La vénus d’argent

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 22 mars 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Jeanne, 24 ans, fait le pari de réussir sa vie dans le monde de la finance. Pas pour la gloire ou le luxe, mais parce que c’est le moyen qu’elle a trouvé pour gagner sa liberté.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

 

Et Klotz créa

la nouvelle femme

 

Elle impose ses connaissances en informatique et en nouvelle technologies de plus en plus avancées par les temps qui courent. Celle qui permettent de tricher, de rapporter des secrets bien gardés. D’épier des institutions financières et du monde des affaires. Héritage d’une nouvelle génération pour qui, la réussite sociale et économique, ou plutôt économique et sociale, est la principale cause pour laquelle il faut se battre, quels que soient les moyens à prendre.

En 2012, Héléna Klotz signe L’âge atomique, inédit dans notre territoire, puis dix ans de gestation avant d’entreprendre ce nouveau film magnifique, cérébral dans sa froideur, sa candeur à exiger un repli de soi de la part des spectateurs. Un film grave, obsédant, obsédée par ces comportements quasi exprimés en forme automatique, qu’il s’agisse de cette anti-héroïne subliminale qui a parfaitement compris son époque ou le reste des individus de sa génération qui travaillent comme des robots, mais bien conscients néanmoins.

Le sexe, c’est quoi, peut-être si vitement expédié… à moins que… et c’est par pure coïncidence, au hasard d’un rendez-vous impromptu ou peut-être arrangé. Il y a les patrons, comme celui de la firme qui l’emploie en raison de ses aptitudes extraordinaires qui peuvent rapporter. Un patron bigrement campé par le rappeur Fianso, autrement dit l’acteur Sofiane Zermani qui voudrait bien savoir si sa nouvelle employée « est lesbienne ». Juste pour savoir, rien de malicieux dans sa question.

Pour ce genre de travail, il faut savoir comment se présenter.

Avec le temps, Jeanne devient complice, malgré elle, de magouilles, de pots-de-vin, de rencontres de « femmes d’affaires » qui la pousse à rêver du haut de l’échelle de ce monde particulier.

Elle, c’est Claire Pommet (pour ceux et celles qui suivent le monde de la chanson, c’est Pomme). Non binaire. Lesbienne ? Hétéro ? Les deux ?

Peu importe, elle fait partie d’un milieu de plus en plus important qui ne se pose plus ce genre de questions. Le 21e siècle est désormais établi. Aucun retour en arrière n’est possible. Le compte à rebours n’existe pas.

Pour bien distinguer ce monde clinique, désaxé, embryon amorcé il y a quelque temps qui se donne désormais une personnalité hybride, là où l’âme est du ressort d’un temps révolu, il y a une actrice formidable qui se donne entièrement au jeu de l’interprétation oubliant même ses contorsions et postures de chanteuse. Au contraire, elle est peut-être une sorte de produit de l’IA (intelligence artificielle) ou quelque chose comme ça. Elle est mécanique. Elle nous obsède, nous inquiète, mais nous l’admirons puisqu’elle est le miroir d’un certain aujourd’hui qui nous inquiète, mais nous étonne.

Un film essentiel et outrageusement inaudible qui parle pourtant d’aujourd’hui sans pudeur et sans reproches.

On ne tentera pas d’élucider les secrets et les arcanes de l’intrigue. Cela importe peu puisque c’est la personnalité outrageusement neutre de cette Jeanne Francoeur qui importe le plus. On aura compris qu’elle avait un petit ami, plus nourri de sentiments et de comportement terre-à-terre (très efficace Niels Schneider, voire émouvant).

Et a bien y penser, entre Jeanne/Pommet et les autres, des mondes qui se ressemblent mais qui au fond s’entrechoquent sans faire du bruit. Bien pire, donnant une sensation de mal-être compulsif, de malaise social impossible à réaliser tellement on est pris au piège de l’aliénation sociale que procure la quête absolue du gain.

Un film essentiel et outrageusement inaudible qui parle pourtant d’aujourd’hui sans pudeur et sans reproches.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE

Réalisation
Héléna Klotz

Scénario : Emily Barnett, Noé Debré, Héléna Klotz, avec la collaboration de Jacques Audiard et Benjamin Charbit | Direction photo : Victor Seguin | Montage : Julien Lacheray | Musique : Ulysse Klotz.

Genre(s)
Drame
Origine(s)
FranceAnnée : 2023 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)
V.o. : français

La vénus d’argent

Héléna Klotz

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
[ Les Films du Bélier ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Nederlands Dans Theater
@ Place des Arts

 

CRITIQUE
[ Danse ]
Élie Castiel

★★★ ½

 

Un tryptique (quasi)

mémorable de la NDT

The Point Being
Crédit : @ Rahi Rezvani

 

Il était évident que la pièce la plus importante de la soirée serait Jakie, des chorégraphes israéliens Sharon Eyal et Gai Behar, dont on a apprécié à sa juste valeur le désormais incontournable Soul Chain, récemment à Danse Danse.Suite

Love Lies Bleeding

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lou gère une salle de sport où elle rencontre et tombe amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse qui traverse la ville pour se rendre à Las Vegas à la poursuite de son rêve. Mais leur amour déclenche une succession d’évènements violents.

 

Le FILM
de la semaine

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 15 mars 2024

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★ ½

Cœurs sauvages

Second long métrage de la britannique Rose Glass (Saint-Maud), Love Lies Bleeding propose un cocktail détonant de romance et de polar néo noir qui carbure à la testostérone. Situant son action à la fin des années 1980 au Nouveau-Mexique, Kirsten Stewart et Katy O’Brian forment un duo étonnant alors qu’elles vont vivre une relation fiévreuse et endiablée. Il n’y a rien de particulièrement original dans le déroulement alors que la romance bifurque tranquillement dans les codes usuels du film de gangsters contemporain.

Mais ce qui le dénote des néo polars récents est l’ajout de certains éléments qui s’apparentent au cinéma d’horreur. La transformation que va subir Katy O’Brian et son impressionnant physique est digne d’un film d’horreur corporelle et ajoute une dimension fantastique qui est fort bienvenue et qui compense pour certains clichés empruntés aux codes du film noir des années 1950. 

Une complicité amoureuse en transformation.

La réalisatrice ne lésine pas sur les références (Quentin Tarantino, David Lynch ou encore les frères Dahl) ce qui risque d’en agacer plusieurs, mais elle insuffle suffisamment d’énergie et de savoir-faire qu’on lui pardonne ses petits excès et ses nombreuses citations. Le suspense est au rendez-vous et le film alterne entre des scènes chaudes entre les deux actrices et quelques éruptions d’extrême violence qui raviront les amateurs du genre. 

En fin de compte, Love Lies Bleeding est une oeuvre inégale, certes, mais flamboyante et jouissive dont les règlements de comptes se règlent à coups de seringues, de poings et de salves bien sanglantes.

La musique ambiante et parfois trépidante de Clint Mansell ajoute au climat insolite alors que la photo soignée utilise à bon escient le décor aride du désert du sud-ouest américain. Dans le rôle du méchant de service, le vétéran Ed Harris est venimeux à souhait et trouve le moyen d’ajouter une corde à son arc.

En fin de compte, Love Lies Bleeding est une oeuvre inégale, certes, mais flamboyante et jouissive dont les règlements de comptes se règlent à coups de seringues, de poings et de salves bien sanglantes.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Rose Glass

Scénario : Rose Glass, Weronika Tofilska| Direction photo :  Ben Fordesman | Montage : Mark Towns | Musique : Clint Mansell.

Genre(s)
Suspense
Origine(s)
États-Unis / Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 44 min
Langue(s)
V.o. : anglais ; s-t.f. & Version française

D’amour et de sang

Rose Glass

Dist. [ Contact ] @
VVS Films
[ A24 / B4 ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Érotisme ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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