame shakespearien sont au rendez-vous en forme d’hommage discret, latent, qu’on devine entre les branches.

Magnifiques images en noir et blanc également (hommage sans doute aux premières transpositions de tragédies grecques de Michael Cacoyannis et que, ici, la caméra de Yannis Fotou se (com)plaît à conquérir avec une justesse remarquable. Le corps et surtout l’esprit se rapproche dans une sorte de mouvement intime, quasi incestueux qui correspond « royalement » à ce lien qui existe, chez tout individu, cette frontière entre la concrétude du réel et le conceptuel, l’abstrait de la pensée.

Médée et Jason.
Une confrontation dévisagée.

Hommage plutôt que trahison à l’auteur hellénique. Un face à face percutant entre l’Artiste (Athanitis) et le Poète (Euripide). Un dialogue non pas de sourd, mais de complices, des siècles plus tard, mais qui paraissent comme non-inscrits dans le temps.

Il y a aussi une volonté de se rapprocher d’un auditoire actuel. La meilleure façon : la langue. Un grec d’aujourd’hui, non pas comme langue de tous les jours, mais châtiée, facile à comprendre, classique dans sa diction. Un rapport oral à l’autre se définissant comme un parti pris politique séducteur. La rhétorique du verbe n’a jamais était aussi conciliante.

Mais Dimitris Athanitis n’est pas tout seul dans cette magnifique aventure. Pier Paolo Pasolini (pour l’austérité de la nature), un certain cinéma de l’Est, notamment des années 60 (pour la rigueur des plans) et un rapprochement au drame shakespearien sont au rendez-vous en forme d’hommage discret, latent, qu’on devine entre les branches.

La Médée d’Athanitis est le récit d’une négociation insondable entre la principale intéressée et Jason, entre la même et Créon, roi de Thèbes, entre elle et Égée, qui semble signer avec lui une sorte de contrat à l’amiable, parce qu’il semble la comprendre.

Le moment important du film, celui que tous attendent ne sera pas montré. On le devine à travers des magnifiques ellipses, des transitions sans nom qui disent tout.

La Médée d’Athanitis est le récit d’une négociation insondable entre la principale intéressée et Jason, entre la même et Créon, roi de Thèbes, entre elle et Égée, qui semble signer avec lui une sorte de contrat à l’amiable, parce qu’il semble la comprendre.

Au départ, elle, Médée devra être une esclave soumise. Dans la réalité des choses, selon l’écrit euripidien, elle manifeste sa totale liberté en ayant recours à une vengeance implacable, comme si proche des Dieux, elle aurait comme mission d’apaiser leurs courroux face à la trahison des Hommes.

Une question de discernement.

Et Alexandra Kazazou, entière, s’approchant d’une Maria Callas pasolinienne, délaissant ses côtés « glamour » pour se munir d’attirails sauvagement agrestes. Sur elle, des plans rapprochés plutôt que gros, et parfois des plans entiers pour la correspondance qu’elle maintient constamment avec la nature. Le chœur grec? Médée, ici, préfère en général s’arranger elle-même. Jason? Produit d’un patriarcat qui se perd dans la nuit des temps : pouvoir, garanties économiques et territoriales, misogynie ambiante, phallocratie excessive, sens détourné de l’honneur.

Pour Jules Dassin, sa Médée s’exprime par la voix et l’esprit de son égérie Melina Mercouri dans Cri de femmes / Dream of Passion / Kravyi Yinekon (1978). Dans le cas de Dimitris Athanitis, Alexandra Kazazou invente admirablement son propre mythe, tragiquement inébranlable, majestueux, unique.

Et un plan final magique où le cinéma s’intègre admirablement à la narration. La technique entre en parfaite union avec l’intention narrative, produisant en nous une sorte d’extase visuelle et sonore rarement ressentie dans la cinéma contemporain.

Et puis, une époque imaginée, pas celle de la Grèce antique, mais d’un Moyen Âge occidental opposé à l’Empire byzantin. Pourquoi ce parti pris? Qu’importe. La proposition est un libre choix.

En fin de compte, Medea est un film surprenant, non uniquement pour sa maîtrise à contrôler le plan, d’où une durée qui se limite au thème principal, mais plus que tout, pour l’analyse diégétique, contrairement à la mimèsis (trop démonstrative) à laquelle nous soumet un cinéaste totalement amoureux de son projet.

Et un plan final magique où le cinéma s’intègre admirablement à la narration. La technique entre en parfaite union avec l’intention narrative, produisant en nous une sorte d’extase visuelle et sonore rarement ressentie dans la cinéma contemporain.

[ Les images sont une gracieuseté du réalisateur. Nous lui en sommes gré. ]

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dimitris Athanitis

Scénario
Dimitris Athanitis

Tournage de Medea.
Dimitris Athanitis au cente.

Direction photo
Yannis Fotou

Montage
Stamatis Magoulas

Direction artistique & Costumes
Stella Kaltsou

Son
Mihalis Sarimanolis

Musique
Dimitris Athanitis

Interprètes
Alexandra Kazazou (Médée)
Marcos Papadokonstadakis (Jason), Lefteris Tsatsis (Créon),
Virginia Tamparopoulou (la fille), Costas Kazanas (Égée)
ainsi que
Eleni Tzagaraki, Nikolitza Drizi
Stelios Dimopoulos, Constantin Kazazis
Alvertos Kalogeropoulos, Morfeas Papoutsakis
& Labros Antonopoulos

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Grèce

Année : 2022 – Durée : 1 h 24 min

Langue(s)
V.o. : grec; s.-t.a. ou s.-t.f.
Médée
Mýdeia

Dist. [ Contact ] @
[ DNA Films ]

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

 

C’est la vie

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Lundi 07 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Vers la fin de leur grossesse, cinq femmes se retrouvent dans la salle d’accouchement d’un hôpital parisien.

Lorsque l’enfant paraît

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Disparaissent alors les contraintes de la grossesse pour ces femmes qui n’ont rien en commun, sauf de donner la vie ; et une nouvelle pour ces hommes, devenus entre les mains de Julien Rambaldi, de individus de bonne volonté.      Désormais, de plus en plus, lorsqu’on annonce une grossesse, ont dit « vous êtes enceinte » en faisant référence aux deux parents.

   Rambaldi l’a bien compris et opte pour le partage de cet événement crucial dans la vie de la très grande majorité des humains.  Après un premier long métrage remarqué, l’inédit ici (à ma connaissance) Les meilleurs amis du monde (2010), il signe ensuite Bienvenue à Marly-Gomont (2016), sans doute une variation remise au goût du jour de Dr. Knock de Jules Romains,  pour ensuite poursuivre avec ce film ludique qui, tout en jouant la carte comique se prend, au fond, au sérieux, notamment lorsque le couple Balasko/Maury entrent en scène.

   Film choral où chacun/chacune présente à son tour le petit parcours vers la procréation ;  autant de personnages loufoques, bordéliques, faisant semblant que tout va mal, mais enivrés de la vie. Assez pour la donner, concevoir une nouvelle pour mieux combler la sienne. Des personnages qu’on vous laisse le soin de découvrir.

Entre soins attentionnés et responsabilités.

   Et une mise en scène, bien sûr, portée par ce goût de déconner amicalement, de susciter des séquences entre le sérieux du propos (accoucher quand même n’est pas un excercice banal) et le caractère enjoué qu’on peut lui allouer. Se jouer de la vie, non pas par pure caprice, mais la prendre pour ce qu’elle est, un combat entre le drame et la comédie, entre le plaisir de vivre et celui d’en avoir marre.

   Une femme de carrière dont le mari désire ardemment un enfant, une autre qui se retrouve enceinte après une nuit d’amour jouissif improvisée, un couple de lesbiennes assumées dont la porteuse a atteint ce qu’elle désirait le plus au monde, naturellement, avec le géniteur. Belle proposition de Rambaldi. qui pousse le spectateur à réfléchir sur ces questions qui nous unissent.

Rambaldi assume, perçoit cet acte de la nature comme une sorte de « laboratoire naturel » de la vie d’autant plus extraordinaire lorsqu’il s’agit de fécondation in vitro ou de bébés prématurés qui ont décidé de se présenter bien avant la date prévue.

   Prend-t-il ce jeu à la légère ? Non pas ; en raison de la présence de Josiane Balasko, sage-femme extraordinaire aux répliques aussi cinglantes que remplies d’une humanité extraordinairement efficace. Elle est impériale et s’empare de son rôle jusqu’à lui donner une aura de profonde plénitude.

Le film choral est fait ici sur un ton enjoué, pas trop sérieux. Cette fois-ci, ludique, sans prétention. Sans doute pour calmer les esprits.

   Un hôpital où les cinq femmes se retrouvent sert de lieu presque unique d’un tournage qui se permet quelques séquences extérieures où les gags fusionnent, sans trop se perdre. Comme ce clin d’œil amical à Drucker, prénommé Michel, une sorte de cajolerie du cinéaste envers lui-même, pour ce faire plaisir.

   Sans dénigrer le talent de tous les interprètes, hommes et femmes, tous, toutes sont atteints d’une énergie qu’on appelle « la vie », mais la véritable force du film demeure sans aucun doute l’apport de Josiane Balasko, totalement absorbée par un rôle qui lui va comme un gant, comme d’ailleurs tous les personnages qu’elle incarne. Et pour la seconder dans cette merveilleuse aventure, un guide épatant, Nicolas Maury (Garçon chiffon, de et avec lui-même) parfait même s’il ne l’est pas parfois dans son travail d’obstétricien, mais soudain pris d’un excès de zèle qui le conduit aux fins fonds de la victoire.

Le film choral est fait ici sur un ton enjoué, pas trop sérieux. Cette fois-ci, ludique, sans prétention. Sans doute pour calmer les esprits.

[ Entrevue avec Julien Rambaldi ici. ]

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Julien Rambaldi

Scénario
Julien Rambaldi

Direction photo
Yannick Ressigeac

Montage
Stéphane Pereira

Musique
Emmanuel Rambaldi

Genre(s)
Comédie

Origine(s)
France
Belgique

Année : 2019 – Durée : 1 h 43 min

Julien Rambaldi

Langue(s)
V.o. : français

C’est la vie

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Drive My Car

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Lundi 07 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Pendant les répétitions d’une pièce de Tchekhov, un metteur en scène japonais est amené à faire le point sur son existence.

Le Film
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Luc Chaput

À Hiroshima, la chauffeuse d’un metteur en scène lui fait visiter l’immense incinérateur de déchets situé sur la baie. Ils cheminent dans l’atrium et la jeune femme lui explique que l’architecte a dessiné cette ouverture dans le mur pour ne pas couper l’Axe de la Paix qui part du Dôme et passe par le Cénotaphe.

   Le réalisateur nippon Ryûsuke Hamaguchi adapte ici la nouvelle éponyme de Haruki Murakami tout en s’inspirant également de deux autres du même recueil titré Hommes sans femmes. Kafuku, l’acteur et metteur en scène, est marié avec Oto une scénariste pour la télé qui a un moyen original d’inspiration que nous tairons ici. Il emploie sa Saab rouge comme second lieu de vie, écoutant lors de ses déplacements des enregistrements de pièces lus par son épouse pour se les mettre en bouche. Il participe d’ailleurs à des représentations multilingues dans lesquelles les acteurs jouent dans leurs propres langues, les spectateurs pouvant naturellement lire si nécessaire les sur-titres.

Périple vers l’intérieur

Une étrange sensation de temporalité.

   Invité à Hiroshima pour mettre en scène Oncle Vania de Tchekhov, Yūsuke est obligé d’avoir une conductrice attitrée pour raisons d’assurance, Il retrouve, dans la troupe idoine, le jeune Koji, acteur connu à la télé et connaissance de son épouse. La mise en scène d’Hamaguchi, après avoir à Tokyo utilisé la couleur rouge de la Saab comme point de référence évident dans les plans larges ou immenses, s’insère de plus en plus dans ce véhicule qui devient un des lieux majeurs de dialogues entre le comédien et les phrases de Tchekhov. Les répétitions de la pièce avancent au début à petits pas rythmés par le son du clap à la fin de chaque réplique. Diverses personnalités éclosent alors dont une Sud-Coréenne, Lee Yoon-a, interprète de Sonia employant le langage des signes traduit avec allant par le principal assistant local de Kafuku.

Porté par des interprétations remarquables d’intensité retenue de Hidetoshi Nishijima  dans le rôle de Yusuke et  très modulée de Tōko Miura dans celui de Misaki, et par le reste de la troupe, ce long métrage de trois heures, fort d’un scénario aux multiples embranchements  et effets-miroir sur les rapports entre l’art, le travail et la vie, confirme… l’arrivée d’un autre  cinéaste majeur japonais.

   De multiples liens sont ainsi tissés et revisités entre autres dans une séquence prenante où le jeune acteur donne une autre variation d’une histoire qu’Oto avait racontée à son époux.  Ce lieu clos en mouvement qu’est cette automobile devient ainsi un véhicule essentiel d’échanges variés. La cinématographie de Hidetoshi Shinomiya, d’un classicisme certain, prend un peu ses aises lors du périple vers l’île d’Hokkaido1, lieu d’enfance et d’adolescence de Misaki, la chauffeuse.

   Porté par des interprétations remarquables d’intensité retenue de Hidetoshi Nishijima  dans le rôle de Yusuke et  très modulée de Tōko Miura dans celui de Misaki, et par le reste de la troupe, ce long métrage de trois heures, fort d’un scénario aux multiples embranchements  et effets-miroir sur les rapports entre l’art, le travail et la vie, confirme après le Grand prix du jury au dernier festival de Berlin  pour Contes du hasard et autres fantaisies (Gūzen to sōzō) l’arrivée d’un autre  cinéaste majeur japonais.

1 Hokkaido est l’île majeure la plus au Nord du Japon et est située un peu au sud de l’île russe de Sakhaline, là où le médecin Anton Tchekhov séjourna trois mois et publia à son retour un rapport dévastateur sur les conditions de vie, L’île de Sakhaline : Notes de voyage.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ryûsuke Hamaguchi

Scénario
Ryûsuke Hamaguchi
Ita Kamase
D’après la nouvelle éponyme de Haruki Murakami

Direction photo
Hidetoshi Shinomiya

Montage
Azusa Yamazaki

Musique
Eisho Ishibasi

Ryûsuke Hamaguchi

Genre(s)
Drame existentiel

Origine(s)
Japon

Année : 2021 – Durée : 2 h 59 min

Langue(s)
V.o. : japonais; s.-t.f.

Conduis mon char
Conduis ma voiture
Doraibu Kā

Dist. [ Contact ] @
EyeSteelFilms

Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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