On the Fringe of Wild

P R I M E U R
[ En ligne ]
Sortie
Mardi 12 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Dans une petite ville de l’Ontario, malgré les obstacles, deux adolescents homosexuels attirés l’un vers l’autre luttent pour accepter leur différence.

CRITIQUE.
[ Sphère LGBT ]

★★★

texte
Élie Castiel

La rigide confusion

des sentiments

  Six courts sujets plus tard, dont Serenity (2013), Hatch (2016) et Kindling (2019), la Canadienne Emma Catalfamo signe un premier long métrage sur l’inévitable coming of age (cet âge de la vie où l’on commence à devenir adulte), mais avec ceci de particulier qu’il repose sur des personnages gais, peut-être pas tout à fait, justement parce qu’ils se cherchent, se trouvent, mais l’environnement (collègues, parents, société hors des centres urbains) ne leur permet pas de s’épanouir selon leur orientation.Suite

Bootlegger

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 08 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Mani, une étudiante de retour dans sa communauté y est impliquée dans le débat sur la vente d’alcool.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Affirmation et non-dit

    Dans un bel immeuble communautaire, maison ronde, une jeune femme est interviewée par les anciens de la communauté. Ces hommes et ces femmes lui disent certains préceptes. Mani en ressort ébranlée.

Étudiante à Montréal à la maîtrise en droit, Mani retourne dans sa communauté du Nord du Québec pour compléter ses recherches. Elle retrouve sa famille, des amis et constate que l’alcoolisme cause des ravages. Une discussion enflammée a lieu à l’assemblée du conseil de bande de la réserve montrant les fractures sociales alors que d’autres se taisent. Le scénario de la réalisatrice et de Daniel Watchorn lance alors plusieurs pistes secondaires, bandes de chiens errants et désœuvrement de certains jeunes. Mais c’est surtout par le biais de ses retrouvailles avec ses grands-parents que Mani peut comprendre ce qui la lie à ses pratiques ancestrales souvent renouvelées.

La photographie attentive de Nicolas Canniccioni avance dans les sous-bois et du bord des routes montre la diversité des maisons et autres lieux de vie. Des plans de drone soulignent l’arrivée grandissante de l’hiver, de la neige qui recouvre ces amoncellements de troncs d’arbre coupés et de la glace qui, emprisonnant les rivières et les lacs, permet des jeux sur ceux-ci.

Mani face aux Anciens de la communauté.

Une chasse la nuit à la lampe frontale n’est pas commentée. Les sourds conflits deviennent de plus en plus apparents et des événements tragiques changent la donne. Le discours d’affirmation, déjà présent dans des archives de conférences fédérales-provinciales, prend alors d’autres formes. Mani, avocate de ce changement, devient une témoin secondaire après la rencontre avec les Anciens. Elle demande alors à Nora sa grand-mère incarnée avec un grand naturel par la poétesse Joséphine Bacon pourquoi celle-ci ne l’a pas défendue.

Pascale Bussières dans le rôle de Laura, l’épicière du village est le diamant noir de cette interprétation bien modulée d’acteurs chevronnés et de nouveaux venus qui s’expriment en français, anglais et anishinaabemowin (algonquin) dans un grand naturel. Portée par le chant de gorge de Tanya Tagaq s’alliant à la musique de Jean Martin, cette courte incursion dans un univers en changement, par une artiste multidisciplinaire, contient plusieurs moments qui resteront bien longtemps dans nos mémoires.

La photographie attentive de Nicolas Canniccioni avance dans les sous-bois et du bord des routes montre la diversité des maisons et autres lieux de vie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Caroline Monnet

Scénario
Caroline Monnet

Daniel Watchorn

Direction photo
Nicolas Canniccioni

Montage
Aube Foglia

Musique
Jean Martin

Tanya Tagaq

Caroline Monnet.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada

Année : 2021 – Durée : 1 h 20 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.f. ou s.-t.a.

Bootlegger

Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

No Time to Die

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 08 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Alors qu’il mène une retraite paisible, le célèbre James Bond 007 reprend du service pour mettre fin au dangereux projet Héraclès.

CRITIQUE.

★★★★ ½

texte
Élie Castiel

   Dans le cas des films importants autant pour le public que pour les critiques (les vrais, ceux et celles qui vont plus loin que de raconter le récit, et surtout à ne pas confondre avec les chroniqueurs), c’est toujours la bataille futile et infantile à qui pondra le texte en premier. Mais qu’importe, ne nous laissons pas abattre par ce petit inconvénient qui est plus du goût de l’introversion inconsciente que de la coïncidence ou peut-être d’une décision éditoriale venant du pupitre. Et surtout, surtout, ne remplissons pas notre page avec le retard de sortie occasionné par la pandémie.

Un titre invitant, No Time to Die, une indication où la notion de pérennité du célèbre agent se laisse entendre malgré ce que l’on veut nous laisser croire. Question de stratégie narrative ?  Question de marketing qui assure les suites, sans doute indéfectibles aux yeux des producteurs ?  Qu’importe.

C’est indiscutablement, le film de la série le plus tragique, mélancolique, atteint d’un spleen nostalgique qui se perpétue tout le long du récit, là où même les séquences d’action qui semblent mimer celles des précédentes productions de la série atteignent un niveau non pas de lassitude, mais de déjà-vu, comme s’il s’agissait d’un album de scènes violentes, nécessaires, sadiquement agréables pour l’œil, mais encore plus important : voir le héros mythique s’en remettre, battre ceux qui veulent mettre en péril l’avenir de l’Humanité.

Et puis, ici, une histoire d’amour, quasi un conte de fées entre une femme libre qui assume sa condition contemporaine et un héraut solitaire d’un autre siècle.

James Bond Forever

Même pour James Bond, l’inévitable roue du temps qui passe.

Chez Daniel Craig, dans la peau du personnage, celui par qui le récit arrive, on sent constamment sa stupeur, nous ne pas dire la souffrance de voir le temps passer : les femmes ne se courtisent plus comme avant, la force physique n’y est plus, les ennemis sont de plus en plus sophistiqués. Bref, ce n’est plus le bon moment.

Mais entre les mains de Cary Joji Fukunaga, qui s’est parfois intéressé aux autres cultures et dont on a pu apprécié le magnifique Jane Eye (2011), une première incursion dans l’univers de Ian Fleming. Son originalité est d’avoir réussi un film aussi personnel que soit, il déçoit les puristes inconditionnels du héros britanniques ou les laissent sur leur faim.

Fukunaga mérite bien plus. Il a sans aucun doute réalisé le plus ténébreux des films de la franchise. Le film repose constamment sur la remise en question de la propre identité de 007 comme Homme et comme Héros. Et la relation avec Madeleine (formidable Léa Seydoux) est une des plus réalistes qu’on voit souvent dans des drames sentimentaux, brisant ainsi le genre que représentent les films de la série.

Le metteur en scène ose briser la trame narrative traditionnelle, certes en respectant des codes incontournables, mais dévie intentionnellement pour concocter un drame psychologique où les considérations freudiennes sont les bienvenues. Il faut savoir observer.

No Time to Die annonce-t-il une nouvelle hybridité, aussi étrange soit-elle ? Le film est comme un chant de cygne non pas désespéré, mais conscient que le temps passe irrévocablement et souligne résolument le paradoxe du titre.

Il y aura, bien sûr, des références ou si vous préférez, des clins d’œil à d’autres James Bond, comme la présentation de bases militaires ou le célèbre jardin japonais qui, dans sa sérénité, cache mille et un dangers. Il y a Cuba, presque vue comme avant la révolution castriste. Ses services secrets actuels ne ressemblent-ils pas à ceux de la CIA ?

Et un générique de début, royal. La célèbre chanson est maintenue. La femme n’est plus un objet. Elle est remplacée par des statues brisées de dieux ou déesses grecques de l’antiquité (référence au Projet Héraclès du film). Le vieux monde se juxtapose au contemporain pour que, le temps que dure la projection, s’illustre un combat parfois déloyal entre la tradition et la modernité. On ne peut plus se battre comme avant. Le travail d’espion est assujetti aujourd’hui, bien étroitement, avec les nouvelles technologies et ce qu’elles réservent comme intransigeances et dangers.

On retrouve les associés du Bureau de James Bond, certes, comme l’indispensable Moneypenny et les autres, infaillibles ; mais l’agent 007 a vieilli. Que réserve la fin ? Pour Daniel Craig, en tout cas, une tristesse dans son visage qu’il ne voile pas, un dernier rôle jamesbondien qu’il assume avec toute la charge émotive qu’elle contient. No Time to Die annonce-t-il une nouvelle hybridité, aussi étrange soit-elle ? Le film est comme un chant de cygne non pas désespéré, mais conscient que le temps passe irrévocablement et souligne résolument le paradoxe du titre.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Cary Joji Fukunaga

Scénario
Neal Purvis, Robert Wade

Cary Joji Fukunaga
D’après une idée de Neal Purvis,

Robert Wade et Cary Joji Fukunaga
Inspirée des personnages de Ian Fleming

Direction photo
Linus Sandgren

Montage
Tom Cross

Elliot Graham

Musique
Hans Zimmer

Genre(s)
Suspense d’espionnage

Origine(s)
États-Unis

Grande-Bretagne

Année : 2020 – Durée : 2 h 44 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Mourir peut attendre

Dist. [ Contact ]
Universal Pictures Canada

Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s)
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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