House of Hummingbird

INÉDIT
en salle à Montréal

SORTIE en ligne
Vendredi 26 juin 2020

SYNOPSIS SUCCINCT
Eun-hee est collégienne. Elle cherche sa place entre des parents qui se disputent, une soeur aînée qui fait le mur et un frère qui a la main lourde.

COUP DE CŒUR
 de la semaine

texte
Élie Castiel

★★★★

D’une certaine façon, Bora Kim témoigne des premiers balbutiements de sa démarche artistique dans ce bouleversant premier long métrage après son court sujet vidéo The Recorder Exam / Lekodeo siheom (2011), une ébauche annonciatrice qui s’affirme pleinement; l’héroïne, Eun-hee, la même que dans House of Hummingbird, a neuf ans et le film raconte une anecdote importante de sa jeune vie. Ici, le récit se déplace quatre ans plus tard environ. Séoul, Corée du Sud, 1994. La biographie est ainsi confirmée, mais fort probablement ajustée selon le critère des souvenirs et de l’écriture du scénario. Tout est possible.

Silences

et chuchotements

Eun-hee est entourée de sa famille: son père, au mauvais tempérament et souvent violent; son grand frère, copie presque conforme de son paternel, une soeur un peu plus âgée, profitant de la politique de relaxations sociales dans une Corée du Sud qui s’occidentalise à grands pas (boom économique et immobilier) et, bien sûr, sa mère, qui subit les contrecoups d’une époque qui disparaît et d’une nouvelle qui s’annonce sans vraiment se définir. Car c’est ainsi pour tous ces pays qui s’ajustent tant bien que mal à un très prochain nouveau siècle.  Ces gens expriment les angoisses, les coups et les incertitudes que  tout ce qui est « nouveau » ne peut se permettre d’éviter. Et pour Heun-hee, un pas vers la maturité qui se concrétise dans sa relation privilégiée avec son enseignante privée – sa meilleure copine l’accompagne également ; d’une part confirmant le niveau social de sa famille, modeste mais pouvant s’accorder le privilège pour la jeune fille, de suivre quelques heures de cours privés ; de l’autre, un clin d’œil  autoréférentiel de la réalisatrice à la fois tendrement sentimental et conscient de son évolution intellectuelle par l’école de la vie.

En quelque sorte, The House of Hummingbird est un film intimiste et intime, dans le sens le plus large des termes, une incursion dans le psyché de la jeune Heun-hee devenant femme de jour en jour, voyage intérieur qu’elle parcours avec une âme endolorie qui trouve l’apaisement dans des petits détails de l’existence, dans les possibles qui se manifestent sans crier gare, comme le recours à l’art du dessin.

Fidèle au cinéma de son pays, parsemé de références cinéphiliques que nous vous laissons le soin de découvrir, Bora Kim, à l’aube de la quarantaine, fait partie de ces cinéastes-femmes qui tournent au féminin , à défaut d’un féminisme gratuit. L’émotion ne jaillit pas de la parole des personnages, mais à partir d’un petit geste, d’un mouvement quelconque, d’une larme accidentelle ; car on sent ce côté clinique propre à un certain cinéma asiatique.

Quand le thème aussi délicat que le « coming of age », si cher à nos voisins du Sud, est la pierre angulaire du film, la réalisatrice procède par stratégies narratives (probablement propres à son vécu pour la plupart), comme les rencontres fréquentes et enrichissantes avec l’enseignante à qui elle livre des « secrets » qu’elle n’oserait jamais avouer.

Pour exprimer ces émotions, la jeune Park Ji-hoo illumine l’écran de sa grâce, sa présence, son rapport privilégié avec une caméra discrète, filmant les couleurs brunâtres comme jamais auparavant, comme si l’image devenait constamment discrète, comme si elle insistait pour ne pas trop se dévoiler. Comme ces silences qui veulent tout dire.

Les premières amours avec les garçons sont montrées selon le point de vue de Heun-hee. Des épreuves parfois dures que cet âge de l’adolescence impose en chacun de nous, pour en fin de compte, dans son cas, une affirmation de soi qui provoque, pour notre grand plaisir, un séquence finale, pur moment de beauté cathartique où l’art du cinéma règne suprême, par frottements et chuchotements qu’on devine, usant de son pouvoir magnétique pour déjouer tous les obstacles.

L’émotion ne jaillit pas de la parole des personnages, mais à partir d’un petit geste, d’un mouvement quelconque, d’une larme accidentelle ; car on sent ce côté clinique propre à un certain cinéma asiatique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Bora Kim

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Corée du Sud

Année : 2018 – Durée : 2 h 18 min

Langue(s)
V.o. : corée; s.-t.a.

Beol-sae

Dist. @
[ Well Go USA ]

Classement suggéré
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion en ligne @
Cinéma Moderne

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.

★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Irresistible

INÉDIT
en salle à Montréal

SORTIE VSD
Vendredi 26 juin 2020

SYNOPSIS SUCCINCT
Un consultant politique démocrate aide un ancien colonel de la Marine dans son élection à la mairie d’une ville du Wisconsin.

CRITIQUE
texte
Luc Chaput

★★ ½

Beaucoup de bruit pour si peu

Jack, un fermier de Deerlaken au Wisconsin est amené à New York par son organisateur d’élection dans un grand appartement cossu pour rencontrer des riches donateurs. Il se sent hors de son élément et le dit dans son court discours qui séduit malgré tout cette classe argentée de la Côte est.

Dans son deuxième long métrage, après le bien reçu Rosewater sur la situation des prisonniers politiques iraniens, Jon Stewart revient à son premier intérêt ayant été un commentateur ironique de l’évolution politique des États-Unis et un intervieweur habile dans l’émission de fin de soirée The Daily Show, dont il fut l’animateur de 1999 à 2015.  Son acolyte Steve Carrel incarne avec professionnalisme Gary Zimmer, conseiller politique majeur du parti démocrate qui cherche un moyen pour que son cher parti retrouve la faveur des électeurs dans ces états en majorité rurale.

Le scénario de Stewart amène donc la découverte improbable par l’équipe dirigée à Washington par Gary de ce certain Jack, électeur d’une petite ville peu connue. La comédie de mœurs se distille par l’opposition facile entre l’expert new-yorkais et les habitants de cette ville qui aurait pu servir de décor à Back to the Future (Retour vers le futur). Le déluge monétaire qui s’ensuit avec l’arrivée de toute une équipe de soutien apparaît étonnant considérant l’importance toute relative de cet enjeu très localisé. Le parti républicain envoie aussi une organisatrice majeure qui est d’ailleurs la rivale de Gary.  Rose Byrne incarne avec alacrité cette rivale, Faith Brewster, habillée telle une dirigeante sûre de sa valeur et fière de le montrer.

C’est pourtant Mackenzie Davies dans le rôle de Diana Hawkins, la fille futée de jack, l’ancien officier interprété avec une réserve olympienne par Chris Cooper qui tire le mieux son épingle du jeu. Les autres personnages deviennent rapidement secondaires dans cette incursion dans les arcanes des luttes politiques à grands renforts d’algorithmes, de sondages et de recherche de points de bascule.  L’entreprise cinématographique de Stewart en cette année électorale cruciale, qui est bien loin de la valeur des œuvres de Capra (Mr. Smith Goes to Washington / Monsieur Smith au sénat), a de plus déjà été dépassée sur le plan informatif à la télévision en 2011-12 par son confrère et complice Steven Colbert qui monta une campagne présidentielle bidon appelée Americans for a Better Tomorrow, Tomorrow à son émission The Colbert Report.

C’est pourtant Mackenzie Davies dans le rôle de Diana Hawkins, la fille futée de jack, l’ancien officier interprété avec une réserve olympienne par Chris Cooper qui tire le mieux son épingle du jeu.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jon Stewart

Genre(s)
Satire politique

Origine(s)
États-Unis

Année : 2020 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Irresistible

Dist. @
Universal Pictures Canada

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion en ligne @
Différentes plateformes virtuelles

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.

★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

L’Opéra de Paris

SORTIE
EN LIGNE
[ Inédit en salle ]
Vendredi 19 juin 2020

SYNOPSIS SUCCINCT
Une saison dans les coulisses de L’Opéra de Paris. Passant de la danse à la musique; des tranches de vie au cœur d’une des plus prestigieuses institutions lyriques du monde.

 

CRITIQUE

texte
Élie Castiel

★★★

Discrètement…

                    derrière les coulissesSuite

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