C’mon C’mon

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 26 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Un journaliste radio américain entreprend un voyage à travers le pays avec son jeune neveu.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Voir le temps passer

   Il n’est point surprenant que Miranda July partage sa vie avec Mike Mills, dont on se souviendra du touchant Beginners / Les débutants (2010). Même goût pour le cinéma indie, choix éclectique de personnages qui sortent de l’ordinaire, non pas par excentricité ou pure caprice, mais qui possèdent une notion originale de l’existence et s’arrangent pour que leurs comportements dépassent les codes établis. Par certaines attitudes, des gestes imprévisibles, des liens qui accrochent.

Le charismatiquement taciturne, quoique enveloppé d’une soif de vivre qui cache bien son jeu, Joaquin Phoenix compose un personnage qui n’est pas habituellement dans son répertoire. En fait, il appartient à cette catégorie de comédiens prêts à tout endosser pourvu que les rôles atteignent une certaine qualité humaine. La raison : un connaissance extraordinaire de l’art d’interprétation qu’il prend vachement au sérieux.

Comme un lien affectif père-fils.

Comme c’est le cas ici dans ses rapports familiaux autant avec sa sœur Viv (très convaincante Gaby Hoffmann) et son neveu Jesse (Woody Norman), jouant avec doigté le jeu des correspondances. Correspondances avec sa mère, l’extérieur et surtout Johnny, son oncle, qu’il apprend à connaître à travers le temps.

Un film qui file à pas lents, au diapason du hasard, imprévisible.

Filmé en noir et blanc, une tendance de plus en plus choyée, L’instant même, titre français, s’inscrit justement dans un des thèmes du film, vivre l’instant présent, le savourer, le rendre palpable, ne connaître autre chose que ce qu’il représente.

Il ne se passe rien d’important dans C’mon C’mon, du moins en apparence, car c’est surtout une sorte de déclaration d’amour, de lien avec la ville, l’atmosphère, le temps qui file à une vitesse extraordinaire, de ce qu’on partage avec ces jeunes à qui on pose des questions cruciales sur l’existence et qui répondent avec une faculté et une maturité inouïes. C’est tout cela et rien d’autre.

Un film qui file à pas lents, au diapason du hasard, imprévisible.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mike Mills

Scénario
Mike Mills

Direction photo
Robbie Ryan

Montage
Jennifer Vecchiarello

Musique
Aaron Dessner

Bryce Dessner

Genre(s)
Drame

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 49 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

L’instant même

Dist. [ Contact ] @
V V S Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Encanto

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Depuis

Mercredi 24 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
En Colombie, le côté magique de la famille Madrigal est en péril.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Voir à travers

les apparences

   Dans un village sis dans une vallée retirée de la Colombie, une grande maison a des pouvoirs étonnants. Cette casita émet des sons harmonieux. Au besoin, ses escaliers deviennent des glissades et ses planchers peuvent bouger pour faciliter les déplacements. Nous sommes à Encanto, fief de la famille Madrigal.

Cette famille, victime d’un exil intérieur à cause d’une des nombreuses périodes violentes de ce pays sud-américain, a trouvé ce lieu enchanteur, sorte de paradis terrestre. Chaque enfant ou petit-enfant d’Alma l’abuela, la grand-mère et mater familias et donc l’âme de ce groupe, a reçu un don sauf l’adolescente Mirabel. Celle-ci est d’ailleurs la première héroïne portant des lunettes dans les films d’animation de Disney et ce pour le 60e de la série comme il est indiqué au début.

Le scénario de Jared Bush, Byron Howard et Charise Castro Smith intègre bien de nombreux éléments de la culture colombienne dans une représentation qui ne sort pas comme d’habitude d’ailleurs des villages ou petites villes pour ces contrées que l’on rajoute au palmarès de celles intégrées avec une gentille attention dans l’univers Disney.

Trouver un asile enchateur de bonheur.

Le scénario de Jared Bush, Byron Howard et Charise Castro Smith intègre bien de nombreux éléments de la culture colombienne dans une représentation qui ne sort pas comme d’habitude d’ailleurs des villages ou petites villes pour ces contrées que l’on rajoute au palmarès de celles intégrées avec une gentille attention dans l’univers Disney.

Chaque membre de la famille Madrigal, auxquels de solides interprètes apportent avec allant leurs contributions vocales, montre avec panache ses aptitudes hors du commun avant qu’un désastre survienne qui remet en cause le côté enchanteur du lieu.

Mirabel devient alors une enquêtrice, prenant des risques, passant dans les fractures de l’histoire familiale pour rebâtir sur d’autres bases cette saga après stupeurs et tremblements. L’animation en met plein la vue dans les détails des costumes, la prolifération d’animaux divers et la dextérité avec laquelle certains s’occupent quotidiennement. Des chansons entraînantes mais peu mémorables, car trop explicatives, dues au talent de Lin-Manuel Miranda (Hamilton) et soutenues par des rythmes tels que la cumbia ainsi que la musique de Germaine Franco rajoutent au charme de l’entreprise. Toutefois, peu de ces chansons sont en espagnol et les allusions du second degré sont rares sauf une aux papillons jaunes chers à Gabriel Garcia Marquez. Ce film destiné surtout aux enfants, n’atteint pas et de loin la profondeur de Coco, exploration animée de la Fête des morts au Mexique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jared Bush
Charise Castro Smith
Byron Howard

Scénario
Jared Bush, Charise Castro Smith

D’après une idée de Jared Bush, Charise Castro Smith
Jason Hand, Nancy Kruse et Lin-Manuel Miranda

Direction photo
Alessandro Jacomini

Daniel Rice
Nathan Detroit Warner

Montage
Jeremy Milton

Musique
Germaine Franco

Lin-Manuel Miranda

Genre(s)
Animation

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 42 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Encanto: La fantastique famille Madrigal

Dist. [ Contact ] @
Buena Vista Canada

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

House of Gucci

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Depuis

Mercredi 24 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Sur plus de trois décennies de passions, trahisons, décadence, vengeance… le film met en scène ce que signifie un nom, Gucci, ce qu’il vaut et jusqu’où une famille peut aller pour reprendre le contrôle.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

La haute couture

        et ses imperfections

   Le nouveau Ridley Scott divisera la critique. En fait, a divisé la critique. À plus de 80 piges, le cinéaste britannique songe même, entre autres, à un Gladiator 2 ; après tout, Clint Eastwood n’a pas vraiment le monopole même si pour une partie de la critique, les films de ce dernier semblent plus édifiants que ceux de notre principal intéressé.

Toujours est-il que Scott a souvent une prédilection pour les grands de ce monde, ceux et celles qui font la manchette des journaux à l’échelle internationale. Gucci ou le goût de bien s’habiller, totalement normal dans un environnement italien où les tenues vestimentaires sont une façon de vivre, d’exister.

Une saga familiale dans le cas House of Gucci. Mais surtout, une lutte de classes, deux factions sociales incompatibles qui, par un concours du circonstances, peut-être bien un caprice, un envie passagère, se partagent les mêmes rênes du pouvoir.

Sans doute, le début d’une incompatibilité.

Une mise en scène où le kitsch côtoie le chic, où l’élégance cache des dehors de vulgarité, mais surtout un monde où le pouvoir, le gain, les faux rapports, la jalousie, la trahison… sont des signes courants dans le milieu de l’art. Le show n’est qu’illusion, c’est ce qui se passe à l’arrière-scène qui dirige cet univers de trompe-l’œil, de faux rêves, parfois déchus pour le meilleur et pour le pire.

C’est aussi un histoire de violence, de règlement de comptes au nom de l’impossibilité réussir et de sortir de ses origines sociales. Une guerre entre ennemis inconciliables qui ne mène à rien, sauf à la conclusion de cette histoire vraie. Comme un fait divers raconté dans les journaux à potins.

Ce n’est point du Ridley Scott de grand cru, mais contient assez d’éléments pour suivre cette histoire d’un monde qui nous est inconnu. Les Italiens, comme les Français et autres Européens, n’ont jamais renoncé aux Grands Noms de leur héritage grand-bourgeois. Plaisir coupable ? Pas vraiment ; en fait, totalement assumé.

Et puis Lady Gaga, immense dans A Star Is Born / Une étoile est née (2018), régissant ici les règles du jeu d’interprétation, célébrant pour ainsi dire ses origines transalpines avec une incroyable générosité.

Ce n’est point du Ridley Scott de grand cru, mais contient assez d’éléments pour suivre cette histoire d’un monde qui nous est inconnu. Les Italiens, comme les Français et autres Européens, n’ont jamais renoncé aux Grands Noms de leur héritage grand-bourgeois. Plaisir coupable ? Pas vraiment ; en fait, totalement assumé.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ridley Scott

Scénario
Becky Johnston

Roberto Bentivegna
Une idée de Becky Johnston
D’après le livre de Sara Gay Forden

Direction photo
Dariusz Wolski

Montage
Claire Simpson

Musique
Harry Gregson-Williams

Genre(s)
Drame biographique

Origine(s)
États-Unis
Canada

Année : 2021 – Durée : 2 h 38 min

Langue(s)
V.o. : anglais, italien; s.-t.a.

Version française; s.-t.f.
La saga Gucci

Dist. [ Contact ] @
Les Films Séville

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 282 283 284 285 286 349