Papeça
@ CTD’A

CRITIQUE
 S C È N E
Élie Castiel

★★★ ½

 

Loin de

l’enfermement

Auto-thérapie.
Crédit : Valérie Remise

Ne chercher pas la signification du mot « Papeça ». Nous n’avons pu rien trouver. Qu’importe. Qu’importe aussi le contenu de cet anti-récit, l’artiste en question explique admirablement bien le but de sa proposition, un tryptique dont la deuxième partie (justement, Papeça) est présentée en premier.

Les règles de la continuité sont ainsi remises en question. Non pas par goût de la provocation ou une quelconque estime de soi démesurée, pour plutôt pour remettre en question les règles du théâtre alternatif, dont le CTD’A se fait un des plus dignes représentants. C’est dans la Salle Jean-Claude-Germain, lieu intime de toutes les prouesses créatives québécoises.

Et pour la circonstance, une œuvre pieuse où la non-binarité conquérante sert de nouvelle règle morale. Le nouveau siècle, bientôt le quart atteint, est et sera celui de la femme, mais de plus en plus des nouvelles identités genrées, du moins en ce qui a trait aux scènes parallèles qui osent la différence, la légitimation des diversités comme nouvel ordre moral et le soutien sociétal qui n’a jamais connu autant de bouleversements identitaires.

Mais un grand pas en avant, si l’on se fie aux propos de Micha Raoutenfeld. Iel est slave, iel parle de la Russie, de ses parents, de ses amours, de ses attraits pour être « autre ». Rien d’immédiat dans sa démarche, mais un corps spirituel et physique en transformation corporelle et intérieure.

Micha se raconte sur scène, sa mise en scène procède dans un décor qui ressemble à une scène dans une parade de modes; ici, un mannequin unique qui traverse l’espace, le public assis à gauche et à droite de la salle. Un travail d’éclairages qui se manifeste selon le contexte dont il est question. Bel ouvrage de Flavie Lemée.

Transformer l’éthique corporelle.
Crédit : Valérie Remise

Avec le/la concepteur/trice Raoutenfeld (nom à consonance allemande), aucune tolérance pour désigner les genres dont il est question. Les clés de cette nouvelle cité de la différence ne tolère aucune dissidence de la part de l’ancien ordre établi.

Une chose qu’on constate, c’est bel et bien que ce spectacle (mais ce n’est pas le seul) convoque l’œil voyeur de l’assistance. Ce regard qui, selon les circonstances, lui donne la possibilité de fantasmer. Le ou la critique en nous n’échappe pas à cette règle. Nous sommes également atteint(es) par cet étrange jeu de correspondances intimes entre le jeu impliqué et la passivité de l’œillade. La mise en scène de Raoutenfeld convie à bien regarder et à se concentrer sur ce qui, pour certain(es), peut paraître significatif.

Ici, la particularité Queer s’assume totalement, projette un avenir immédiat en même temps que futuriste.

Avec le/la concepteur/trice Raoutenfeld (nom à consonance allemande), aucune tolérance pour désigner les genres dont il est question. Les clés de cette nouvelle cité de la différence ne tolère aucune dissidence de la part de l’ancien ordre établi.

Papeça
une création de Micha Raoutenfeld

Texte / Mise en scène / Interprétation
Micha Raoutenfeld

Crédit : Julie Artacho

Assistance à la mise en scène
Mathilde Boudreau
Décor
Margot Lacoste
Éclairages
Flavie Lemée
Costumes
Maryanna Chan
Musique / Environnement sonore
Francis St-Germain

Durée
1 h

[ Sans entracte ]

Diffusion & Billets @
CTD’A
Jusqu’au 10 février 2024

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]