Un triomphe

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 29 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Pour boucler ses fins de mois, un acteur en galère accepte d’animer un atelier théâtre en prison.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

   La proposition d’Emmanuel Courcol est des plus nobles, non pas inédites néanmoins – en 2005, dans Prisonniers de Beckett, la regrettée Michka Saäl jetait son objectif sur un metteur en scène ayant fait la même expérience et, plus encore, les frères Taviani, en 2012, signaient César doit mourir (Cesare deve morire), en proposant à des détenus d’une prison à haute sécurité de Rome de jouer dans le Jules César de Shakespeare.

Si Courcol est constamment animé par sa mise en scène, intéressé surtout à susciter l’intérêt d’un large public, il n’en demeure pas moins que sa direction d’acteurs demeure limpide, rigide même, tous ces comédiens improbables initiés en peu de temps à un travail exigent. D’où des failles, des démissions en cours de route, des sautes d’humeur, un enthousiasme délirant dès la première performance publique et tout ce que cette expérience pour le moins inusitée comporte.

Signes intérieurs

de libération (in)conditionnelle

La possibilité de contourner la monotonie abrutissante du quotidien carcéral.

Et derrière tout cela, plutôt devant, un chef d’orchestre admirablement campé par un Kad Merad hautement articulé, se prenant parfois trop au sérieux. Et pourquoi pas ? Puisqu’il est question aussi d’un film sur la réhabilitation, l’inutilité, voire futilité de certaines peines de prison poussées à l’extrême.

Message social en même temps qu’un film sur la création, mais contrairement aux deux exemples cités plus haut, s’en tenant à sa propre mise en scène conventionnelle. D’où ces détails, certes, accrocheurs mais sincères et une prédilection pour quelques séquences à tension maximale.

Lorsqu’on leur montre un portrait de Samuel Becket, les prisonniers-comédiens sont agréablement surpris par la rigueur de son visage, comme s’ils se reconnaissaient en lui. C’est alors qu’En attendant Godot (Waiting for Godot) s’annonce pour eux une métaphore du temps qu’il leur reste à endurer. La jouer dans des salles importantes devant public, c’est peut-être une possibilité d’écourter leurs peines.

Marina Hands, qu’on n’avait pas vue depuis un certain temps, manifeste un savoir-faire édifiant avec une solide ingéniosité. Et plus que tout, on se laisse apprivoiser devant tant de tendresse envers ces écorchés de la vie qui montrent qu’ils peuvent s’évérer des êtres humains, dans le vrai sens du terme.

Lorsqu’on leur montre un portrait de Samuel Becket, les prisonniers-comédiens sont agréablement surpris par la rigueur de son visage, comme s’ils se reconnaissaient en lui. C’est alors qu’En attendant Godot (Waiting for Godot) s’annonce pour eux une métaphore du temps qu’il leur reste à endurer. La jouer dans des salles importantes devant public, c’est peut-être une possibilité d’écourter leurs peines. Agréablement, efficacement pédagogique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Emmanuel Courcol

Scénario
Emmanuel Courcol, Khaled Amara

Thierry de Carbonnières

Direction photo
Yann Maintaud

Montage
Guerric Catala

Musique
Fred Avril

Emmanuel Courcol

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
France

Année : 2019 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

The Big Hit

Dist. [ Contact ] @
Eye Steel Film

Classement
Visa Général

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]