P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 17 septembre 2021
| SUCCINCTEMENT. À la tête d’une maison d’édition en difficultés financières, Lucy Stanbridge doit trouver le prochain ouvrage à publier qui relancerait la boîte montée par son père.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 17 septembre 2021
| SUCCINCTEMENT. Antonio Leblanc, d’origine coréenne, a été accueilli par un couple américain alors qu’il avait 3 ans, et a grandi aux États-Unis. Il est maintenant le mari de Kathy, qui attend un enfant, et le beau-père de la petite Jessie. Mais les choses ne vont pas comme on aurait voulu.
| CRITIQUE.
★★★
texte Élie Castiel
Justin Chon est un très bon comédien, un conteur original, talentueux, qui ne s’embarrasse guère de montrer une Amérique issue de son imagination. Bienveillante, accueillante, ensoleillée selon l’endroit où on se trouve ; mais dans le même temps humaine, trop humaine car sujette aux faiblesses, aux préjugés, au racisme, aux tempéraments de tout individu. Une Amérique cruelle qui, face aux enfants adoptés de longue date, venus d’ailleurs et maintenant adultes, sent le besoin de les expulser, pour cause de mauvaise conduite dans le passé.Suite
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 17 septembre 2021
| SUCCINCTEMENT. Portrait sur le parcours et la personnalité atypique de Tammy Faye Bakker, célèbre évangéliste américaine au maquillage outrancier, épouse du télégénique Jim Bakker.
| Le Film de la semaine.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte Élie Castiel
Entre 1974 et 1987, Jim Bakker and Tammy Faye Bakker animent le PTL Club, pur spectacle évangélique de ces années ou les convictions religieuses, fidèles aux normes de persuasion d’une certaine Amérique, majoritaire, passe par l’excès, les paroles de Dieu, l’amour du prochain, la morale religieuse.
Inspiré du documentaire éponyme (2000) de Fenton Bailey et Randy Barbato, la fiction de Michael Showalter se permet des libertés, propres à toutes œuvres à récit, comptant surtout sur des acteurs totalement investis dans leurs rôles respectifs.
La mise en scène, kitsch, suivant une approche camp héritée d’une certaine cinématographie LGBT demeure constamment sur le qui-vive, de peur des faux pas, d’une quelconque erreur biographique, quitte à éviter certains détails importants pour ne pas se tromper.
Car dans The Eyes of Tammy Faye, tout semble reposer sur l’interprétation magnifique de Jessica Chastain, atteinte ici d’une forme de représentation frôlant, intentionnellement, la caricature. Parodie en quelque sorte, simulacre qui cache au fond de soi des tourments de l’âme, des rêves féériques de jeunesse, d’une religiosité transformé en jeux d’enfant.
Les hauts et les bas du PTL Club
Comme si, du coup, Chastain ne pouvait jouer ce rôle que de cette façon. Aucune autre n’aurait été aussi persuasive.
Des jeunes années à l’âge adulte, un amoncellement de poupées mal assorties paraît souvent dans le décor, non seulement fruit d’une imagination sans bornes de la part de Tammy Faye, mais un refus, malgré tout, de grandir, de voir une réalité chimérique s’en aller.
Entre Jim Bakker (très solide Andrew Garfield) à la sexualité ambiguë, également fidèle à la norme américaine du capitalisme effréné, une Tammy Faye qui aime la vie, ouverte d’esprit, prenant la religion comme un rapport harmonieux à Dieu.
Un décor Kitsch, comme une forme de capitalisme débridé.
Guerre de nerfs, de conflits internes avec le fameux PTL Club où Jimmy Falwell (excellent Vincent D’Onofrio) bien que non impliqué directement, acquiert une certaine influence.
Ce que le film de Showalter montre, c’est aussi que ces cercles d’enfermement de la foi sont des organismes corporatifs œuvrant selon les règles du capitalisme sans concessions, qui se cachent derrières les paroles des Évangiles. Conflits dans les idées, conflits d’intérêts, mauvais pas, relations parfois douteuses avec le gouvernement en place.
Et au milieu, une Tammy Faye, véritable victime d’un microcosme où la foi n’est pas prise pour ce qu’elle est, mais comme un produit de consommation de masse qu’il faut savoir constamment contrôler.
Ceux et celles qui ont connu cette époque particulière de l’Histoire sociale américaine seront probablement charmés par la performance exceptionnelle de Chastain, le plus souvent méconnaissable.
D’où ces paroles de Rachel, la mère de Tammy Faye, qui rappelle souvent à sa fille que l’amour de Dieu a aussi des limites. Dans ce rôle clé, la comédienne Cherry Jones apporte son aura nécessaire de subtilité, de simplicité et notamment de rigueur.
Ceux et celles qui ont connu cette époque particulière de l’Histoire sociale américaine seront probablement charmés par la performance exceptionnelle de Chastain, le plus souvent méconnaissable. Quant aux milléniaux, ou si vous préférez, millénariaux, cette biographie fort intéressante et hautement cinématographique ne leur dira rien. La raison : le rapport à l’histoire sociale importe bien peu aujourd’hui.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Michael Showalter
Scénario Abe Sylvia Inspiré du documentaire éponyme de Fenton Bailey et Randy Barbato
Direction photo Mike Gioulakis
Montage Mary Jo Markey Andrew Weisblum
Musique Theodore Shapiro
Michael Showalter Crédit : @ Alison Grasso
Genre(s) Drame biographique
Origine(s) États-Unis Canada
Année : 2021 – Durée : 2 h 06 min
Langue(s) V.o. : anglais; s.-t.f. Dans les yeux de Tammy Faye