Un fils

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 03 juillet 2020

SYNOPSIS SUCCINCT
Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste…

INCONTOURNABLE
de la semaine
texte
Élie Castiel

★★★★

On n’ira pas par quatre chemins : Sami Bouajila, que nous avons pu admirer dans le déchirant Omar m’a tuer joue ici son meilleur rôle à date. Non seulement parce qu’il campe le personnage principal avec rigueur, intensité, conjuguant les diverses étapes de l’émotion avec une force créatrice inimaginable, mais également parce qu’il s’agit d’un film tunisien où il peut finalement tourner dans sa langue d’origine, l’arabe – sa classe sociale lui permet de parler également le français, comme c’est d’ailleurs le cas dans d’autres films maghrébins.

La confusion

de l’irréparable

Un rapport harmonieux entre le comédien et le lieu de tournage s’établit dès les premières images. 2011. Ben Ali, le mal-aimé, ne dirige plus le pays, une Tunisie abandonnée par les rebondissements antérieurs du printemps arabe. Dans la classe des privilégiés, dont plusieurs sans vraiment de dialogue politique suicidaire, il y a ceux qui, à l’instar de Farès Ben Youssef (Bouajila, comme déjà mentionné, impérial), préfèrent suivre le fil des évènements, quitte à, éventuellement, quitter le pays. Mais…

Le drame n’est pas seulement dans ce qui arrive au sein de cette famille qui semble avoir tout réussi, mais le secret qu’on découvre au détour d’un échange du quotidien. Ce qu’on n’a pas avoué parce qu’il y a des choses qui ne se disent pas. C’est comme ça. Par pudeur, pas crainte, pour ne pas perdre la face, par amour aussi. Cette chose qui fait que tout prendra un détour que le cinéaste, dont c’est ici le premier long métrage et à qui l’on doit quatre courts, va réussir admirablement bien à éluder grâce à la rigueur dans l’écriture du scénario faisant preuve d’un sens de l’observation du social et du privé, digne d’attention.

D’où une mise en scène où les couleurs transmises s’adaptent aux situations et un montage adroit qui facilite la continuité narrative. La sensibilité maghrébine (ici, la réalité tunisienne) est soutenue par cette mixité entre le vécu oriental et l’apport occidental issu de la colonisation et que les Tunisiens ont hérité en conservant les aspects les plus bénéfiques, dont la langue française.

Mis à part les moments lorsque le drame se produit (on ne vous dira rien à sujet), on ne parle pas vraiment de politique ni de crise sociale qui sévit dans le pays. Mais tout est dans les lieux, les fausses illusions qu’on se fait… et en  fin de compte, lorsque le privé se glisse dans la tourmente de la réalité. Un fils, un premier film achevé avec un sens inouï de l’économie.

La sensibilité maghrébine… est soutenue par cette mixité entre le vécu oriental et l’apport occidental issu de la colonisation et que les Tunisiens ont hérité en conservant les aspects les plus bénéfiques, dont la langue française.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mehdi Barsaoui

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France

Tunisie

Année : 2019 – Durée : 1 h 36 min

Langue(s)
V.o. : arabe, français; s-t.f.

Bik Eneich

Dist. @
Axia Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.

★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Festival international du film d’animation d’Annecy II

ÉVÈNEMENT
Animation-Annecy

texte
Luc Chaput

Le FIFA a depuis 1985 une compétition long métrage et le premier gagnant fut le Hongrois Daliás idők (Les temps héroïques), de József Gémes. L’an dernier, l’équipe dirigée par Marcel Jean a rajouté, devant le nombre grandissant de longs, un deuxième concours, le bien nommé « Contrechamp », pour mettre en valeur les propositions différentes. Le film croate Accidental Luxuriance of the Translucent Watery Rebus (Luxuriance accidentelle du rebus aqueux translucide/ Slučajno bujanje prozirnog vodenog rebusa), de Dalibor Baric, était l’une de celles-là, racontant par le biais de la rotoscopie, une enquête policière aux accents de films noirs partiellement en bandes dessinées très calibrées dans un rêve éveillé où réalités et fantasmes s’interpénétraient. Dans un dessin frustre, l’Argentin Ayar Blasco nous amenait avec Lava dans une Buenos Aires attaquée par des chats géants et où seul un groupe d’amateurs de bandes dessinées bizarres trouvait une parade à cette prise de contrôle des cellulaires et des réseaux sociaux par des extraterrestres. La proposition se diluait malheureusement avant terme. Une animation aux couleurs claires contrastait avec le sujet sérieux de My Favorite War (Mans mīļākais karš ), retour autobiographique par Ilze Burkovska-Jacobsen sur son enfance dans la région de Courlande en Lettonie et sur l’importance de la Guerre patriotique dans l’endoctrinement des jeunes pousses soviétiques. L’insertion d’archives et de rencontres avec des témoins de l’époque permettait d’enlever petit à petit des couches à ce discours si loin de la réalité vécue alors. Cette œuvre s’est méritée à juste titre le Grand prix de cette section.

Deuxième partie

Compétition « Contrechamp » & les courts

Suite

Festival international du film d’animation d’Annecy I

ÉVÈNEMENT
Animation-Annecy

Première partie

Compétition officielle

texte
Luc Chaput

Comme beaucoup de manifestations artistiques durant cette première partie d’année, le Festival international du film d’animation d’Annecy, (FICAA ?), fondé en 1960 par Pierre Barbin et le plus important au monde, s’est transformé en version virtuelle à une vitesse inimaginable, offrant un grand accès à sa programmation au public international pour 15 euros. Au menu, de nombreuses conférences et des rencontres sur son site YouTube, le célèbre MIFA (Marché international du film d’animation) où j’ai constaté que plusieurs activités se déroulaient plutôt en anglais.

Ayant reçu l’accréditation journaliste, j’ai pu visionner l’essentiel des compétitions et des autres sections. Celle de WIP (Work in Progress) permet étant donné la lenteur prise dans la production et la réalisation de certaines œuvres de faire ainsi le point à une étape plus ou moins avancée de sa réalisation. Les contraintes de sorties ultérieures des longs métrages en salle ont aussi amené le festival à offrir cette année une version WIP de certains films dans les deux compétitions Officielle et Contrechamp.Suite

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