The Zone of Interest

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 19 janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Chronique de la vie dans la résidence de fonction de  l’administrateur d’un camp d’extermination.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★★

Espaces

vital

et

mortel

Une dame, après avoir fermé la porte de sa chambre, inspecte le manteau de fourrure qu’elle vient de recevoir. Elle le porte et en admire l’effet dans son miroir. Elle a donné à ses employées de maison le choix entre d’autres vêtements intimes.

Ces séquences se déroulent comme la plupart de ce long métrage dans la chic résidence principale du couple Rudolf et Hedwig Höss et de leur cinq enfants. Rudolf est le commandant du camp de concentration d’Auschwitz en Silésie, situé dans une zone d’intérêt (Interessengebiet) d’où le titre du roman et du film de Jonathan Glazer.

Avancer tout droit comme si l’ailleurs insoutenable n’existait pas.

Le cinéaste britannique a adapté le roman éponyme beaucoup plus satirique de son compatriote Martin Amis en redonnant les noms véritables aux personnages. Il accentue ainsi le côté documentaire de l’entreprise tourné d’ailleurs  dans la même région en Pologne en langue allemande. Le dispositif à dix caméras employant la lumière ambiante, dans la cinématographie de Lukasz Zal (Ida), a ainsi facilité l’improvisation des acteurs dans certaines circonstances. La vie quotidienne se déroule calmement dans cet endroit qu’Ingrid qualifie à sa mère venue en visite d’Allemagne de paradis. Seul les hauts murs autour de la propriété et les cheminées et autres édifices contigus établissent entre ces espaces de vie et de mort des points de rencontres visuels.

La vie quotidienne se déroule calmement dans cet endroit qu’Ingrid qualifie à sa mère venue en visite d’Allemagne de paradis.

La bande-son très travaillée par Johnnie Burn avec ses cris, ses tirs, ses bruits de fond plus ou moins incongrus, agit en contrepoint dérangeant avec cette représentation de la vie quasi anodine d’un administrateur zélé des basses œuvres d’un régime éminemment raciste. De même, l’équipée nocturne d’une jeune fille effectuant une simple action de résistance agit en dissonance avec les contes que Rudolf lit le soir à ses enfants.

Christian Friedel, dans le rôle de Höss, apporte une grande rigueur à cette personnification souvent glaciale. Sandra Hüller est plus expansive dans celui de son épouse, ferme soutien de son mari. Les autres interprètes, y compris les figurants, sont au diapason dans cette représentation clinique de la banalité du mal qui égale dans sa froide grandeur la plongée dans l’horreur qu’avait livrée, il y a peu d’années, Le fils de Saul (Saul Fia) du Hongrois László Nemes.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Jonathan Glazer

Scénario
Jonathan Glazer. D’après le
roman éponyme de Martin Amis
Direction photo
Lukasz Zal

Montage
Paul Watts
Musique
Mica Levi

Jonathan Glazer

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis / Pologne
Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 45 min
Langue(s)
V.o. : allemand; s.-t.a. ou s.-t.f.

La zone d’intérêt
Der interessierende Bereich

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ A24 ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien / Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]