The French Dispatch

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 29 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Chronique visuelle d’une revue américaine en France.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Des Américains en France

   Après les deux Guerres mondiales, des soldats américains et d’autres compatriotes sont demeurés en Europe pour travailler dans des entreprises, devenir écrivains ou artistes. Un quotidien comme l’International Herald Tribune donnait des emplois à des journalistes tels Art Buchwald. Dans ce limon, une revue littéraire The Paris Review vit le jour et lança la carrière de littérateurs notamment Jack Kerouac, V. S. Naipaul, Philip Roth, Italo Calvino et Samuel Beckett pour leurs visions différentes de l’existence.

Le cinéaste américain Wes Anderson s’inspire donc de cette immigration américaine en Europe plus spécialement en France pour donner un coup de chapeau appuyé à ce cinéma de Tati, Demy et Truffaut et à l’hebdomadaire culturel de haut niveau The New Yorker. qui l’ont enchanté depuis son adolescence.

Le cinéaste recrée comme dans Isle of Dogs et The Grand Budapest Hotel un monde qui allie ces deux passions cinéphile et littéraire dans un film à sketches de valeur inégale.

La couleur et le noir et blanc se juxtaposent tour à tour comme un rituel.

C’est un Paris des années 50 à 70 que décrit Herbsaint Sazerac dans son périple à vélo dans la ville d’Ennui-sur-Blasé. La composition symétrique des plans oppose les vues plus ou moins divergentes d’hier et d’aujourd’hui. Les astuces fusent dans ces montées et descentes dans une ville vallonnée et les statistiques s’accumulent pour rendre compte d’une population que le journaliste en réponse à son éditeur présente comme charmante.

La table est mise pour le deuxième épisode sur le milieu de l’art. Un peintre mexicain est redécouvert dans la prison de cette ville sous l’emprise de sa muse-geôlière. Un galeriste rajoute sa touche et la machine médiatique s’en empare avec articles, études et nouvelle exposition. Le tout est raconté dans une conférence par une ancienne collaboratrice d’une Peggy Guggenheim du Midwest. Anderson, par le biais du noir et blanc et de la couleur, relie ainsi l’univers carcéral glauque et celui plus propret des galeries dans des séquences où la violence est désamorcée par une avalanche de pieds de nez et d’arrêts sur images.

Rempli de présences plus ou moins importantes de ses acteurs collaborateurs habituels et d’apparitions ultra fugitives de nouveaux venus, la mise en scène d’Anderson donne un plus grande place aux décors, aux jeux de mots entre autres sur les noms de lieux, à des plaisanteries de diverses qualités pour que le film trop plein par moments appelle à un second visionnement que lui permettra maintenant les nouvelles itérations de ce médium visuel par lequel le cinéaste rend un hommage à la chronique écrite bien tournée.

La représentation des événements de Mai 68 constitue le plus faible maillon de ce quatuor. L’alliance étonnante de la gastronomie et de l’enquête policière est la trame du récit dit et joué par un avatar de James Baldwin. Le long métrage tourné essentiellement à Angoulême, capitale du 9e art, donne alors lieu à une poursuite en dessins animés qui rajoute au décalage général du propos.

Rempli de présences plus ou moins importantes de ses acteurs collaborateurs habituels et d’apparitions ultra fugitives de nouveaux venus, la mise en scène d’Anderson donne un plus grande place aux décors, aux jeux de mots entre autres sur les noms de lieux, à des plaisanteries de diverses qualités pour que le film trop plein par moments appelle à un second visionnement que lui permettra maintenant les nouvelles itérations de ce médium visuel par lequel le cinéaste rend un hommage à la chronique écrite bien tournée.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Wes Anderson

Scénario
Wes Anderson

D’après une idée de Wes Anderson
Roman Coppola, Hugo Guinness
& Jason Schwartzmann

Direction photo
Robert D. Yeoman

Montage
Andrew Weisblum

Musique
Alexandre Desplat

Wes Anderson. Un storyboard en forme de personnages-objets.

Genre(s)
Comédie fantaisiste

Origine(s)
États-Unis

Allemagne

Année : 2020 – Durée : 1 h 48 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
French Dispatch du Liberty,
Kansas Evening Sun

Dist. [ Contact ]
Buena Vista Canada

Classement
Visa Général

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]