Spider-Man: No Way Home

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Jeudi 16 décembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Pour la première fois, du moins au cinéma, le super-héros Spider-Man est démasqué et ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Peter, un jeune homme se rend dans un manoir à Manhattan pour demander de l’aide à un scientifique. Les choses ne se passent pas exactement comme prévu.

  La compagnie Marvel Comics, en partie insatisfaite du traitement cinématographique de ses bandes dessinée, mit sur pied en 2007 Marvel Studios qui s’occupa de gérer le MCU (Univers cinéma Marvel). Dans cet univers, le personnage de Spider-Man, créé par les géniaux Stan Lee et Steve Ditko, a déjà été l’objet d’onze films dont deux trilogies avec des acteurs différents. Ce douzième est le dernier d’une trilogie réalisée par John Watts et devient donc l’aboutissement de la fusion, après accord des instances dirigeantes de Sony et de Disney, de ces deux visions naguère compétitives du personnage de l’adolescent doté de pouvoirs spéciaux.

Les fils

industrieux

de l’intrigue

Avant d’entamer un semblant de vie normale.

  Les scénaristes Chris McKenna et Erik Sommers situent l’intrigue juste après la fin du précédent opus Far From Home et le titre de l’épisode prendra de plus en plus de sens à mesure de son déroulement. Peter Parker, dont l’identité en tant que Spider-Man a été révélée à tous, tente de redonner à sa copine MJ, son meilleur ami Ned ainsi qu’à lui-même un semblant de vie normale afin qu’ils puissent aller ensemble à la même université.

  L’aide du Dr Strange, joué avec grandeur par Benedict Cumberbatch, amène la rencontre d’univers parallèles qui sont des éléments intrinsèques de Marvel. Le retour d’ennemis déjà défaits, annoncé dans la bande-annonce, fonctionne grâce à la gravité amusée des interprétations d’Alfred Molina dans le rôle du Dr Octavius et de Willem Dafoe dans celui du Green Goblin. Pour affronter ces divers ennemis revenus d’autres au-delà, Peter recevra l’aide précieuse d’alliés inattendus.

C’est toutefois l’investissement de Tom Holland dans le rôle-titre et de ses complices acteurs dans des rôles plus ou moins importants qui permet à ce film de garder son humanité et de rappeler qu’un super-héros est un homme comme les autres.

  Le scénario ainsi peut effleurer des notions comme la constance, le changement, l’endossement des responsabilités et la perte d’êtres chers dans un hyperbolique maelstrom de batailles homériques encadrées dans un engorgement d’effets spéciaux numériques.  C’est toutefois l’investissement de Tom Holland dans le rôle-titre et de ses complices acteurs dans des rôles plus ou moins importants qui permet à ce film de garder son humanité et de rappeler qu’un super-héros est un homme comme les autres.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Jon Watts

Scénario
Chris McKenna

Erik Sommers
D’après les BD de
Stan Lee & Steve Ditko

Direction photo
Mauro Fiore

Montage
Lee Folsom Boyd

Jeffrey Ford

Musique
Michael Giacchino

Genre(s)
Science-Fiction

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 2 h 28 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Spider-Man : Sans retour

Dist. [ Contact ] @
Columbia Pictures

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeune enfants ]

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Lost Daughter

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 décembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Lors de vacances à la mer en solitaire, Leda est fascinée par une jeune mère et sa fille qu’elle observe sur la plage. Bouleversée par leur relation fusionnelle, elle est submergée par la terreur, la confusion et l’intensité de ses souvenirs de maternité précoce.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Un premier long métrage de fiction pour Maggie Gyllenhaal, plus de quarante productions en tant que comédienne à son actif ; elle signe ici une brillante proposition à partir d’une grande figure de la littérature italienne au romantisme allégorique. Bien plus que ça, cette écriture où règnent les contours d’individus tourmentés par leurs actions parfois extrêmes. Ici, l’abandon d’une mère pour ses deux jeunes filles, afin de pouvoir remplir la promesse qu’elle s’était faite de réussir une carrière de femme de lettres.

  Leda, 48 ans, venue se ressourcer seule, dans une île grecque, se souvient de son parcours à la suite d’un incident quelconque, impliquant la poupée de la fille d’un couple et d’autres personnes venues troubler sa paix avec leurs cris. Des Grecs de Boston et quelques locaux.

 Rien de bien compliqué dans l’écriture de Ferrante ou celui de l’adaptation de Gyllenhaal, sauf pour cette soudaine envie d’europanéité qui rapproche la cinéaste au rang des auteur(es) dramatiques, cette tendance à présenter les individus dans leurs quotidiens les plus contradictoires.

  Et un tournage sur une île grecque, loin de ces faux lieux de villégiature remplis d’étrangers d’autres cultures qui se fichent de tout. Dans ce Lost Daughter,  Leda, seule vraie étrangère ; ses voisins, ses voisines, d’anciens locataires du pays, comme tous les méditerranéens qui s’expriment en criant, qui sont parfois méchants sont vraiment l’être, sans doute une sorte de petite revanche face à une Europe qui les a sans doute vus différemment ou, encore, quelque chose comme d’un héritage venu des 400 ans d’occupation ottomane.

Marée basse

sur mère agitée

La troublante allégorie du double.

  Gyllenhaal a adroitement compris cet aspect délicat de l’interaction entre les personnages et ce n’est pas par hasard si Olivia Colman occupe l’un de ses plus beaux rôles. Fréquemment filmée en gros plan par l’œil indiscret de la caméra d’Hélène Louvart – du magnifique La vida invisível / La vie invisible d’Euridíce Gusmão – comme si se rapprocher le plus près d’elle cachait ce qu’elle voudrait que les autres ne voient pas. Et puis, des rencontres fortuites qui lui font avouer à demi-teintes d’abord, qu’elle n’a pas été une bonne mère.

La mise en perspective de la cinéaste, d’une extraordinaire maturité, s’enivre de ce mélange de plans rapprochés et de moyens, deux forces dans tout tournage, ces binarités de l’existence impossibles à camoufler. 

Cette adaptation d’un écrit de Ferrante demeure une des plus subtiles propositions de l’année.

  On ne dira rien de plus sur l’intrigue puisque The Lost Daughter est un film d’auteure (autrice, comme on dit dans certains cercles aujourd’hui – et dont je n’arrive pas à m’habituer) qui, de par sa nature, privilégie les personnages tourmentés plutôt que les petites gens pour la simple raison que dans le travail d’écriture, on comprend leurs souffrances, leurs contraintes, leurs ambigüités face à la vie et, aussi, d’un point de vue général, parce qu’ils sont plus intéressants que les gens qui n’ont rien à dire.

  La mise en perspective de la cinéaste, d’une extraordinaire maturité, s’enivre de ce mélange de plans rapprochés et de moyens, deux forces dans tout tournage, ces binarités de l’existence impossibles à camoufler.

  Cette adaptation d’un écrit de Ferrante demeure une des plus subtiles propositions de l’année. Les journées de pluie, celles où le soleil se fait discret, pudique, mais brillant quand même. Sans doute, un destin des Dieux. Cet amalgame des contradictions de la nature qui s’entrecroisent et qui, lors des moments de souvenirs, illustrés par des retours en arrière sublimes, donne raison à Maggie Gyllenhaal, celle d’avoir atteint un degré de quasi-perfection dans ce premier essai brillant. Et ne comparons pas son travail à celui d’autres cinéastes. Laissons-lui les grands honneurs.

  Un autre coup de maître de Netflix. Les temps changent.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Maggie Gyllenhaal

Scénario
Maggie Gyllenhaal

D’après le roman de Elena Ferrante

Direction photo
Hélène Louvart

Montage
Alfonso Gonçalves

Musique
Dickon Hinchliffe

Maggie Gyllenhaal, debout.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
États-Unis
Grèce

Année : 2021 – Durée : 2 h 01 min

Langue(s)
V.o. : anglais, grec; s.-t.a.

I chaméni Kóri

Dist. [ Contact ] @
Netflix
[ Équinoxe Films ]

Classement suggéré
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Dollar Cinéma

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Antisémitismes

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 10 décembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Édouard Drumont, Wilhelm Marr, Adolf Hitler, Robert Faurisson. De tout temps, les théories raciales ont été utilisées pour attaquer les Juifs. Cet exposé raconte l’histoire de ce que l’on appelle aujourd’hui les antisémitismes.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

La force du film, son véritable élan, réside dans son parcours, le rapport étroit, solidaire et tout autant raisonné qu’il entretient avec le discours intellectuel, non pas celui teinté du jargon académique parfois versant dans des contours métaphoriques et abscons, mais au contraire, des mots engagés, réfléchis, s’en tenant à l’Histoire de l’antisémitisme, en toute humilité, sincérité, refusant toute approche exhaustive, mais octroyant suffisamment d’arguments pour alimenter la discussion.

 Alimenter, verbe faible s’il en est un ; le message (quel vilain mot par les temps qui courent) est de se construire une image nette et précise de ce « mal de tous les siècles ». La mise en scène d’Ilan Ziv, loin de prêcher en faveur d’une quelconque idéologie mal venue, demeure le témoin privilégié et de la mise à exécution d’une recherche approfondie (documents d’archives magnifiquement choisies, visite au Musée de l’Holocauste de États-Unis…). Et d’avoir recours aux propos de brillants historiens, sociologues, historiens de l’art, penseurs éloquents.

 Elles et ils ont pour noms Daphné Horvilleur (essayiste et femme-rabbin), David Nirenberg, partageant le même métier d’historien de l’art avec Danièle Sansy ; un homme parmi les autres, comme Daniel Knoll, fils de la victime Mireille Knoll, assassinée atrocement par Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus, qui en 2021, font appel suite à leur emprisonnement. Le cynisme jusqu’à son paroxysme le plus effrayant.Suite

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