Aviva

SORTIE
VSD / VOD
Vendredi 19 juin 2020

SUCCINCTEMENT
Leur rencontre est transatlantique. Il est new-yorkais. Elle est française. Leur histoire d’amour et les complications qui s’ensuivent se manifestent au grand jour.  Pour ainsi dire, Boaz Yakin parle grosso modo de ses expériences personnelles.

INÉDIT
EN SALLE

texte
Élie Castiel

★★★★

Il est né à New York de parents Israéliens, le père juif sépharade, la mère ashkénaze. Ce qui permet à Boaz Yakin de profiter de ce mélange de cultures, associées à l’américaine et lui donnant certaines perspectives dans le travail de réalisation et de scénarisation. Il écrit le scénario de productions (parfois lucrativement) alimentaires  – The Punisher (1989), Prince of Persia: The Sands of Time (2010)… – se permet quelques signatures: Remember the Titans (2000), Safe (2012), Boarding School (2018)…

Le défi de chorégraphier

ingénieusement  la fiction

Et puis, une sorte d’andropause quasi improvisée ou peut-être même inattendue qui le pousse à l’intime, le personnel, quitte à dévoiler des confidences indirectes, en public, par le biais des images en mouvement, loin de l’aveu  clérical de ses péchés.

Le casting est principalement composé de danseurs et danseuses professionnel(les). Ici, dans Aviva, ils partagent les codes intrinsèques de la danse moderne en les associant harmonieusement à la fiction grâce à la mise en scène rigoureusement exigeante de Yakin, pour une première fois, intellectuellement emballé par une proposition qui lui tient à cœur. Une urgence de se manifester au spectateur, mais aussi, en quelque sorte, une autothérapie salutaire. Dans cette mise en situations et, par intermittences, les mouvements de la danse moderne permettent à la caméra d’Arseni Khachaturan d’absorber la physicalité (souvent nue) des danseurs et leur esprit (expressions éloquentes pour parler ou signifier l’amour, l’affection, la rage… ). Le montage de Holle Singer suit, dans la fiction, le même rythme que les parties dansées, car celles-ci s’intègrent royalement à l’intérieur de quelques séquences dialoguées.

Un amalgame de genres cinématographiques (le drame romantique et le film chorégraphique) se juxtaposent jusqu’à laisser le spectateur néophyte agréablement désorienté, subissant dans son esprit une gamme d’émotions, entre le plaisir du regard voyeur (scènes furtives d’amour) et la sublimation de la danse, comme apothéose métaphorique de la vie.

Et plus que tout, Aviva, qui en hébreu signifier « printemps » intègre le masculin et le féminin comme partie intégrante des hommes et des femmes. Des délicates et troublantes sphères intérieures en chacun de nous, moteurs élémentaires, mais le plus souvent occultés de tous les possibles. C’est de cela que parle Boaz Yakin, clairvoyant, sensible à son élément, s’inscrivant dans une réflexion à la fois abstraite et conceptuelle sur la morale du plan, jamais aussi choyé que dans ce film.

On ne vous donne pas des détails sur l’intrigue comme le font la plupart des critiques anglo-saxons, question de ne pas gâcher le plaisir de la découverte. Un résumé succinct (voir SUCCINCTEMENT) vous donne une idée de l’ensemble. Après tout, il ne s’agit pas d’une étude de texte, mais d’une critique de film.

Et puis, New York et Paris, deux lieux du monde où l’amour porte en lui les détours de la rencontre, le partage du couple qui oublie tout sur son passage, la rupture possible à toutes les éventualités; deux endroits du monde que le cinéaste semble affectionner pour ce qu’ils représentent. Et puis, voire même surtout, une équipe solide de tournage et de comédiens-danseurs  en parfaite harmonie avec leur maître spirituel, un Boaz Yakin tendrement inspiré.

New York et Paris, deux grandes villes, deux amoureuses éternelles follement chorégraphiques.

 

Et plus que tout, Aviva, qui en hébreu signifier « printemps » intègre le masculin et le féminin comme partie intégrante des hommes et des femmes. Des délicates et troublantes sphères intérieures en chacun de nous, moteurs élémentaires, mais le plus souvent occultés de tous les possibles. C’est de cela que parle Boaz Yakin, clairvoyant, sensible à son élément, s’inscrivant dans une réflexion à la fois abstraite et conceptuelle sur la morale du plan, jamais aussi choyé que dans ce film.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Boaz Yakin

Genre(s)
Drame romantique
Essai chorégraphique

Origine(s)
États-Unis

France

Année : 2020 – Durée : 1 h 56 min

Langue(s)
V.o. : anglais, français; s.-t.a.
Aviva

Dist. @
Outsider Pictures
[ Canada ]

Classement suggéré
Interdit aux moins de 13 ans

Diffusion virtuelle @
Viméo sur demande / Vimeo On Demand

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.

★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]