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My Salinger Year

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 05 mars 2021

SUCCINCTEMENT
Employée dans une maison d’édition, une jeune femme caressant le rêve de devenir poète doit dépouiller le courrier destiné au célèbre écrivain J.D. Salinger.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

La Grosse Pomme pour les intimes, New-York pour les puristes, mais reproduit à Montréal. Et ça se voit à chaque tournant de rue. Moins évident dans les intérieurs, mais qu’importe, le nouveau film de Philippe Falardeau est avant tout, foncièrement parlant, non pas un caprice de cinéaste, mais plutôt la volonté de tourner une fiction américaine, quitte à tourner localement.

Parcours

subrepticement discret

Mais il y a aussi le personnage de Joanna Rakoff, attirée par la mouvance littéraire de cette grande ville, sans aucune doute la plus importante du pays. Jeune femme encline à une sorte de destin qui rappelle vaguement le Kérouac légendaire, mais sans son entrain, sa verve aventureuse et errante, voyageur des routes qui s’étendent jusqu’à l’infinie.

Joanna est urbaine et c’est l’air de Manhattan qu’elle respire. La caméra de notre Sara Mishara nationale – dont avait été conquis par son travail dans, entre autres, Félix & Meira (2014), tente ici de réhabiliter les deux villes dont il est question, celle de la fiction et celle où le film est tourné. Ambiances, choix chromatiques, rythmes mêmes des lieux et des protagonistes, leurs pas, leurs gestes, leurs mouvements. Un travail que la directrice photo exerce avec brio, en harmonie avec la mise en scène (et la direction d’acteurs) de Falardeau.

Portrait de Salinger, même chez soi.

Et pourtant, c’est avec The Bleeder (Chuck), en  2016, qu’il tourne son véritable film « Made in U.S.A. ».  Tout à son honneur puisque My Salinger Year est une coproduction entre le Canada et l’Irlande. Encore une fois, peu importe. Le roman de Rakoff, dont le film s’inspire, présente le célèbre J. D. Salinger comme la pièce de résistance, personnage dont ne voit que des photos accrochées aux murs de la maison d’édition (et même chez soi) sauf dans quelques brèves séquences où on le devine, comme dans un nuage, avant une finale inoubliable, un des moments forts du film.

Comme d’habitude, Falardeau choisit d’inciter la curiosité du grand public. Non pas celui d’un cinéma de grande consommation, mais plus apte à reconnaître certains courants littéraires qui pourraient les renvoyaient à leurs études secondaires ou les premières années à l’université.

Impossible d’éviter la référence à The Catcher in the Rye (en français, L’attrape-cœurs), un texte dont on ne saisit pas complètement la signification après une seule lecture.

Comme d’habitude, Falardeau choisit d’inciter la curiosité du grand public. Non pas celui d’un cinéma de grande consommation, mais plus apte à reconnaître certains courants littéraires qui pourraient les renvoyaient à leurs études secondaires ou les premières années à l’université.

Falardeau précise allègrement cette caractéristique en juxtaposant les personnages de l’intrigue à ceux du film. Un travail méticuleux qui peut lui valoir quelques faux pas, mais pas si graves pour qu’on cesse de s’intéresser au déroulement de l’intrigue.

Et bien entendu, comment ne pas glisser quelques mots sur la participation de Margaret Qualley, remarqué dans le Tarantino de l’an dernier, Once Upon a Time In… Hollywood (Il était une fois à Hollywood), mélangeant ici divers registres avec acuité et sens partagé de la répartie. Sans oublier  Sigourney Weaver, fébrile, intériorisée par moments, jouant les cartes opposées avec un mélange de nonchalance et de maturité.

Tout compte fait, Joanna poursuit son parcours vers une certain réussite, mais avec discrétion, se fiant au temps, commettant des erreurs, mais ne cédant (presque) jamais à la déréliction. Charmant et savoureusement agréable.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Philippe Falardeau

Scénario
Philippe Falardeau
D’après le roman de Joanna Smith Rakoff

Direction photo : Sara Mishara

Montage
Frédérique Broos
Mary Finlay

Musique : Martin León

Son
Jon Flores
Claude La Haye

Genre(s) : Chronique

Origine(s)
Canada [Québec]
Irlande

Année : 2020 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : anglais ; s.-t.f. & Version française

Mon année Salinger

Dist. @
Métropole Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

SORTIES
du Vendredi 05 au Jeudi 11 mars 2021

A V I S
Les textes sont publiés aussitôt que possible, à mesure que les films sont vus.

Certaines bandes-annonces de films étrangers pourraient ne pas être sous-titrées.

 

SEMAINE 10
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COUP DE CŒUR
de la semaine.

« Meilleurs Adaptation, Film, Réalisateur,
Acteur principal & Producteurs »
David di Donatello 2020
MARTIN EDEN
Pietro MarcelloSuite

49e Festival du nouveau cinéma

[ MANIFESTATION ]

Rapporté par
                                  Élie Castiel

Pandémie oblige, les représentations en salle ont été annulées, transformant l’évènement nous l’espérons, seulement cette année, en festival « numérique », joignant ainsi plusieurs autres manifestations cinématographiques majeures.

Fidèles au poste, les programmateurs ont concocté un menu varié, réparti, comme d’habitude, en diverses sections, d’ailleurs fort courues. Certains des films présentés sortiront plus tard en salle. S’ils retiennent notre attention, il n’est pas surprenant que nous les revoyions sur grand écran. Pourquoi pas et en fassions des critiques comme il se doit.

Vues d’ensemble

Sin la Habana

The Shepherdess and the Seven Songs

Nous éviterons la fameuse « liste d’épicerie » pour nous en tenir à quelques films qui nous paraissent incontournables, car certains présentés dans des festivals d’envergure. En Compétition internationale, Atlantis (Ukraine) de Valentyn Vasyanovich, et celui dont tout le monde parle, The Shepherdess and the Seven Songs / Laila Aur Satt Geet, de l’Indien Pushpendra Singh. On pourra également rêver de Desterro (Brésil / Portugal / Argentine) de Maria Clara Escobar ou s’interroger intelligemment sur Topside, de nos voisins du Sud, Logan George et Celine Held.

Il y a aussi la Compétition nationale où on dit beaucoup de bien sur Sin la Habana de l’incontournable Naveh Nabatian et, entre autres, l’attendu Il n’y a pas de faux métier d’Olivier Godin.

Dans la section Les incontournables, l’Ours d’or de la Berlinale, d’Iran, There Is No Evil / Sheytan vojud nadarad de Mohammad Rasoulof, se présente comme un moment fort du festival.

Des cinéastes issus des quatre coins du monde : Allemagne, Ukraine, Grande-Bretagne, Liban, Espagne, Belgique signent des œuvres sortant de l’ordinaire et regroupées dans la niche Les nouveaux alchimistes.

Sorte de variation de la Compétion internationale, le volet Panorama international nous met déjà l’eau à la bouche avec des noms comme Yoon Dan-bi et son Moving On / Nam-mae-wui Yeo-reum-bam (Corée du Sud). Le reste, vous le découvrirez dans le site du festival.

There Is No Evil

Bien entendu, on ne peut passer sous silence les Présentations spéciales ; d’une part, My Salinger Year, de notre Phillipe Falardeau – Un vrai cadeau du FNC. Et surtout signé par un de ces cinéastes qui ont compris que tourner aussi en anglais est beaucoup plus payant, et que cela n’a absolument rien à voir avec le « rêve national ». Et bien sûr, pour les incorrigibles d’un cinéma inclassable, le très attendu Saint-Narcisse, de l’effervescent et camp Bruce LaBruce.

Moving On

Également au menu : Les p’tits loups, question de donner aux jeunes le goût des images en mouvement ; Les Rendez-vous #Cinéma d’ici, pour nous rappeler que le cinéma québécois a toujours été aussi vivant qu’inventif.

On soulignera également La Soirée du cinéma pour la paix, un spécial Wapikoni et bien sûr de très nombreux courts métrages, de plus en plus prisés par le public.

Avant que j’oublie, deux classes de maître ; d’une part celle de Philippe Falardeau ; de l’autre, la « classe » de Michelle et Uri Kranot, sur le cinéma d’animation.

D’autres couvertures du FNC seront publiées au cours du festival. À surveiller.

49e Festival international du nouveau cinéma

À revoir – L’enlèvement de Michel Houellebecq

[ En ligne ]

Du 7 au 31 octobre 2020

https://online.nouveaucinema.ca/page billetterie/