Soul Chain
@ Place des Arts

t a n z m a i n z
Sharon Eyal / Gai Behar

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

Entre

rituel obsédant

et plénitude

Un moment d’abandon.
Crédit : Andreas Etter

Première visite à Danse Danse, et lorsque la proposition révèle les noms des Israéliens Sharon Eyal et Gai (prononcer Guy, à l’anglaise) Behar, l’attente est d’autant plus excitante qu’elle promet une rigueur bien précise dans le mouvement malgré les apparences que peut causer l’environnement musical.

La demi-pointe, plus dure à achever et d’autant plus ardue que y échapper, pour les danseurs et les danseuses, est inadmissible. Par soi, la partition musicale est entraînante. La composition de Ori Lichtik se marie bien avec la composante chorégraphique de Eyal et l’apport de Behar. La Rave, véritable fête qui débute tard dans la nuit et s’achève aux premières heures du matin a lieu, normalement dans un endroit inhabituel, souvent en pleine nature, mais aujourd’hui, aussi dans des clubs ou autres salles.

Sur la scène du Maisonneuve de la PdA, s’organise une sorte de rituel païen où les sonorités répétitives suggérant à peine d’autres sons fugitifs importe peu aux participants. Entre autres, Hardcore, Trance et Techno dominent pour créer une totale volupté de la danse et du partage. Dans la création de Eyal/Behar, les corps propulsent leur énergie souveraine, parfois le mouvement se fait exagéré, souvent improvisé selon ce que l’on sent à l’instant même, du moins ça paraît ainsi. Car le duo de chorégraphes mènent de mains de maître un ensemble conquis d’avance.

Suivre la cadence.
Crédit : Andreas Etter

Les éclairage de Dominik Hager s’adaptent aux gestes autant qu’à la musique. Les interprètes, au départ, ressemblent à des androïdes ou gynoïdes sortant d’on ne sait où, projetant une frénésie, quoique au début tempérée, de paraître, d’exister. À mesure que ça avance, le corps s’humanise et la tension monte de plusieurs crans.

De ce pur et étrange moment de « danse pour la danse », hypnotique, sensuel, sexy, nous gardons un souvenir impérissable. La chorégraphie date de plusieurs années, mais notre découverte, aujourd’hui, nous rappelle que les chorégraphes israéliens sont de véritables bâtisseurs du mouvement.

Notre regard est porté sur les danseur(ses), notre esprit sur la musique qui fait bouger notre tête intérieurement et pour quelques-un(es) extérieurement, car ici, à Montréal, en général, l’émotion est très intériorisée.

De ce pur et étrange moment de « danse pour la danse », hypnotique, sensuel, sexy, nous gardons un souvenir impérissable. La chorégraphie date de plusieurs années, mais notre découverte, aujourd’hui, nous rappelle que les chorégraphes israéliens sont de véritables bâtisseurs du mouvement.

Soul Chain

Chorégraphie
Sharon Eyal
Co-création
Gai Behar

Crédit : Andreas Etter

Interprètes
Troupe de 18 danseurs et danseuses
Scénographie & Sonorisation
Alan Cohen

Éclairages en tournée
 Dominik Hager

Costumes
Rebecca Hytting
Musique
Ori Lichtik

Durée
1 h

[ Incluant entracte ]

Diffusion & Billets @
Danse Danse
[ Théâtre Maisonneuve ]
Jusqu’au 27 janvier 2024

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]