À cause du soleil
CRITIQUE.
[ Scène ]
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Si loin…
si proche
En 1967, Luchino Visconti réalisait
L’étranger (Lo straniero), très
fidèle à l’œuvre de Camus (même si
l’accueil critique fut mitigé)
rassemblant des grosses pointures
comme Marcello Mastroianni (Arthur
Meursault), Anna Karina (Marie Cardona)
et Georges Géret (Raymond). Le résultat
: un amalgame de fiction traditionnelle
maîtrisée et d’essai existentiel que le
cinéaste transalpin exécutait à sa
façon grâce à un système stratégique,
quasi militaire.
Force est d’admettre que Evelyne de la Chenelière, habituée à une plume combattante et pour qui « impossible n’est pas français », réussit à faire de ce roman sur l’affect et l’absurde, quelque chose de l’ordre de l’empathie. Se mettre dans la peau d’un autre, ou mieux dit de s’y infiltrer, d’un personnage inventé il y 80 ans par un auteur au sommet de sa forme créatrice, alors qu’il s’agit de son premier roman. Tel est perçu Medi. On a l’impression que l’auteure et le metteur en scène ont mis tous les efforts pour « négocier » avec Camus, comme s’il était toujours présent dans leur conscience.Suite