Carol Doda Topless at the Condor

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 12 avril 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1964, une certaine Carol Doda devient la première danseuse à montrer les seins nus, devenant une attraction touristique juste derrière le Golden Gate Bridge, aux États-Unis.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

 

Femme de nuit

Le risque pour Marlo McKenzie et Jonathan Parker d’aborder un tel sujet était disons, considérable, tenant compte des mouvements féministes depuis les #MeToo créés dans les sociétés occidentales libérées d’un patriarcat révolu.

Ou bien encore, à une époque présente où connaître et surtout comprendre le contexte, social surtout, d’une ère passée n’est plus à l’ordre du jour, force est de souligner le courage des deux cinéastes à aborder un thème aussi fallacieusement sexiste, tel que perçu aujourd’hui.

Carol Doda ou posséder son corps et en faire à sa guise. C’est aussi l’exhiber pour rendre compte de « l’éternel féminin », du mythe autour de lui, d’une époque post-guerre mondiale avide de sensations de toutes sortes et prête à assumer une ouverture envers les « choses » du sexe. Même dans une Amérique majoritairement puritaine, dans les grandes villes, l’impossible paraît possible.

Je vous regarde et non le contraire.

En cette fin des années 1950 et début des 60, tandis que dans les grandes capitales européennes comme Paris, Londres et Berlin le « by night » affiche tout haut ses couleurs en intellectualisant le strip-tease, créant pour ainsi dire des vedettes comme Véronique, Dodo d’Hambourg, Rafa Temporel, Rita Himalaya ou bien Poupée la rose, des strip-teaseuses haut de gamme, grâce aussi au gourou Alain Bernardin du célèbre Crazy Horse de Paris, lieu encore en service aujourd’hui, chez nos voisins du sud, risquer « sa peau », c’est enfreindre la morale, l’éthique sociale du « In God We Trust ».

Force est de souligner qu’à l’écran, à cette même époque, le très célèbre Russ Meyer présente dans ses films aux scénarios parfois simplistes (même si certains…), des femmes gagnantes, l’homme devenant leurs proies. La métaphore de l’inversion des rôles est emballante. Même degré de renversement chez Carol Doda.

Au-delà de l’artiste qui invente des mises en scène dans ses spectacles, comme celles des numéros dans les célèbres cabarets européens, les cinéastes proposent un portrait tendre, riche en résonnnance humaines, souvent touchantes, mais avant tout, un portrait percutant, être garant d’une vie de « femme libre », épanouie.

Mckenzie et Parker ont franchi le pas et propose un document social important et franchement abouti. La mise en scène, très proche du « mondo movie » nocturne des années de gloire du genre, les 60, plus que montrer les charmes de la célèbre performeuse, étend sa proposition en esquissant, même si brièvement, des tournures politiques, se permet des touches d’humour et comme par touches de magie bien précises, présente la femme enrichie, particulièrement cette « pasionaria » en question, libre de ses actes, de sa pensée, de ses gestes, et fondamentalement, tout en demeurant femme. Aujourd’hui, chez certaines, revendiquer certains attributs de comportement masculin est à l’ordre du jour. Mais cela, c’est un autre sujet.

Carol Doda Topless at the Condor aborde ses sujets. À bien observer, ils sont présents, et on les reconnaît si on a vécu cette époque, même au début de l’adolescence.

Au-delà de l’artiste qui invente des mises en scène dans ses spectacles, comme celles des numéros dans les célèbres cabarets européens, les cinéastes proposent un portrait tendre, riche en résonnnance humaines, souvent touchantes, mais avant tout, un portrait percutant, être garant d’une vie de « femme libre », épanouie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marlo McKenzie
Jonathan Parker

Scénario : Marlo McKenzie, Jonathan Parker
Direction photo : Patrick Fogarty, Marlo McKenzie
Montage : Jennifer Mayer
Musique : Jack D’s Band of Thieves

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
États-Unis
Année : 2023 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : anglais
Carol Doda Topless at the Condor

Jonathan Parker
et Marlo McKenzie

Dist. [ Contact ] @
Équinoxe Films
[ Parker Film Company ]

Diffusion @
Cinémathèque québécoise

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]