We Had It Coming

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 18 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Une jeune femme, Anna, cherche à venger le suicide de sa soeur aux mains d’un dangereux proxénète.

CRITIQUE.

Texte.
Élie Castiel

★★★

Si l’on se fie à nos recherches, Everest est le titre de travail. En français, donc, on aurait pu traduire par quelque chose comme On s’y attendait. Producteur aguerri d’une trentaine de films, le Montréalais Paul Barbeau signe, ici-même au Québec, un premier long métrage en langue anglaise, après ses deux essais concluants que sont Après la neige (2012) et À nous l’éternité (2018).

La femme est le centre du film, et plus particulièrement les agressions qu’on exerce sur elles, autant verbales que physiques. L’homme est absent ou mieux encore ne montre pas son  visage, comme l’un des agresseurs dans une toilette publique ou encore le proxénète en question, campé par le lutteur Nabil Khatib dont on n’aperçoit que son physique de dos, ultra-musclé, et qui débite les quelques phrases lapidaires lancées à sa recruteuse.

À fleur de peau

Sur papier, un scénario solide, certes, mais qui, dans le film, désoriente par moments, les spectateurs perdant la suite des événements. Chaque séquence paraît comme une confession, une remise en question des rapports entre les personnages et de ce qui les conduit dans un délit de vengeance. Les champ/contre champ semble par moments évanescents, presque fantomatiques. Est-ce voulu ainsi?

La séquence finale, il faut l’avouer, est la plus réussie, Barbeau consacrant le plan à une sorte d’image symbolique sur la culpabilité, l’impuissance et la rachat, quel que soit le sacrifice. Mais We Had It Coming est aussi un film qui respire le cinéma; on s’en rend compte par le travail à la caméra de Benoit Jones-Vallée, plusieurs courts à son actif et qui fait son baptême ici dans le long métrage, filmant la nuit et les intérieurs avec une originalité stupéfiante et diablement atmosphérique.

Luc Boudrias, Julia Innes et Ilya Paully font un excellent travail au son, que vient ponctuer admirablement bien la musique de Daniel Birch, lui aussi signant la bande-son pour un premier long. Admirablement rugeuse.

Le film passe cette semaine en catimini dans une seule salle et sera probablement rélégué au marché VSD (VOD pour les impurs) avec sûrement un certain succès.

La séquence finale, il faut l’avouer, est la plus réussie, Barbeau consacrant le plan à une sorte d’image symbolique sur la culpabilité, l’impuissance et la rachat, quel que soit le sacrifice. Mais We Had It Coming est aussi un film qui respire le cinéma; on s’en rend compte par le travail à la caméra de Benoit Jones-Vallée, plusieurs courts à son actif et qui fait son baptême ici dans le long métrage, filmant la nuit et les intérieurs avec une originalité stupéfiante et diablement atmosphérique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Paul Barbeau

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada

Langue(s)
V.o. : anglais ; s.-t.f.

Everest

Dist. @
MK2 | Mile End

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]