C’est la vie

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Lundi 07 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Vers la fin de leur grossesse, cinq femmes se retrouvent dans la salle d’accouchement d’un hôpital parisien.

Lorsque l’enfant paraît

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Disparaissent alors les contraintes de la grossesse pour ces femmes qui n’ont rien en commun, sauf de donner la vie ; et une nouvelle pour ces hommes, devenus entre les mains de Julien Rambaldi, de individus de bonne volonté.      Désormais, de plus en plus, lorsqu’on annonce une grossesse, ont dit « vous êtes enceinte » en faisant référence aux deux parents.

   Rambaldi l’a bien compris et opte pour le partage de cet événement crucial dans la vie de la très grande majorité des humains.  Après un premier long métrage remarqué, l’inédit ici (à ma connaissance) Les meilleurs amis du monde (2010), il signe ensuite Bienvenue à Marly-Gomont (2016), sans doute une variation remise au goût du jour de Dr. Knock de Jules Romains,  pour ensuite poursuivre avec ce film ludique qui, tout en jouant la carte comique se prend, au fond, au sérieux, notamment lorsque le couple Balasko/Maury entrent en scène.

   Film choral où chacun/chacune présente à son tour le petit parcours vers la procréation ;  autant de personnages loufoques, bordéliques, faisant semblant que tout va mal, mais enivrés de la vie. Assez pour la donner, concevoir une nouvelle pour mieux combler la sienne. Des personnages qu’on vous laisse le soin de découvrir.

Entre soins attentionnés et responsabilités.

   Et une mise en scène, bien sûr, portée par ce goût de déconner amicalement, de susciter des séquences entre le sérieux du propos (accoucher quand même n’est pas un excercice banal) et le caractère enjoué qu’on peut lui allouer. Se jouer de la vie, non pas par pure caprice, mais la prendre pour ce qu’elle est, un combat entre le drame et la comédie, entre le plaisir de vivre et celui d’en avoir marre.

   Une femme de carrière dont le mari désire ardemment un enfant, une autre qui se retrouve enceinte après une nuit d’amour jouissif improvisée, un couple de lesbiennes assumées dont la porteuse a atteint ce qu’elle désirait le plus au monde, naturellement, avec le géniteur. Belle proposition de Rambaldi. qui pousse le spectateur à réfléchir sur ces questions qui nous unissent.

Rambaldi assume, perçoit cet acte de la nature comme une sorte de « laboratoire naturel » de la vie d’autant plus extraordinaire lorsqu’il s’agit de fécondation in vitro ou de bébés prématurés qui ont décidé de se présenter bien avant la date prévue.

   Prend-t-il ce jeu à la légère ? Non pas ; en raison de la présence de Josiane Balasko, sage-femme extraordinaire aux répliques aussi cinglantes que remplies d’une humanité extraordinairement efficace. Elle est impériale et s’empare de son rôle jusqu’à lui donner une aura de profonde plénitude.

Le film choral est fait ici sur un ton enjoué, pas trop sérieux. Cette fois-ci, ludique, sans prétention. Sans doute pour calmer les esprits.

   Un hôpital où les cinq femmes se retrouvent sert de lieu presque unique d’un tournage qui se permet quelques séquences extérieures où les gags fusionnent, sans trop se perdre. Comme ce clin d’œil amical à Drucker, prénommé Michel, une sorte de cajolerie du cinéaste envers lui-même, pour ce faire plaisir.

   Sans dénigrer le talent de tous les interprètes, hommes et femmes, tous, toutes sont atteints d’une énergie qu’on appelle « la vie », mais la véritable force du film demeure sans aucun doute l’apport de Josiane Balasko, totalement absorbée par un rôle qui lui va comme un gant, comme d’ailleurs tous les personnages qu’elle incarne. Et pour la seconder dans cette merveilleuse aventure, un guide épatant, Nicolas Maury (Garçon chiffon, de et avec lui-même) parfait même s’il ne l’est pas parfois dans son travail d’obstétricien, mais soudain pris d’un excès de zèle qui le conduit aux fins fonds de la victoire.

Le film choral est fait ici sur un ton enjoué, pas trop sérieux. Cette fois-ci, ludique, sans prétention. Sans doute pour calmer les esprits.

[ Entrevue avec Julien Rambaldi ici. ]

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Julien Rambaldi

Scénario
Julien Rambaldi

Direction photo
Yannick Ressigeac

Montage
Stéphane Pereira

Musique
Emmanuel Rambaldi

Genre(s)
Comédie

Origine(s)
France
Belgique

Année : 2019 – Durée : 1 h 43 min

Julien Rambaldi

Langue(s)
V.o. : français

C’est la vie

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]